Yair Netanyahu met à profit ses talents sur les réseaux dans son nouvel emploi
Le fils du Premier ministre assurera la gestion des comptes sur les réseaux sociaux de l'organisation à but non-lucratif Shurat Hadin, basée à Tel Aviv
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Suite à des mois de gros titres détaillant les publications controversés de Yair Netanyahu sur les réseaux sociaux, le fils du Premier ministre peut dorénavant exploiter ses talents en ligne. Il est devenu community manager (fonction consistant à animer et à fédérer des communautés sur Internet pour le compte d’une société) d’une ONG israélienne.
Critiqué dans le passé pour une vie oisive menée aux côtés de ses parents aux dépends des contribuables, Yair, 26 ans, a commencé à travailler pour Shurat HaDin — un centre de droit israélien, une organisation non-gouvernementale basée à Tel Aviv – dont l’objectif est de mettre les groupes terroristes hors d’état de nuire.
Au cours des 14 dernières années, Shurat HaDin a ainsi aidé à sécuriser plus de 200 millions de dollars en faveur des familles de victimes du terrorisme et elle a été à l’origine du gel de 600 millions de dollars supplémentaires d’actifs appartenant à des mouvements ou à des parrainages d’état du terrorisme.
Dans sa dernière campagne, Shurat Hadin poursuit Facebook, Google et Twitter qui permettent à des groupes tels que le Hamas de disséminer leurs messages sur leurs plateformes. La nouvelle mission de Yair Netanyahu impliquera notamment de transmettre le message des activités de l’ONG via les mêmes plateformes.

« Nous avons réalisé que toutes les campagnes juridiques doivent être accompagnées d’une campagne publique, notamment sur les réseaux sociaux », a commenté la présidente de Shurat Hadi, Nitsana Darshan-Leitner, auprès du Jerusalem Post, qui a initialement relayé cette information, lundi. « Les réseaux sociaux sont un bon moyen de transmettre notre message aux décisionnaires politiques, aux députés et à la rue ».
Darshan-Leitner a ajouté que Yair Netanyahu était parfait pour mener à bien cette mission.
« Yair est très intelligent et il a des compétences d’expression extraordinaires », a-t-elle dit. « Il fait le lien entre ce qu’il se passe en Israël et dans le monde et les activités de l’organisation sur les réseaux sociaux. Et jusqu’à présent, il fait du bon travail ».
Ces compétences ont toutefois poussé le fils de Benjamin Netanyahu en eaux troubles à plus d’une occasion, avec des publications controversées sur les réseaux sociaux qui ont souvent pris pour cible ses détracteurs comme ceux de sa famille.
L’année dernière, il avait été critiqué pour avoir publié une caricature qui semblait adopter des tropes antisémites pour s’attaquer aux critiques de ses parents, et notamment à l’ancien Premier ministre Ehud Barak, à l’avocat et militant du parti travailliste Eldad Yaniv ainsi qu’à Menny Naftali, ancien gardien à la résidence du Premier ministre, qui est au coeur d’accusations de malversations qui pourraient entraîner l’inculpation de Sara Netanyahu.

Le mois dernier seulement, il avait pris part à la querelle diplomatique entre Jérusalem et Ankara en partageant une image qui disait « Fu*k la Turquie » sur Instagram.
Il a dans le passé créé des vagues à l’international en disant dans une publication que les groupes de gauche américains étaient plus dangereux que les néo-nazis suite aux violences meurtrières survenues à Charlottesville, en Virginie, durant un défilé de l’extrême droite, et après les déclarations controversées de Donald Trump qui avait estimé que « les deux parties ont partagé la responsabilité » de ces violences.
Devant faire face à une couverture médiatique souvent négative (elle a compris ses liens avec les enquêtes ouvertes sur son père et des enregistrements qui avaient révélé une nuit de débauche dans des clubs de strip-tease de Tel Aviv), Yair Netanyahu, comme Shurat Hadin, a fait appel aux tribunaux en raison de publications sur les réseaux sociaux.
Au mois de septembre, il a ainsi déposé plainte pour diffamation en réclamant 140 000 shekels pour une publication qui clamait que le Premier ministre avait demandé au Mossad d’émettre un passeport sous un nom différent en faveur de Yair, qu’il aurait utilisé pour dissimuler de l’argent à l’étranger. Les implications de cette publication étaient que la famille Netanyahu se prêtait au blanchiment d’argent ou à l’évasion fiscale.