Israël en guerre - Jour 399

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Un manifestant anti-Israël interrompt les excuses historiques de Biden pour les atrocités dans des pensionnats pour Amérindiens

« Comment pouvez-vous vous excuser pour un génocide tout en commettant un génocide en Palestine ? », a hurlé le manifestant au président américain

Des manifestants anti-israéliens et pro-palestiniens brandissent des pancartes lors du passage du cortège présidentiel du président américain Joe Biden près de Phoenix, Arizona, le 25 octobre 2024. (Andrew Caballero-Reynolds/AFP)
Des manifestants anti-israéliens et pro-palestiniens brandissent des pancartes lors du passage du cortège présidentiel du président américain Joe Biden près de Phoenix, Arizona, le 25 octobre 2024. (Andrew Caballero-Reynolds/AFP)

« Un péché qui entache notre âme » : le président américain Joe Biden a présenté vendredi des excuses historiques aux peuples amérindiens, dont les enfants ont été arrachés à leur famille durant plus d’un siècle par l’État pour les placer dans des pensionnats où ils étaient maltraités, dans un but d’assimilation forcée.

L’objectif de ces pensionnats était d’effacer la culture, la langue et l’identité des Amérindiens. Beaucoup d’enfants y ont subi des violences physiques, psychologiques ou sexuelles, selon un récent rapport gouvernemental.

« Je m’excuse formellement, en tant que président des États-Unis, pour ce que nous avons fait », a déclaré Joe Biden depuis la réserve amérindienne de Gila River, en Arizona.

Il a fait observer un moment de silence pour honorer « les personnes perdues et les générations vivant avec ce traumatisme ».

Le président américain a été brièvement interrompu par un manifestant pro-palestinien qui a crié : « Comment pouvez-vous vous excuser pour un génocide tout en commettant un génocide en Palestine ? ».

Biden a alors répondu : « Beaucoup d’innocents sont tués et cela doit cesser ».

Le président américain Joe Biden présente ses excuses pour les atrocités commises dans l’internat amérindien de l’école Gila River Crossing dans la communauté indienne de Gila River, dans le village de Laveen, près de Phoenix, Arizona, le 25 octobre 2024. (Andrew Caballero-Reynolds/AFP)

Le soutien des États-Unis à Israël dans le cadre des combats à Gaza et au Liban après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a donné lieu à des mois de manifestations à travers les États-Unis et à des demandes d’embargo sur les armes à destination d’Israël.

La visite du président américain de vendredi a marqué la première visite de Biden dans les terres amérindiennes depuis qu’il est à la Maison Blanche et fait partie de ses efforts pour consolider son héritage dans les derniers mois de son mandat.

Les pensionnats pour Amérindiens ont existé entre le début du 19e siècle et les années 1970. Selon le rapport gouvernemental, au moins 973 enfants sont décédés dans ces structures.

« Les enfants arrivaient à l’école, étaient déshabillés, leurs cheveux qu’on leur disait sacrés étaient coupés. Leurs noms étaient littéralement effacés, remplacés par un numéro ou un nom anglais », a énuméré le président américain.

Certains étaient « contraints à des travaux forcés, certains adoptés sans le consentement de leurs parents biologiques, d’autres laissés pour morts et enterrés dans des tombes anonymes », a-t-il ajouté dans un discours empreint d’émotion.

Il s’agit « de l’un des chapitres les plus horribles de l’histoire américaine », a martelé Joe Biden. « La douleur causée sera toujours une grande marque de honte, une tâche dans l’histoire américaine ».

Rôle de l’Église

La ministre de l’Intérieur Deb Haaland, première ministre amérindienne aux États-Unis, était également présente vendredi.

« Mes grands-parents maternels n’avaient que huit ans lorsqu’ils ont été arrachés à leur communauté », a-t-elle déclaré, émue.

« Pendant plus d’un siècle, des dizaines de milliers d’enfants autochtones, dès quatre ans, ont été arrachés à leur famille et à leur communauté pour être placés de force dans des internats gérés par le gouvernement américain et des institutions religieuses », a ajouté la ministre.

Mais « le gouvernement fédéral a échoué. Il n’a pas réussi à anéantir nos langues, nos traditions, nos modes de vie. Il n’a pas réussi à nous
détruire », a-t-elle lancé devant une foule rassemblée sous le soleil.

C’est sous l’impulsion de Deb Haaland qu’une grande enquête sur ces pensionnats a été lancée en 2021, aboutissant à un rapport détaillé.

Elle a également mené une tournée, baptisée « Chemin de la guérison », dans 12 communautés amérindiennes, afin de donner l’occasion aux victimes de partager leur témoignage.

« Pendant des décennies, ce terrible chapitre a été occulté de nos livres d’histoire », a-t-elle dit vendredi. « Mais aujourd’hui, le travail de notre administration assurera que personne n’oublie jamais ».

Les évêques catholiques américains ont formellement reconnu cette année le rôle de l’Église dans « les traumatismes » infligés aux Amérindiens, et présenté leurs excuses.

Au Canada voisin, la même pratique des pensionnats était menée, et le pays a également ouvert les yeux ces dernières années sur cette sombre page de son histoire.

La blessure avait été ravivée en 2021 avec la découverte de plus d’un millier de tombes anonymes sur les sites d’anciens pensionnats catholiques pour autochtones.

Lors d’une visite au Canada à l’été 2022, le pape François avait demandé
« pardon pour le mal commis ».

Série de mesures

L’administration de Joe Biden a mis en place toute une série de mesures afin de soutenir les nations amérindiennes et améliorer les relations avec l’État fédéral.

Un manifestant tient une pancarte pendant que le président américain Joe Biden s’exprime à l’école Gila River Crossing de la communauté indienne Gila River, dans le village de Laveen, près de Phoenix, en Arizona, le 25 octobre 2024. Joe Biden a présenté ses excuses pour l’un des « chapitres les plus sombres » du pays : l’enlèvement d’enfants amérindiens à leur famille et leur placement dans des internats abusifs visant à effacer leur culture. Il s’agit des premières excuses publiques présentées par un président américain en exercice. Du début des années 1800 jusqu’aux années 1970, les États-Unis ont géré des centaines de pensionnats indiens dans tout le pays afin d’assimiler de force les enfants amérindiens à la culture des colons européens, notamment en les convertissant au christianisme. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Plusieurs lieux ancestraux ont été désignés « monuments nationaux », des décrets ont été pris pour imposer la consultation « régulière » et
« robuste » des gouvernements amérindiens par les agences fédérales, et plusieurs milliards de dollars ont été investis pour la construction d’infrastructures dans les réserves amérindiennes.

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