Yom HaZikaron: Un père de victime demande à ce que Ben Gvir soit absent à Beer Sheva
Le maire dit n'avoir aucun contrôle sur la participation aux cérémonies du ministère de la Défense dans les cimetières militaires et demande de ne pas politiser l'évènement
Le père d’une victime a demandé à la municipalité de Beer Sheva d’interdire la participation du ministre d’extrême droite de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, à la cérémonie pour Yom Hazikaron, a fait savoir lundi le site d’information Walla.
Selon cette source, d’autres familles de soldats tombés au combat demandent également que le chef du parti Otzma Yehudit soit tenu à l’écart.
Ben Gvir devrait représenter le gouvernement lors de la cérémonie au cimetière.
Le maire, Ruvik Danilovich, a dit aux parents que la municipalité n’avait aucune prise sur la participation aux événements organisés par le ministère de la Défense.
« Je précise que nous n’avons jamais été consultés pour les cérémonies commémoratives militaires (cette année y compris) », a écrit Danilovich.
« À l’occasion de Yom HaZikaron, journée du souvenir des victimes des guerres d’Israël, le caractère sacré du lieu nous oblige à laisser de côté nos différends politiques et agir avec dignité et sensibilité », a-t-il écrit.
On ignore à ce stade si les familles sont également intervenues auprès du ministère de la Défense.
La demande fait suite à l’appel général, lancé le mois dernier par des milliers de familles de militaires morts au combat, pour que les ministres restent à l’écart des cérémonies de Yom Hazikaron, de crainte qu’elles ne soient exploitées à des fins politiciennes.
Eli Ben-Shem, président de Yad Labanim, la principale organisation israélienne représentant les familles de soldats tombés au combat et de victimes du terrorisme, a déclaré à Walla avoir reçu plus de 8 500 demandes pour que les politiciens se tiennent à l’écart des cérémonies, évoquant des préoccupations concernant la teneur des discours et de possibles manifestations pour ou contre la réforme judiciaire.
« Nous allons transmettre ce message lors des réunions prévues au début de la semaine prochaine au ministre de la Défense Yoav Gallant et à la ministre Miri Regev, présidente du comité des cérémonies, et ils prendront la décision », a déclaré Ben-Shem.
A l’occasion de Yom Hazikaron, qui commence dans la soirée du 24 avril, nombre d’Israéliens se rendent sur la tombe de proches morts au combat ou lors d’attentats terroristes.
De nombreuses cérémonies, dans les cimetières, sont émaillées de discours ministériels : si l’appel des familles était entendu, ce serait la première fois que les ministres seraient empêchés de prendre la parole à cette occasion.
Une pétition à l’initiative du député de l’opposition Chili Tropper (Kakhol lavan), qui aurait été signée par 90 députés du gouvernement et de l’opposition, demande que Yom Hazikaron ne soit pas politisé.
Des dizaines de membres de familles de militaires morts au combat se sont joints aux manifestations contre la réforme judiciaire.
Gavriella Zimmerman, dont le fils Amir a été tué en 2004, a déclaré qu’elle n’avait pas d’autre choix que de manifester.
« En tant que mère d’un enfant mort au combat, il m’est difficile d’arborer le drapeau, mais je sens bien que nous sommes au bord du gouffre : une petite poussée de plus et nous tomberons, pour ne jamais revenir », a-t-elle déclaré à Walla.
« Ce n’est pas pour cela qu’Amir est mort, un pays à la dérive », a-t-elle ajouté.
Les manifestations contre la réforme judiciaire sont entrées dans leur 14e semaine et les manifestations se poursuivent en dépit d’une violente vague de terrorisme et de la suspension, par la coalition, du processus législatif, à la fin du mois dernier, de manière à permettre le débat.
Les projets de réforme judiciaire de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont pour objectif d’affaiblir le contrôle de la Cour suprême sur le parlement et de donner au gouvernement un contrôle quasi-total sur la nomination des juges.
Leurs critiques estiment que les projets auront pour conséquence de politiser l’action de la Cour Suprême, de supprimer les principaux contrepouvoirs au gouvernement et saper le caractère démocratique d’Israël.
Leurs partisans assurent qu’elles ont vocation à réfréner les ardeurs d’un système judiciaire qui, selon eux, outrepasse ses compétences.
La procureure générale a mis en garde sur le fait que les mesures législatives de la coalition donneront au gouvernement un pouvoir quasi-illimité, sans protection institutionnelle des droits individuels.
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