Une pièce rare découverte lors de travaux au musée de la Tour de David
L'équipe du musée de la Tour de David s'est attaquée à une fissure structurelle de la citadelle; la pièce, un "shekel de Tyr", servait à payer l'impôt au Temple, selon les experts
Une boîte remplie d’artéfacts a été découverte au cours d’un grand projet de conservation visant à restaurer les pierres de la tour de « Phasael » dans le cadre des travaux de rénovation de la citadelle, qui devraient coûter 40 millions de dollars, a fait savoir lundi le musée de la Tour de David.
De plus, l’équipe a retrouvé une autre boîte d’objets anciens qui avaient été réunis lors de fouilles réalisées dans les années 1980 et, à l’intérieur, ils ont découvert une pièce en argent rare datant de l’époque du second Temple – un « shekel de Tyr ».
Deux images sont gravées sur chaque côté de la pièce : d’un côté, une représentation de Melqart, le dieu de la ville phénicienne de Tyr, et de l’autre, un aigle.
Ces pièces avaient été frappées entre l’an 125 avant l’ère commune et la Grande révolte, survenue en l’an 66 de l’ère commune, lorsqu’elles étaient utilisées pour payer une taxe d’un demi-shekel. Des sources talmudiques suggèrent que le shekel de Tyr était probablement le seul moyen de payer l’impôt principal au Temple pour permettre son entretien.

Même si elles sont largement évoquées dans les sources bibliques et anciennes, ces pièces sont rares – seulement quelques-unes ont été découvertes. La pièce sera présentée dans le cadre de la nouvelle exposition permanente du musée l’année prochaine.
Pendant la phase de planification du projet, les conservateurs avaient noté une importante fissure structurelle s’étendant du haut jusqu’au bas de la tour. Cette fissure est devenue la préoccupation au cœur de l’initiative de rénovation, a noté le musée.
Les pierres ont été nettoyées et traitées – la tour a plus de 2 000 ans – à l’aide de ciment temporaire pour maintenir sa stabilité.
Un système de canalisations a été installé à l’intérieur de la tour, et du mortier liquide, à base de chaux, a été ensuite injecté dans les fissures. Ce processus a aidé l’équipe à évaluer la hauteur de ces dernières en contrôlant la quantité de mortier envoyée.

« La Tour de David est l’une des structures les plus importantes en Israël, en raison de son histoire comme de sa localisation. Le dernier projet de préservation, sur le site, avait été mené dans les années 1980. Et depuis, la citadelle a désespérément besoin d’être conservée », a commenté le directeur technique des travaux, Yotam Carmel.
Lors de la dernière phase de préservation, des fixations métalliques vont être insérées dans la pierre. Elles ne seront pas visibles à l’œil nu.
L’équipe a fait savoir qu’un nouveau système de contrôle était actuellement installé et qu’il servira à détecter les mouvements survenant dans la structure de la tour.
« Pour des travaux de préservation de ce genre, ce sont des matériaux traditionnels comme le ciment en chaux et des techniques tout aussi traditionnelles, comme la taille de pierre, qui sont utilisés aux côtés de solutions hi-tech », a expliqué Carmel.

La tour de Phaesel est la seule tour de la citadelle à s’élever à une hauteur importante, et elle offre des points vue panoramiques extraordinaires sur Jérusalem. C’est elle qui avait été surnommée « tour de David » pour la première fois parmi les trois grandes tours qui agrémentent l’ancien complexe du roi Hérode.
« Jérusalem touche des millions de personnes dans le monde entier et je suis parfaitement conscient de l’énorme responsabilité que représente la préservation de ce site du patrimoine national », a commenté Eilat Lieber, directeur et conservateur en chef du musée de la Tour de David.
« En cette période de fête, nous sommes reconnaissants de cette opportunité unique qui nous est donnée de préserver physiquement les murs et les tours de ce site antique – qui se dressait pendant la période du Second temple il y a des milliers d’années – et d’aider à sauvegarder et à conserver ce même site pour qu’il reste un symbole de Jérusalem pour les futures générations », a continué Lieber.
Le musée de la Tour de David se consacre à la longue histoire de Jérusalem, et il s’est lancé dans un projet de rénovation massif lorsque le nombre de visiteurs s’est écroulé avec l’apparition de la pandémie de coronavirus.
L’année prochaine, le musée rouvrira ses portes au public – conformément aux futures règles sanitaires – en présentant des expositions temporaires et permanentes, en organisant des visites archéologiques et en proposant des expériences multi-sensorielles.