Une unité d’élite de la police a empêché de nombreux terroristes d’entrer en Israël, le 7 octobre
En infériorité numérique, quatre membres de l'unité Gideonim ont affronté des hommes armés qui prévoyaient de se rendre dans le centre du pays ; les attaquants ont été tenus en échec jusqu'à l'arrivée de Tsahal
Lors du pogrom commis le 7 octobre 2023 par le groupe terroriste du Hamas dans le sud d’Israël, un petit groupe de policiers appartenant à une unité d’élite officiant dans la lutte contre le terrorisme avaient affronté des terroristes de Gaza en les empêchant de pénétrer plus profondément dans le centre d’Israël, ont déclaré le commandant et les membres de l’unité dans un reportage qui a été diffusé dimanche.
Deux membres de l’unité 33 – qui est connue sous le nom de Gideonim – avaient été grièvement blessés dans la bataille qui avait eu lieu sur le site de commémoration de la Flèche noire, à proximité de la frontière de Gaza.
Dans une interview réalisée sur place, trois membres de l’unité, dont son commandant, ont raconté à la chaîne d’information N12 comment les événements s’étaient déroulés ce jour-là – lorsque des milliers de terroristes du Hamas avaient franchi la frontière séparant l’État juif de l’enclave et qu’ils avaient semé la désolation dans le sud du pays, massacrant plus de 1 200 personnes, des civils en majorité.
En raison des protocoles en vigueur, les agents n’ont pas été identifiés dans le reportage et leur visage a été dissimulé.
Le pogrom avait commencé par des tirs de roquette massifs dès 6 heures 32 du matin. Les terroristes avaient ensuite ouvert des brèches dans la clôture frontalière qui sépare Israël et le bande de Gaza – et ils étaient rentrés sur le territoire israélien à bord de véhicules, parcourant tout le sud d’Israël, prenant d’assaut les postes militaires et les communautés où ils avaient massacré ou kidnappé ceux qui s’y trouvaient.
Le commandant de l’unité 33, qui a été identifié dans le reportage uniquement par l’initiale « Ayin » – son initiale en hébreu – a raconté à la chaîne qu’il était chez lui lorsque son épouse l’avait réveillé, lui disant qu’il y avait des tirs de barrage depuis l’enclave côtière et qu’il se passait quelque chose d’inhabituel.
En regardant les informations à la télévision – avec des événements qui se succédaient rapidement – il a dit avoir vu des images montrant des terroristes qui circulaient à bord de pick-ups dans la ville frontalière de Sderot. 38 personnes devaient être tuées dans cette localité, le 7 octobre, dont 18 membres des forces de l’ordre.
Pour Ayin, il s’agissait déjà du « stade C », a-t-il expliqué, des quatre niveaux de pénétration du territoire auxquels les forces de sécurité s’étaient préparées. Le stade A correspond à une brèche dans la clôture frontalière, le stade B à l’arrivée des terroristes dans les communautés frontalières voisines et le stade C à l’entrée dans les villes. Le « stade D », a-t-il précisé, correspond à l’arrivée de terroristes dans les grandes villes israéliennes, telles que Jérusalem ou Tel Aviv.
« Pour moi, la situation se situait quelque part entre le stade C et le stade D », a indiqué Ayin devant les caméras de la chaîne.
Il avait immédiatement ordonné à tous les membres de l’unité de se rassembler au centre du pays, de préparer leurs équipements et de grimper dans leurs véhicules blindés.
Ayin a raconté que, en proie à un sinistre pressentiment, il avait pris une photo des membres de l’unité – il avait pensé, à ce moment-là, « que je ne les verrai plus jamais tous ensemble ».
La majorité des agents de l’unité s’étaient ensuite dirigés vers le sud – vers les zones où des centaines de terroristes s’étaient mis en embuscade, le long des routes.
Une heure après avoir été mobilisés, les membres de l’unité avaient rencontré des terroristes, sur la route 232, baptisée la route de la mort. Ils s’étaient retrouvés au milieu d’échanges de coups de feu, parvenant néanmoins à aider des civils blessés à se mettre à l’abri.
Un groupe de quatre membres de l’unité, dont Ayin, était arrivé au mémorial de la Flèche noire, qui est situé à environ 900 mètres de la frontière de Gaza. Ils avaient rencontré des terroristes qui – ils l’ignoraient alors – avaient prévu de pénétrer plus profondément dans le pays.
Le convoi était constitué d’une trentaine de camionnettes et d’autres véhicules transportant des terroristes lourdement armés, s’est souvenu Ayin.
Il a noté qu’il avait rapidement demandé aux officiers qui l’accompagnaient de rester cachés jusqu’à ce que l’arrivée de renforts.
Néanmoins, à ce moment-là, les policiers étaient déjà encerclés par les terroristes – qui avaient tiré à l’arme à feu, faisant deux blessés. Les agents avaient alors riposté, tuant des hommes armés et en immobilisant d’autres, alors même que d’autres terroristes arrivaient dans le secteur.
Les officiers avaient tenté de maintenir leur position, essuyant des tirs de deux côtés. Enfin, des renforts de l’armée avaient fait leur apparition et les membres de l’unité 33 s’étaient retrouvés pris entre deux feux.
Se mettant à l’abri, ils avaient pu ordonner aux renforts de l’armée d’ouvrir le feu sur les terroristes jusqu’à ce qu’ils soient finalement vaincus par les forces israéliennes.
Leurs actes auront apparemment empêché des dizaines de terroristes de s’enfoncer plus profondément sur le territoire israélien, selon le reportage qui a été diffusé par N12.