Un Palestinien apparemment désarmé blessé par balle à l’arrière de la tête par l’armée
Selon le ministère de la Santé de l'AP, l'homme, qui a été touché par une balle à l'arrière de la tête, est dans un état critique après des heurts à Beita, en Cisjordanie
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un Palestinien apparemment désarmé a été grièvement blessé par balle à l’arrière de la tête par les forces israéliennes dans la ville de Beita, située dans le nord de la Cisjordanie, lundi après-midi. Cette localité se situe au sud de Naplouse.
Sur des images violentes qui ont été partagées par les médias palestiniens, l’homme est touché par un tir alors qu’il s’éloigne des membres de l’unité Yamas – une unité antiterroriste d’élite qui agit sous couverture et qui est placée sous l’autorité de la police des frontières – et qu’il s’avance vers un autre Palestinien blessé par les forces israéliennes.
Des médias palestiniens ont affirmé que l’homme, nommé Ameed al-Jaghoub, avait succombé à ses blessures – mais le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne a indiqué, pour sa part, qu’il se trouvait dans un état critique.
Un porte-parole de la police des frontières a confié au Times of Israel qu’alors que les forces se trouvaient à Beita pour arrêter un homme qui était recherché, « des émeutes violentes se sont produites ».
Pendant ces heurts – « qui ont mis en danger la vie des soldats, et ce, de manière déterminante » – les Palestiniens ont jeté des parpaings et des pierres sur les agents de l’unité Yamas, a indiqué le porte-parole.
Il a ajouté que les forces israéliennes avaient utilisé des moyens de dispersion anti-émeute et qu’elles auraient aussi ouvert le feu à balles réelles, notamment à l’aide de fusils de type « Ruger, » alors que les échauffourées s’intensifiaient.
https://twitter.com/NewpressPs/status/1693641374749294963?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1693641374749294963%7Ctwgr%5Efcfe7d2941d310da714ef45c1b2ee5fc2f65c24c%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.timesofisrael.com%2Fisraeli-forces-shoot-unarmed-palestinian-in-back-of-head-footage-appears-to-show%2F
Le calibre 22 de ce fusil est considéré comme moins létal que les calibres plus larges qui sont habituellement utilisés par les militaires. Les groupes de défense des droits de l’Homme condamnent l’usage de cette arme dans le cadre de la lutte anti-émeutes dans la mesure où elle peut encore s’avérer potentiellement mortelle. Les troupes tirent généralement sur les membres inférieurs des émeutiers lorsqu’elles se servent de ce fusil et elles évitent de viser la tête, conscientes de possibles conséquences mortelles.
« Les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a déclaré le porte-parole en évoquant la vidéo.
Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne a annoncé que cinq autres Palestiniens avaient été blessés.
L’incident survient plusieurs jours après que l’unité chargée des investigations au sein de la police militaire a ouvert une enquête, vendredi, suite à des images qui ont montré un soldat israélien ouvrir le feu sur un Palestinien désarmé aux abords de Qalqilya, en Cisjordanie.
Les violences se sont accrues dans toute la Cisjordanie au cours de l’année passée – avec une recrudescence des attentats à l’arme à feu contre les civils et contre les soldats israéliens, des raids d’arrestation nocturnes lancés par l’armée qui ont été pratiquement quotidiens et dans un contexte de renforcement des attaques de représailles des extrémistes juifs du mouvement pro-implantation contre les Palestiniens.
Une série d’attaques palestiniennes, en Israël et en Cisjordanie, a fait 34 morts et plusieurs blessés graves cette année du côté israélien. Une femme a notamment été tuée lundi près de la ville de Hébron. Un père et son fils avaient aussi perdu la vie dans une attaque commise à Huwara, samedi.
Selon un décompte réalité par le Times of Israel, 173 Palestiniens de Cisjordanie ont aussi été tués depuis le début de l’année – la plupart d’entre eux pendant des affrontements avec les forces de sécurité ou alors qu’ils commettaient des attentats. Toutefois, certains étaient des civils qui se trouvaient là par hasard et d’autres ont trouvé la mort dans des circonstances peu claires, notamment lors de heurts avec des partisans extrémistes du mouvement pro-implantation.