Un nouveau pôle pour renforcer les « révolutions » des technologies alimentaires
Selon Erel Margalit, fondateur de Jerusalem Venture Partners, Israël pourrait devenir leader dans le monde grâce à ce secteur hi-tech particulier - comme avec la cybersécurité
L’entrepreneur et investisseur israélien Erel Margalit, fondateur et président de JVP (Jerusalem Venture Partners), a inauguré un nouveau centre d’innovation dans la ville de Kiryat Shmona, dans le nord du pays, jeudi, qui sera chargé de promouvoir les technologies alimentaires israéliennes.
L’inauguration de ce centre – qui s’appelle le Margalit Startup City Galil – a attiré un certain nombre de hauts-responsables israéliens, de diplomates, de dirigeants d’entreprises, de membres de l’écosystème des start-ups et de groupes d’investissement ainsi que des représentants d’organisations multinationales parmi lesquelles Cisco, Deloitte, et le Luzzatto Group qui serviront de partenaires stratégiques.
Des instituts académiques et de recherche comme le Tel Hai Academic College et le Migal Research Institute, le centre de Recherche & Développement du ministère des Technologies situé dans la région de la Galilée, seront également actifs dans ce nouveau centre consacré à la FoodTech, comme ce sera aussi le cas de dizaines de firmes technologiques liées aux secteurs alimentaire et de l’agriculture, d’autorités locales et autres organisations communautaires.
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Margalit, ancien député du parti Travailliste, a expliqué que ce centre permettrait de positionner Israël comme pôle des technologies alimentaires, ce qui permettrait de créer des milliers d’emploi dans ce secteur au cours des prochaines années.
« Les technologies alimentaires sont la prochaine cybersécurité et je pense qu’Israël est sur la voie de devenir une superpuissance dans ce domaine », a déclaré Margalit dans un discours prononcé jeudi.
« Nous créons un moteur de croissance économique qui changera la vie des jeunes et de leurs familles, avec 30 000 emplois à haut revenu dans cette technologie, dans le centre du pays, et 70 000 autres postes auxiliaires. Et tout cela s’est fait en collaboration avec les écoles du secteur, dans le cadre de la construction d’un écosystème incroyable et innovant – parce que les élèves d’aujourd’hui sont les entrepreneurs de demain ».
Ce nouveau centre va chercher à s’attaquer à certains des problèmes les plus pressants que rencontre le monde – réchauffement climatique, menaces faites aux approvisionnements alimentaires, sécheresse, mais aussi pénurie de produits sains.
« La Foodtech doit être la grande réponse au changement à l’oeuvre en alimentation et en agriculture car à l’heure actuelle nous nourrissons des animaux, et abattons environ cinq milliards de vaches par année. La planète ne suit plus », a-t-il expliqué, exprimant son inquiétude face à la consommation de ressources non-durables.
Le centre de Kiryat Shmona – une ville qui se situe aux abords de la frontière avec le Liban – veut être au cœur de « deux révolutions », l’alimentation et la technologie, qui sont cruciaux pour l’avenir du monde, a continué Margalit.
Quatorze entreprises israéliennes ont présenté leurs technologies lors de cet événement, notamment InnovoPro, développeur de produits alimentaires basés sur la protéine de pois chiche dans des catégories variées, comme les produits laitiers et les alternatives à la viande ; Hargol Foodtech, une start-up israélienne qui a développé un système agricole pour la production de protéine de sauterelle durable ; Green Eye, qui utilise l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pour mieux contrôler les insectes qui nuisent aux récoltes ; Blue Tree, qui développe une technologie visant à réduire le sucre et Kinoko-Tech, qui fait pousser des champignons sur des lentilles pour créer un aliment hybride sans traitement et zéro déchet.
L’entreprise Witi, qui utilise un contrôle électro-optique pour détecter les maladies des vignes, était également présent. Cette technologie permet aux cultivateurs de réduire l’usage des pesticides en fournissant des données sur le terrain en temps réel, qui indiquent quand un pesticide s’avère réellement nécessaire.
« Bond météorique des investissements »
Au total, Israël compte environ 400 entreprises dans le secteur des technologies alimentaires et ce secteur a le vent en poupe au point d’être celui ayant enregistré la plus forte progression en terme d’investissements au cours de la dernière année, selon Ido Yosovzon, analyste à la Start-up Nation Central, une organisation qui fait la promotion de l’innovation israélienne.
« En 2020, le secteur de la Foodtech a attiré 148 millions de dollars en investissements, et jusqu’à présent en 2021 nous sommes à 300 millions (…) et ce n’est que le début », dit-il à l’AFP.
« Et nous n’en sommes encore qu’au début concernant également le nombre d’entreprises », ajoute-t-il.
La cofondatrice et présidente de Kinoko-Tech, Jasmin Ravid, explique que faire pousser des champignons sur une plateforme de lentilles a été rendu possible par le biais d’une « technologie innovante ».
L’entreprise, confie-t-elle à l’AFP, produit ainsi un « aliment hybride riche en protéine, super écologique et savoureux ». Il est aussi sain pour l’être humain et pour la planète, ajoute-t-elle.
D’autres sociétés cherchent, quant à elles, à réduire la consommation de pesticides, comme Witi, qui a créé un petit appareil électro-optique au look de lunette de vision nocturne qui permet au vigneron de « détecter des maladies dans la vigne et de mesurer la qualité du raisin », estime son cofondateur Yonatan Elimelech De-Wolff.
Il offre aux vignerons « la capacité d’avoir une analyse de laboratoire instantanée sur le terrain » et de « détecter les maladies et la qualité du raisin », continue-t-il.
Permettre d’évaluer la qualité des raisins sur le terrain et non dans un laboratoire permet d’économiser du temps, de l’argent et de « réduire de manière spectaculaire l’usage des pesticides ».
« En France, les vignes représentent environ 3 % des surfaces agricoles mais absorbent 30 % des pesticides et des fongicides (…) or notre technologie permet de réduire l’usage de pesticides », poursuit-il.
La ville de Kiryat Shmona fait habituellement les gros titres en raison du conflit avec le Liban – mais Margalit estime que la région de la Galilée offre des conditions idéales pour les innovations alimentaires.
« Dans la région, il y a les montagnes les plus hautes, les vallées les plus basses – tout peut y être cultivé », s’exclame-t-il.
Trente-cinq entreprises sont actuellement installées dans le centre qui, selon Margalit, attire un intérêt croissant.
« Nous avons des gens qui viennent de tout le pays, du monde entier, qui veulent participer à l’aventure », explique-t-il.
Des centres d’innovation thématiques
Le centre d’innovation Margalit Startup City Galil est le quatrième pôle mis en place par Margalit, après un centre high-tech à Jérusalem, des centres des technologies de cybersécurité à Beer Sheva et à New York et un centre de santé numérique à Haïfa. JVP est aussi actuellement en pourparlers visant l’ouverture de centres d’innovation à Paris et à Dubaï.
L’objectif est de connecter les entrepreneurs technologiques et commerciaux avec les entrepreneurs sociaux et culturels, et de mettre en place une coopération entre les acteurs variés d’une région particulière.
Établie en 1933, la firme JVP a collecté, à ce jour, 1,5 milliard de dollars par le biais de neuf fonds et elle a investi dans plus de 150 start-ups, dont douze ont fait une IPO au Nasdaq.
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