Witkoff : « Le Hamas fait un très mauvais pari, estimant que le temps joue en sa faveur – ce n’est pas le cas »
Marco Rubio a lui déclaré, évoquant le Hamas : "Nous avons affaire à des sauvages. Ce sont des gens mauvais, des gens horribles, et nous devons les traiter comme tels"
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

L’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a rendu publiques de nombreuses clauses clés de la « proposition de pont » qu’il a soumise mercredi à Doha, tout en qualifiant de fallacieuse l’annonce faite plus tôt dans la journée par le Hamas selon laquelle le groupe terroriste avait accepté de libérer l’otage américano-israélien Edan Alexander.
Witkoff exige que le Hamas libère immédiatement le soldat de 20 ans et suggère qu’il a fixé au groupe terroriste une date limite pour le faire, le mettant en garde contre les conséquences si cette date, non précisée, était dépassée.
« Le Hamas fait un très mauvais pari, estimant que le temps joue en sa faveur – ce n’est pas le cas. Le Hamas est parfaitement conscient de l’échéance et doit savoir que nous réagirons en conséquence si elle est dépassée », a prévenu le conseiller de Trump.
Witkoff a fait cette révélation dans une déclaration rare, en commençant par rappeler le récent ultimatum lancé par le président américain Donald Trump au Hamas, de libérer immédiatement tous les otages « sous peine de payer un lourd tribut ».
Witkoff a révélé que mercredi, lui et Eric Trager, directeur du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, sont arrivés à Doha et ont présenté une « proposition de transition » visant à prolonger le cessez-le-feu actuel à Gaza au-delà du Ramadan, qui se termine le 29 mars, et de Pessah, qui se termine le 19 avril.
Cette « prolongation de la première phase » accordera à Israël et au Hamas un délai supplémentaire pour négocier un cessez-le-feu permanent, a-t-il affirmé.
L’accord entre Israël et le Hamas, signé en janvier, devait passer de la première à la deuxième phase le 2 mars. Or, pendant près d’un mois, Israël a refusé de négocier les termes de cette deuxième phase, qui exigerait qu’Israël se retire complètement de Gaza et accepte une fin définitive de la guerre.
Acceptant la position d’Israël, la « proposition de transition » de Witkoff propose une prolongation de la première phase et la libération par le Hamas d’otages vivants en échange de prisonniers. Witkoff ne révèle pas les chiffres exacts, mais affirme que l’échange se fera « conformément aux formules précédentes ».
Un diplomate arabe a déclaré hier au Times of Israel que l’accord prévoyait la libération de cinq otages vivants.
La prolongation de la première phase proposée par Witkoff entraînerait également la reprise de l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, interrompue par Israël à la date initialement prévue pour la fin de la première phase il y a environ deux semaines. Cette reprise des livraisons aurait le soutien de l’administration Trump.
Dans le même temps, interrogé sur l’annonce du Hamas selon laquelle le groupe avait accepté de libérer Edan Alexander ainsi que les corps de quatre binationaux, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a lui refusé de dire si l’administration Trump accepterait cette offre, tout en exigeant la libération de tous les otages.
« Notre priorité, en tant que gouvernement américain, est de toujours nous soucier de tous les otages », a déclaré Rubio aux journalistes lors d’une conférence de presse pendant le sommet du G7 au Canada. « Nous voulons la libération de tous les otages. »
Il a ensuite fait écho aux propos tenus plus tôt cette semaine par l’envoyé américain pour les otages, Adam Boehler, concernant les échanges d’individus entre Israël et le Hamas.
« Ce sont des échanges ridicules : 400 personnes pour trois. C’est insensé », a déclaré Rubio. « En plus de cela, vous voyez dans quelles conditions ces personnes sont libérées. »
« Nous restons les bras croisés, comme le monde entier, à faire comme s’il était normal et acceptable d’aller quelque part, d’enlever des bébés, des adolescents, des personnes qui n’ont rien à voir avec la guerre, qui ne sont pas des soldats… et de les enfermer dans des tunnels pendant près d’un an et demi », a déploré Rubio.
« Nous agissons comme si c’était un échange normal… C’est un scandale. Ils devraient tous être libérés », a poursuivi Rubio.
« Je ne vais pas commenter ce que nous allons accepter ou refuser, si ce n’est que nous tous – le monde entier – devons continuer à dire que les actes du Hamas sont scandaleux, ridicules, révoltants, répugnants. »
« Nous avons affaire à des sauvages. C’est tout. Ce sont des gens mauvais, des gens horribles, et nous devons les traiter comme tels », a-t-il ajouté.