Un local de l’Union des étudiants juifs saccagé à l’université de la Sorbonne
L'association estudiantine juive appelle la direction de l'université à "faire cesser ce déferlement de haine," à quelques heures de la marche blanche contre l'antisémitisme
« L’UEJF dénonce le saccage du local de l’UEJF (FEDER) à Université Paris 1 Sorbonne et demande au président de université d’agir immédiatement pour faire cesser ce déferlement de haine, d’interpeller les auteurs et de les exclure de Sorbonne-Paris 1, » écrit dans un tweet l’association étudiante juive.
« Alors que le site est occupé par des étudiants d’extrême gauche, notre local a été saccagé, une armoire jetée à terre, avec sur le mur des inscriptions ‘A mort Israël’, ‘vive Arafat' », a précisé à l’AFP le président de l’UEJF, Sacha Ghozlan.
Sur les murs du petit local de l’association étudiante plusieurs messages ont été écrits au feutre noir : « vive la Palestine » « A mort Israël » « Palestine vaincra », les membres de l’UEJF sont comparés à des fascistes, des papiers sont jetés à terre.
La pièce saccagée se trouve sur le site Tolbiac-Pierre-Mendès-France de Paris-I, occupé depuis plusieurs jours par des étudiants demandant le retrait des lois ORE (Orientation et réussite des étudiants) et Asile-immigration. L’université a prévu de rouvrir jeudi matin.
Le site a suspendu les cours et les travaux dirigés depuis plusieurs jours mais il y a des allers et venues d’étudiants et de personnels de la fac, a indiqué l’université à l’AFP.
Les juifs sont également accusés d’être des « racistes anti-goy » et l’on peut lire « vive Arafat » sur l’un des murs. Une vidéo diffusée sur le compte Twitter de l’association montre d’autres tags, tels « local sioniste raciste anti-goy » et « Palestine vaincra ».
L'UEJF dénonce le saccage du local de l’UEJF (FEDER) à l’Universite Paris 1 Sorbonne et demande au président de l’Universite d’agir immédiatement pour faire cesser ce déferlement de haine, d’interpeller les auteurs et de les exclure de @SorbonneParis1 pic.twitter.com/vSlwuF30z3
— UEJF (@uejf) March 28, 2018
« Je demande au président de l’université d’agir rapidement pour mettre fin au blocus et mettre tout en oeuvre pour identifier les auteurs de ce saccage d’un local d’étudiants juifs parce qu’ils sont juifs », a déclaré le président de l’UEJF.
Je tiens, comme chancelier des universités @Academie_Paris, à assurer de ma solidarité la communauté étudiante et universitaire @SorbonneParis1 victime d'antisémitisme à travers la dégradation des locaux @uejf de Tolbiac. Ces actes seront instruits avec la sévérité qui s'impose.
— Gilles Pécout (@GillesPecout) March 28, 2018
« J’appelle la ministre de l’Enseignement supérieur (Frédérique Vidal, NDLR) et la Conférence des présidents d’université (CPU) à dénoncer cet acte antisémite », a-t-il ajouté.
Sacha Ghozlan, qui pense que les faits se sont déroulés mercredi matin, a précisé qu’il allait « déposer plainte au commissariat ».
« Je note que ce saccage intervient le jour de la marche blanche en hommage à Mireille Knoll« , a estimé le président de l’UEJF, qui a dénoncé un « climat de danger pour les étudiants juifs ».
Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement de la Recherche et de l’Innovation a rapidement réagi dans un communiqué expliquant avoir été informée « des tags et des dégradations à caractère antisémite » trouvés dans le local de l’UEJF installé au sein du Centre Pierre Mendès France de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
La ministre « condamne avec la plus grande fermeté ces dégradations honteuses ». « En cette journée de deuil national, regrette-t-elle, et à quelques heures de la marche blanche organisée en hommage à Mireille Knoll, il est plus que nécessaire de replacer au cœur de notre société les valeurs fondamentales de respect, solidarité et de fraternité ».
Toute la lumière doit être faite sur les dégradations et les tags à caractère antisémite découverts aujourd’hui à la @SorbonneParis1. Il est plus que jamais nécessaire de replacer au cœur de notre société les valeurs fondamentales de respect, de solidarité et de fraternité. @uejf pic.twitter.com/dw94m980Ji
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) March 28, 2018
Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié (FSJU) – qui soutient l’UEJF -, a dit à l’AFP être « extrêmement choqué par cet acte lâche qui apparaît à un moment compliqué pour la Nation et les Français juifs ».