Une ex-Haredi se tue après avoir évoqué ses difficultés à quitter la religion
Haya Valer, 22 ans, a récemment été interviewée par la Douzième chaîne sur ses expériences, notamment le fait d'avoir été mise sous antipsychotiques après avoir exprimé des doutes
Une femme de 22 ans, anciennement ultra-orthodoxe, s’est suicidée à Jérusalem mercredi, des mois après avoir déclaré dans une interview qu’elle « traversait une expérience émotionnelle difficile » à la suite de son départ de la religion de sa famille.
Haya Valer a grandi dans la secte hassidique Satmar.
Il y a plusieurs mois, elle a déclaré dans une interview avec la Douzième chaîne que lorsqu’elle avait exprimé des doutes auprès de sa mère à l’adolescence et après sa fugue, elle avait été emmenée chez un homme qui lui avait donné des pilules qu’elle et sa mère pensaient lui faire du bien, mais qu’elle était devenue incroyablement déprimée. Il s’est avéré par la suite qu’il lui avait donné un médicament antipsychotique pour l’empêcher de s’enfuir à nouveau.
À 18 ans, Haya Valer a quitté la religion et s’est fait connaître dans l’ancienne communauté religieuse de Jérusalem.
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« Je vis dans un appartement partagé », avait-elle fait savoir à la Douzième chaîne. « Je traverse une expérience émotionnelle difficile. Je fais face à tous les traumatismes que j’ai subis dans mon enfance. Je suis en contact avec ma famille, mais surtout techniquement. Mes relations avec eux ne sont pas bonnes ».
Le journal local de Jérusalem Kol Hair a rapporté que les amis de Haya Valer avaient fait part de leur choc et de leur tristesse sur les réseaux sociaux, tout en soulignant l’expérience douloureuse de ceux qui quittent le giron orthodoxe.
On estime qu’un millier d’Israéliens ultra-orthodoxes renoncent à leur religion chaque année. Ils risquent d’être bannis par les familles et de ne plus voir leurs enfants.
L’association Hillel qui soutient les personnes qui quittent les communautés religieuses estime qu’il y a des dizaines de milliers de Juifs ultra-orthodoxes en Israël qui ont renoncé intérieurement aux strictes pratiques haredim.
« Le prix à payer est si élevé » pour avoir ouvertement rejeté la vie haredi, a déclaré le chef de l’association Hillel, Yair Hass.
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L’AFP a contribué à cet article.