Une comédie musicale sur les résistantes de la Shoah à Tel Aviv, dans un Israël en guerre
Le dramaturge Joshua Hershfield a donné une représentation de « RISE » en vue d'une production israélienne de ce spectacle sur les femmes qui ont contribué à la révolte des ghettos
NEW YORK – Pendant près de cinq ans, Joshua Hershfield a recueilli les témoignages de femmes juives qui ont joué les messagères contre les nazis, dont il a fait une comédie musicale rock primée, « RISE ».
Une répétition de « RISE » a eu lieu au LP Studio de Tel Aviv le 30 novembre dernier, de façon à « tâter le terrain » en vue d’une production israélienne, explique Hershfield au Times of Israel.
Suite aux massacres barbares perpétrés par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, qui ont fait 1 200 morts et 240 otages séquestrés à Gaza, les thèmes de ce spectacle – la résilience individuelle et la lutte contre la haine génocidaire – sont « incroyablement pertinentes », estime-t-il.
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Évoquant la « re-sécurisation de l’État juif » comme premier front de la guerre entre Israël et le Hamas, Hershfield pense que le « deuxième front de la guerre est celui de la diaspora, qui fait face à une remise en cause de l’identité juive ».
« Les messagères auraient pu partir et ne s’occuper de rien, mais elles ont choisi de revenir encore et encore et encore. Il n’y avait pas l’ombre d’un doute quant à leur loyauté », explique Hershfield, qui a une maîtrise en études de la Shoah de l’Université de Haïfa.
Ces femmes juives qui ont fait passer des messages et des fournitures dans la clandestinité ont joué un rôle central – mais souvent négligé – dans la préparation et la mise en œuvre de dizaines de révoltes au sein des ghettos.
C’est avec Elad Peretz et Udi Gottshalk, respectivement scénariste et metteur en scène de la comédie musicale « HaChabadnikim », qui vient de tirer le rideau après 150 représentations et a été qualifiée de version juive du « Book of Mormon », qu’Hershfield produit « RISE ».
Selon Hershfield, cela faisait un an que Gottshalk et lui étaient en contact au sujet de la production de « RISE » en Israël. La guerre que se livrent Israël et le Hamas depuis deux mois maintenant rend le message de la comédie musicale encore plus pertinent que jamais, dit-il.
« C’est l’histoire de Juifs qui ont fait face à l’anéantissement, se sont mobilisés et battus », ajoute Hershfield. « Nous devons tous nous unir pour faire face à cette menace. »
« Un aller simple »
Voir les images des massacres du Hamas depuis l’étranger, c’était « comme revenir dans le passé », affirme Hershfield.
« Ce jour-là, on a en quelque sorte assisté à un pogrom contre les Juifs, une chose que nous pensions faire partie de l’histoire – une histoire presque centenaire -, loin de ce qui se passe aujourd’hui ».
De son propre aveu, Hershfield a conçu « RISE » suite aux émeutes de Charlottesville, en 2017. Désireux de réagir à l’antisémitisme rampant comme aux autres formes de racisme, il s’est mis en retrait de ses tournées avec des groupes punk pour créer une comédie musicale rock sur la Shoah.
Hershfield, qui a une formation d’acteur, voulait une partition « à la fois grandiose, chorale et puissante ».
Depuis l’an dernier, « RISE » a été joué au Rochester Center Stage et à Syracuse, tous deux dans l’Etat de New York. Avant de s’envoler pour Israël, Hershfield était en pourparlers avec un théâtre off-Broadway pour accueillir « RISE », alors en pleine collecte de fonds.
« Des œuvres comme ‘RISE’ sont absolument prioritaires », note Hershfield.
« Il faut trouver les moyens de faire face et de lutter contre cette haine bouillonnante qui a aujourd’hui pignon sur rue », explique Hershfield, qui a effectué plusieurs voyages de recherche en Pologne.
Depuis son arrivée en Israël le mois dernier, Hershfield a fait du bénévolat avec Brothers for Life au Tel Aviv Expo, endroit où des tonnes de fournitures pour les Israéliens déplacés sont rassemblées, triées et distribuées chaque jour. Il a également fait du bénévolat dans des fermes près de la frontière de Gaza que les employés désertent depuis le 7 octobre.
« J’ai pris un aller simple : on verra bien ce qui se passera », dit Hirshfield. « Nous sommes un peuple qui sait prendre soin les uns des autres, Juifs et Israéliens. Nous avons tous en nous cet élan qui nous dit de faire corps par ces temps difficiles ».
Bien que Hirshfield soit ambulancier volontaire, il dit ne pas avoir été rappelé pour aller au front.
« Quand les choses se compliquent, on se demande comment faire, comment agir. Savoir ce que ces messagères ont fait nous impose de faire encore plus », déclare Hershfield, qui compare les femmes de sa pièce aux milliers d’Israéliens revenus de l’étranger pour combattre, le mois dernier.
« Elles étaient ainsi faites : elles ne pouvaient pas tourner le dos à leur peuple quand ce dernier avait tant besoin d’aide », conclut Hershfield.
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