10 médailles : la meilleure performance paralympique d’Israël depuis 20 ans
Pour la cérémonie de clôture, la délégation sera conduite par les porte-drapeaux Ami Dadaon et ses quatre médailles et Gal Hamrani, capitaine de l'équipe féminine de goalball et sa médaille d'argent
Israël a terminé ses Jeux paralympiques de Paris, dimanche, avec 10 médailles, dont quatre d’or, sa meilleure performance depuis 20 ans.
Ce résultat est légèrement supérieur à celui des Jeux de Tokyo, lorsque la délégation remportait neuf médailles. Il s’agit en outre de la meilleure performance d’Israël depuis les Jeux paralympiques d’Athènes, en 2004, avec 13 médailles.
Israël est également entré dans l’histoire à Paris avec ses premières médailles paralympiques en taekwondo et en goalball, sa première médaille dans un sport d’équipe en l’espace de 36 ans.
Pour la cérémonie de clôture, dimanche soir, la délégation israélienne sera conduite par les porte-drapeaux Ami Dadaon, qui a remporté quatre médailles en natation, et Gal Hamrani, la capitaine de l’équipe féminine de goalball.
« À notre avis, Ami et Gal – tout comme le reste de la délégation – ont ému le pays tout entier et fait honneur aux sports paralympiques et au sport en général, ainsi qu’à l’ensemble de l’État d’Israël », a déclaré Moshe Matalon, président du Comité paralympique israélien, par voie de communiqué.
Tout comme pour les Jeux olympiques un peu plus tôt cet été, la délégation israélienne, qui était accompagnée d’un fort dispositif de sécurité, a fait face à plusieurs menaces, des boycotts et provocations. À deux reprises lors des épreuves paralympiques, des athlètes ont refusé d’affronter des concurrents israéliens, à l’instar du Tunisien Achraf Tayahi, qui a refusé de se présenter contre le joueur de boccia Nadav Levi, et de l’Iranien Saeid Sadeghianpour, qui a abandonné plutôt que d’affronter l’athlète arabe israélien de taekwondo Adnan Milad.
L’État versera plus de 5 millions de shekels aux médaillés : le ministère de la Culture a en effet annoncé des récompenses plus généreuses pour ses médaillés olympiques et paralympiques, avec 1 million de shekels pour l’or, 500 000 shekels pour l’argent et 250 000 shekels pour le bronze. Les athlètes ayant remporté plus d’une médaille gagneront 50 % de ces montants par médaille supplémentaire.
Le paralympien le plus décoré d’Israël est le nageur Dadaon, qui rentre chez lui avec quatre médailles : deux d’or – au 100 m et 200 m nage libre –, une d’argent en 150 m quatre nages individuel et une de bronze dans la classe de handicap S4. Agé de 23 ans, il est né avec une paralysie cérébrale et a commencé à nager à l’enfance pour les besoins de sa physiothérapie.
Son cri émouvant lors de l’hymne israélien, au moment de la cérémonie de remise de ses deux médailles d’or, a fait la une des journaux lors d’une semaine pourtant particulièrement tendue sur le plan de l’actualité locale. Dadaon a d’ailleurs saisi l’occasion de ses interviews d’après-épreuve pour rendre hommage aux Israéliens morts au combat.
Dans une interview accordée vendredi après sa quatrième médaille, le nageur a souligné que la délégation paralympique avait remporté 10 médailles et l’équipe olympique, 7, « un symbole, celui du 7 octobre [NDLT : 7/10]. Peut-être est-ce Dieu qui nous rappelle de ne pas revenir au 6 octobre. »
Dadaon a dit que cela avait été « un vrai plaisir de représenter l’État d’Israël et le peuple juif – je vous aime, soldats, familles d’otages, familles endeuillées, tout le peuple d’Israël. Je n’oublierai jamais votre soutien… Je vous sentais à chaque instant quand je nageais. »
Le nageur avait déjà remporté trois médailles aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020, ce qui porte son bilan total à sept.
En natation toujours, Mark Malyar a remporté le bronze au 100 m dos masculin dans la classe S8.
Malyar, 24 ans, lui aussi né avec une paralysie cérébrale, avait remporté trois médailles à Tokyo. Depuis, les autorités paralympiques l’ont passé dans une classe de handicap moins importante, ce qui ne l’a pas empêché de gagner une médaille contre de nouveaux concurrents.
Les deux autres médailles d’or israéliennes à Paris ont été remportées par l’athlète de taekwondo Asaf Yasur et la rameuse Moran Samuel.
Yasur, 22 ans, qui disputait ses premiers jeux paralympiques cette année, a remporté l’or en battant facilement chacun de ses adversaires en catégorie masculine des moins de 58 kg. L’athlète porteur de la kippa a été victime d’une électrocution en tentant de récupérer une balle, quelques jours avant ses 13 ans – accident qui lui a fait perdre ses deux bras jusqu’au coude.
Il faisait figure de grand favori pour ces Jeux, après ses deux titres de champion du monde en 2021 et 2023.
Samuel, 42 ans, disputait pour sa part ses quatrièmes Jeux à Paris, après une première participation à Londres en 2012, une médaille de bronze à Rio en 2016 et une d’argent à Tokyo en 2020.
Elle a remporté l’or dans l’épreuve féminine de skiff à Paris. Aujourd’hui qu’elle a une médaille de chaque métal, Samuel – victime d’un accident vasculaire au niveau de la colonne vertébrale, à l’âge de 24 ans, qui l’a clouée dans un fauteuil roulant – a annoncé son intention de raccrocher les rames pour laisser la place à la nouvelle génération de para-rameurs israéliens.
Cette nouvelle génération compte notamment Shahar Milfelder, 26 ans, qui participait là à ses premiers Jeux paralympiques en duo aux côtés de Saleh Shahin, 41 ans. Ils ont remporté ensemble une médaille de bronze surprise en deux de couple mixte. Milfelder a subi l’ablation d’une partie du bassin suite à un diagnostic de cancer lorsqu’elle était adolescente, et Shahin a été blessé lors d’une attaque terroriste en 2005 à un poste-frontière de Gaza dont il assurait la sécurité.
Israël a également décroché une médaille de bronze en tennis Quad grâce à la victoire de Guy Sasson contre le Turc Ahmet Kaplan en simple masculin. Sasson, 44 ans, a été blessé dans un accident de snowboard en 2015 qui l’a laissé paralysé depuis les genoux jusqu’aux pieds.
La délégation a également remporté une médaille d’argent en goalball féminin, sa toute première médaille dans un sport d’équipe aux Jeux paralympiques depuis 1988, lorsque l’équipe masculine de volleyball avait remporté l’argent.
Les six femmes de cette équipe, toutes déficientes visuelles, avaient participé aux Jeux de Rio et Tokyo, sans toutefois jamais dépasser les quarts de finale. Cette année, Hamrani, Lihi Ben David, Elham Mahamid, Noa Malka, Or Mizrahi et Roni Ohayon ont battu le Canada en quart de finale et la Chine en demi-finale avant de s’incliner face à la Turquie en finale, ce qui leur a valu la médaille d’argent.
La saison olympique est terminée pour 2024, mais les autorités israéliennes ont les Jeux olympiques d’hiver de 2026 en Italie en ligne de mire, Israël n’ayant jamais remporté de médaille olympique d’hiver.
De leur côté, les autorités paralympiques tournent leur regard vers les Jeux de Los Angeles 2028, avec l’objectif de motiver les milliers de soldats de Tsahal blessés dans la guerre contre le Hamas à Gaza à tenter leur chance. En effet, nombreux sont les blessés à utiliser le sport et l’athlétisme comme moyens de s’adapter à leur nouvelle vie.