Une unité militaire « invitée » à passer le week-end dans un avant-poste illégal
Des troupes réservistes se sont rendues à Einot Kedem, dans la Vallée du Jourdain ; l'armée examine les faits, un député fustige une situation de "faillite morale"

Les soldats d’une unité d’infanterie militaire de l’armée israélienne ont été « les invités », ce week-end, d’un avant-poste illégal de Cisjordanie, a affirmé la chaîne publique Kan dimanche.
Cette unité de mobilité de combat participait à deux semaines d’exercices dans le sud du pays et elle a été conviée à passer du temps à Einot Kedem, un avant-poste également connu sous le nom de Havat Omer (la ferme d’Omer), dans la Vallée du Jourdain, a affirmé la chaîne. L’avant-poste se situe à côté de l’implantation de Yitav.
La ferme avait été établie en 2004 par Omer Atidiah, officier de réserve de la même unité, et il invitait les soldats à y passer la fin de semaine.
Selon Kan, les soldats et les commandants sont des invités réguliers de Havat Omer pendant les exercices.
Le député de Yesh Atid Ram Ben Barak, qui préside la commission des Affaires étrangères et de la Défense à la Knesset, a indiqué devant les caméras de la chaîne publique que la présence des soldats à l’avant-poste était inacceptable.
« Tout commence lorsque l’État détourne le regard face aux choses illégales qui peuvent se produire », a-t-il dit. « Ce serait une bonne chose si l’armée n’était pas présente à un endroit qui est avant tout illégal, et qui n’a jamais été officiellement autorisé par l’État. »
De son côté, le parlementaire Mossi Raz du parti de gauche du Meretz a évoqué sur Twitter une « faillite morale ».
Raz a appelé le ministre de la Défense Benny Gantz à ouvrir immédiatement une enquête sur l’incident.
L’armée israélienne a fait savoir, en réponse, qu’elle examinait ces informations.

Israël considère comme illégal tout avant-poste construit sans approbation des autorités de l’État.
Haaretz avait fait savoir, l’année dernière, que le ministère de la Défense avait demandé à l’Administration civile de préparer un plan de légalisation de l’avant-poste d’Einot Kedem.
L’État avait informé la Haute cour de justice de cette initiative en réponse à une plainte qui demandait que l’ordonnance de démolition qui avait été émise contre l’avant-poste soit exécutée.
Le reportage de Kan survient après que des milliers d’activistes du mouvement pro-implantation ont tenté, la semaine dernière, d’établir un certain nombre de nouveaux avant-postes dans toute la Cisjordanie. Après des échauffourées avec les forces de sécurité, tous les avant-postes ont finalement été démantelés.