Un tiers des firmes technologiques israéliennes prévoiraient des licenciements
Le coronavirus secoue le secteur technologique dans un contexte de fermetures gouvernementales dans le monde entier ; la garde des enfants est un obstacle majeur pour les employés
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Un tiers des entreprises technologiques israéliennes prévoient de licencier des employés en raison de l’épidémie de coronavirus.
Cinq pour cent ont déjà licencié des travailleurs, et près des deux tiers ont gelé les nouvelles embauches, selon une enquête du groupe d’investissement israélien Viola.
Dans une enquête non officielle portant sur les effets du virus sur l’industrie technologique israélienne, la société de capital-risque a interrogé 135 directeurs financiers et responsables des ressources humaines de sociétés technologiques.
Le secteur semble être dans une meilleure situation que les autres, 55 % d’entre elles déclarant n’avoir constaté aucun effet de la pandémie, mais un nombre croissant d’entre elles constatent un impact sur leurs activités. Le 11 mars, seuls 5 % avaient constaté des conséquences commerciales majeures dues à l’épidémie, mais le 15 mars, 33 % déclaraient en avoir observé.
Dimanche, environ la moitié des entreprises proposaient des politiques volontaires de travail à domicile, et la moitié avaient adopté des politiques de télétravail obligatoires ou partiellement obligatoires. Les PME étaient plus susceptibles de proposer des politiques volontaires (70 %), tandis que les grandes entreprises de plus de 150 salariés ont imposé le télétravail.
Pour les entreprises technologiques israéliennes ayant des employés aux États-Unis, où les directives gouvernementales sont moins strictes, la plupart des travailleurs basés là-bas travaillaient également à domicile, avec seulement 16 % opérant comme d’habitude.
Soixante-douze pour cent des entreprises ont déclaré se sentir bien préparées à une longue période de travail obligatoire à domicile, et 59 % ont déclaré avoir mis en place des politiques spéciales, notamment des réunions virtuelles, pour s’assurer que les employés travaillaient effectivement à domicile.

La garde d’enfants est un défi important pour les entreprises. La majorité – 64 % – ont déclaré qu’elles avaient autorisé des journées de travail plus courtes pour les parents depuis la fermeture des écoles et des garderies en Israël. Vingt et un pour cent offrent aux employés une compensation pour les jours perdus en raison de la garde d’enfants, et 9 % proposent des jours de vacances aux employés.
Vingt et un pour cent des entreprises prévoient des réductions de salaire, et 88 % ont gelé ou prévoient de geler les nouvelles embauches.
Seules 11 % n’ont pas changé leur modèle de revenus, un chiffre qui devrait diminuer dans la semaine.
Près de la moitié ont procédé à des réductions de leur budget marketing, et un tiers prévoyaient de le faire. Soixante-quatre pour cent ont gelé ou prévoient de geler les contrats avec de nouveaux prestataires ou fournisseurs.
Point positif pour les entreprises, 60 % ont profité de la turbulence économique pour acheter des shekels à un taux de change favorable. La devise israélienne s’est affaiblie par rapport au dollar au cours des dernières semaines. La plupart des jeunes entreprises paient en shekels, mais perçoivent leurs revenus et leurs investissements en dollars.
Si l’industrie technologique a pour l’essentiel résisté à la tempête jusqu’à présent, l’épidémie a rapidement et premièrement ébranlé les industries israéliennes du tourisme et du transport aérien.
Israël a fermé des écoles et la plupart des entreprises au cours de la semaine dernière, dans le but d’endiguer la propagation du virus pour éviter de submerger les infrastructures sanitaires du pays. Les nouvelles mesures sont un coup dur pour les secteurs israéliens de la vente au détail, de l’alimentation et du divertissement. Le secteur de la construction devrait rester largement épargné.