Yaalon se retire de l’élection : Il faut mener la « bataille pour le changement »
Le chef de Telem a déclaré que son parti, en chute libre dans les sondages, ne se présenterait pas en mars afin que l'opposition se concentre sur ses forces
Moshe Yaalon a annoncé lundi que lui et son parti Telem ne se présenteront pas aux élections de mars, alors que les sondages allaient en leur défaveur. Il a déclaré qu’Israël devait concentrer sa force sur la « bataille pour le changement ».
« J’ai cru qu’en se présentant indépendamment avec Telem, nous pourrions accroître le pouvoir du camp [politique] qui pousse au changement », a déclaré Yaalon. « Cette hypothèse de travail s’est en fait révélée fausse. Dans les circonstances politiques qui se sont présentées, la bataille pour le changement exige que Telem et moi ne nous présentions pas aux prochaines élections. »
« Israël doit concentrer toutes ses forces sur la lutte pour le changement : pour guérir les failles de la société, pour contrecarrer la culture du mensonge, pour restaurer l’intégrité de notre mode de vie et pour renforcer la démocratie, qui est érodée chaque jour », a déclaré Yaalon.
Evoquant son service dans les forces israéliennes, puis en tant que ministre de la Défense, Yaalon a déclaré que tout au long de sa carrière, « le bien du pays » a guidé chacune de ses décisions.
« La préférence pour le bien du pays précède tout bénéfice personnel, et pour cette élection aussi, je suis animé par le même sens de la mission », a-t-il déclaré.
Yaalon, qui s’est aligné sur le mouvement de protestation contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et qui ne parle de lui que comme d’un « accusé criminel », a demandé à ses partisans de se souvenir des près de 5 000 personnes qui sont mortes en Israël à cause de la COVID-19 depuis le début de la pandémie.
Yaalon a courtisé le vote centriste en dépit de ses opinions résolument à droite. Belliciste à l’égard de l’Iran et fervent défenseur des implantations, Yaalon est connu pour avoir alimenté les tensions diplomatiques avec les États-Unis en 2014, lorsqu’il a qualifié le secrétaire d’État de l’époque, John Kerry, de « messianique et d’obsessionnel ».
Selon un sondage de la Douzième chaîne publié dimanche, Telem est l’un des partis qui ne parviendrait pas à franchir le seuil électoral de 3,25 %, ne recueillant que 0,2 % des voix. Le sondage a également montré que HaIsraelim, le parti de Ron Huldai, parfois présenté comme un possible partenaire de fusion pour Telem, ne parviendrait pas à entrer à la Knesset, n’obtenant que 1,2 % des voix.
Yaalon, ancien chef de cabinet de l’armée israélienne, est entré à la Knesset avec le Likud en 2009. Il a quitté le gouvernement de Netanyahu en 2016, lorsque Avigdor Liberman s’est vu proposer le poste de ministre de la Défense – qu’il occupait alors – dans le cadre d’un accord de coalition.
Lors des élections précédentes, Telem et Yesh Atid se sont présentés sur une liste commune avec le parti Hossen LeIsraël de Benny Gantz, une alliance connue sous le nom de Kakhol lavan.
Le parti a été dissous lorsque Gantz a décidé de former une coalition avec Netanyahu en mai 2020, invoquant la nécessité d’éviter une quatrième élection consécutive en formant un gouvernement d’union qui pourrait faire face aux crises sanitaires et économiques causées par la pandémie de coronavirus.
Yaalon et Lapid ont insisté sur le fait que Netanyahu n’était pas digne de confiance et qu’il ferait toujours passer ses intérêts personnels, et ses efforts pour éviter les poursuites judiciaires des accusations criminelles auxquelles il est confronté, avant le bien commun.
Certains des législateurs Telem de Yaalon ont rejoint la coalition de Netanyahu. Les députés Yoaz Hendel et Zvi Hauser ont depuis annoncé qu’ils se présenteraient avec le parti Tikva Hadasha de Gideon Saar aux élections de mars.
Les élections du 23 mars seront le quatrième tour de scrutin en deux ans. Elles ont été déclenchées fin décembre après le refus de Netanyahu de voter un budget d’État, ce qui lui a permis de se défaire de sa promesse, figurant dans l’accord de coalition, de céder le poste de Premier ministre à Gantz en novembre 2021.