Une prétendue scène de ménage chez les Netanyahu devant le juge
Le journaliste Yigal Sarna avait indiqué en 2016 sur Facebook qu'une dispute entre Sara et Benjamin Netanyahu avait forcé le convoi officiel à s'arrêter sur le bord d'une autoroute
Le tribunal de Tel Aviv bondé a été le théâtre mardi d’un spectacle inédit : un Premier ministre, Benjamin Netanyahu, réfutant en personne avoir été chassé de sa voiture par sa femme en colère en plein cortège officiel.
« Cela n’est pas arrivé », a déclaré à la barre Netanyahu, les mains derrière le dos, le visage fermé et tendu, « c’est tellement faux, tellement absurde, ridicule. »
Dans l’affaire avidement suivie par la presse, Netanyahu et sa femme Sara sont les plaignants. Ils ont porté plainte pour diffamation contre Yigal Sarna, journaliste au quotidien populaire Yedioth Ahronoth.
Sarna avait rapporté en 2016 sur son compte Facebook une scène extravagante : selon lui, une dispute entre Sara et Benjamin Netanyahu avait forcé le convoi officiel à s’arrêter sur le bord de l’autoroute entre Tel Aviv et Jérusalem, et le Premier ministre en était sorti sous les cris.
Le caractère de Sara Netanyahu est un sujet de discussion ou de commérage prisé des Israéliens. Avéré ou pas, l’épisode de l’autoroute, rapporté sur Facebook et non pas dans la presse, aurait peut-être moins retenu l’attention si les Netanyahu n’avaient décidé de porter l’affaire devant les juges, estimant que Sarna avait sali leur nom.
Ils lui réclament 279 243 shekels. Tenant la main de Sara à son arrivée dans la salle d’audience où des dizaines de curieux n’avaient pu trouver place, mitraillé par les photographes, Netanyahu a dénoncé devant la cour le « mensonge vulgaire […] qui m’a conduit ici. »
Interrogé par l’avocat des Netanyahu, Sarna a, lui, dit croire « plus que jamais » que l’incident s’est bien produit. Pourquoi ne produit-il aucun témoin pour corroborer ses dires, lui demande Me Yossi Cohen.
Mes sources « ne veulent pas venir. Je ne peux pas les faire venir de force », a répondu le journaliste.
« Je suis ici parce que je cherche la vérité, a dit Sara Netanyahu, le sourire tendu. Si j’avais dû engager des poursuites pour tous les mensonges proférés contre moi ces vingt dernières années, j’aurais passé mes journées au tribunal », a-t-elle dit. Mais, parfois, elle est visée par « des mensonges très méchants », comme celui qui l’a poussée à porter plainte cette fois.
Une nouvelle audience est prévue le 18 mai.