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« Une collection exceptionnelle » de photos du camp de Sobibor dévoilées

Alors qu'il n'existait jusqu'ici que deux clichés connus de ce camp nazi, un descendant de l'officier SS Johann Niemann en a livré 49 supplémentaires

Un assistant place des livres sur une table avant une conférence de presse pour dévoiler les photos nouvellement découvertes du camp de la mort nazi de Sobibor le 28 janvier 2020 à Berlin. (Crédit :Tobias SCHWARZ / AFP)
Un assistant place des livres sur une table avant une conférence de presse pour dévoiler les photos nouvellement découvertes du camp de la mort nazi de Sobibor le 28 janvier 2020 à Berlin. (Crédit :Tobias SCHWARZ / AFP)

Dévoilées mardi à Berlin, des dizaines de photos inédites prises dans le camp d’extermination de Sobibor vont permettre d’effectuer un « bond prodigieux » dans la connaissance des crimes commis par les nazis, selon des historiens.

Alors qu’il n’existait jusqu’ici que deux clichés connus de ce camp situé en Pologne occupée par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, un descendant de l’officier SS Johann Niemann en a livré 49 supplémentaires.

Ils constituent le cœur d’une « collection « exceptionnelle » de 361 photos, soit deux albums complets, confiés à un historien de l’université de Stuttgart, Martin Cüppers.

De ce don est sorti un livre de photos présenté mardi au public tandis que les documents originaux doivent être remis au Musée du mémorial de la Shoah de Washington.

John Demjanjuk smiles in Israel's Supreme Court, August 1991 (photo credit: Flash90)
John Demjanjuk à la Cour suprême israélienne, en août 1991 (Crédit: Flash90)

Deux clichés montrent « vraisemblablement » l’ancien gardien John Demjanjuk, condamné par la justice allemande à 5 ans de prison en 2011 pour sa participation à l’assassinat de plus de 27 000 Juifs à Sobibor et qui a toujours nié avoir été dans ce camp.

‘Pas une baraque’

Ces photos permettent « un bond prodigieux dans la connaissance visuelle de la Shoah dans la Pologne occupée », s’est félicité M. Cüppers lors d’une conférence de presse organisée au musée berlinois Topographie de la terreur, situé sur le site de l’ancien siège de la Gestapo.

« Cette collection livre aussi des connaissances historiques importantes sur l’évolution des compétences dans la mise en œuvre des assassinats de masse » par les nazis, a renchéri Steffen Hänschen de l’association Stanislaw Hantz, qui organise notamment des séjours avec des jeunes à Sobibor.

Dans l’ancien camp de la mort nazi de Sobibor en Pologne, un musée-centre touristique est en construction depuis 2017. (Avec l’aimable autorisation du Musée national de Majdanek)

Car près de 75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les connaissances historiques sur ce camp où éclata une révolte des détenus le 14 octobre 1943 demeurent maigres et éparses.

Un déficit qui s’explique notamment par le fait qu' »à la différence d’Auschwitz, les coupables ont systématiquement fait en sorte que les structures du camp (…) disparaissent » quand il a été liquidé en 1943, a expliqué Martin Cüppers.

Il n’y a rien à Sobibor ainsi que dans les deux autres camps d’extermination de Belzec et de Treblinka « qui puisse donner une idée de ce à quoi ressemblaient ces camps, pas même une baraque ou quelque chose qui y ressemble », a ajouté M. Hänschen qui se rend régulièrement sur le site.

Assassinats immédiats

Or les photos présentées montrent notamment l’entrée du « commando spécial SS » surmonté de drapeaux à croix gammées, des bâtiments et des petites maisons où vivaient les officiers dans un décor bucolique proche des images de villages allemands pimpants.

A Belzec, Sobibor et Treblinka, quelque 1,8 million de Juifs ont été assassinés dans le cadre de l’opération (ou action) Reinhard, première grande étape de la « solution finale de la question juive » en Pologne occupée et pourtant peu connue du grand public.

Ainsi quand Martin Cüppers demande aux 200 à 250 étudiants de son cours magistral s’ils connaissent l’opération Reinhard, « seuls trois ou quatre lèvent la main », a-t-il souligné.

Cette relative méconnaissance est lié au très faible nombre voire l’absence de survivants dans ces structures dédiées à l’extermination. Une écrasante majorité des hommes, femmes et enfants étaient directement envoyés dans les chambres à gaz à leur arrivée sur la rampe.

Sobibor, Belzec et Treblinka n’étaient pas « des camps de concentration mais des centres de mort », a souligné Steffen Hänschen. « Dans l’ensemble moins de 150 Juifs ont survécu dans ces trois camps ».

Le descendant de Johann Niemann a quant à lui décidé de ne pas apparaître en public. « Il préfère ne pas s’exprimer sur le sujet », a expliqué M. Cüppers. « Le fait qu’il ait choisi de remettre ces documents mérite notre respect », a-t-il ajouté, rappelant que les descendants d’autres hauts responsables nazis avaient préféré garder secrets les documents en leur possession.

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