250 réservistes de l’unité de renseignement 8200 soutiennent les pilotes appelant à la libération des otages
Netanyahu a dit qu'un petit groupe d'"anarchistes" était à l'origine des lettres des réservistes exigeant un accord sur les otages ; "ils veulent renverser le gouvernement", estime-t-il

Selon une lettre publiée dans les médias, quelque 250 réservistes de l’unité de renseignement militaire 8200 ont fait état de leur soutien public aux pilotes de l’armée de l’air israélienne ayant récemment appelé à un changement immédiat de la politique de guerre menée par le gouvernement.
Dans leur déclaration, les réservistes de l’unité de renseignement disent qu’ils « se joignent à l’appel des équipages pour exiger le retour immédiat des otages, même au prix d’un changement immédiat dans la conduite de la guerre ».
Cette déclaration vient s’ajouter aux critiques toujours plus prégnantes au sein des réservistes israéliens. Ces derniers jours, des médecins réservistes et des vétérans de la Marine ont également publié des lettres disant que le cours actuel de la guerre mettait en danger à la fois les otages et les soldats et demandant instamment au gouvernement d’agir sans délai pour ramener les otages. Un point de vue qui n’est pas celui du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui, une nouvelle fois, a fait part de son désaccord avec le courrier des soldats de réserve.
Il a affirmé que les signataires de ces missives qui demandent au gouvernement de faire primer un accord de libération des otages sur la poursuite de la guerre contre le Hamas représentaient une petite minorité financée par des organisations désireuses de renverser son gouvernement.
« C’est un petit groupe de retraités bruyant, anarchistes et déconnectés des réalités, dont une grande partie n’a pas servi depuis des années », a-t-il estimé.
« Ces mauvaises herbes tentent d’affaiblir l’État d’Israël et son armée et elles encouragent notre ennemi à nous porter atteinte », a-t-il ajouté. « Ils ont déjà fait passer un message de faiblesse à nos ennemis à une occasion. Nous ne leur permettrons pas de recommencer ».
« Les citoyens israéliens ont retenu la leçon : le refus de servir est le refus de servir, quel que soit le nom qu’on lui donne », a-t-il poursuivi.
« Ceux qui encouragent le refus de service seront immédiatement limogés », a-t-il conclu.
Les récentes lettres rendues publiques ne contenaient toutefois pas de menaces, de la part de leurs signataires, de ne plus prendre part au service de réserve – elles appelaient le gouvernement à conclure un accord afin de mettre fin à la guerre et de libérer les otages détenus à Gaza.
La lettre, diffusée sous forme d’annonce publicitaire dans plusieurs journaux israéliens, dit que « la poursuite de la guerre ne fait progresser aucun de ses objectifs déclarés mais entraîner la mort des otages, des soldats de l’armée israélienne et de civils innocents ».
« Comme l’a prouvé le passé, seul un accord permet de libérer les otages sains et saufs : la pression militaire conduit surtout à leur mort et à la mise en danger de nos soldats », peut-on y lire.
Le chef de l’armée de l’air, le général de division Tomer Bar, a adopté le même ton que le Premier ministre dans une missive adressée aux militaires placés sous ses ordres.
« Le manifeste diffusé porte atteinte à la solidarité et conduit à des généralisations qui ont un impact sur les militaires qui ne partagent pas ces opinions, lesquelles ont également un impact sur toute l’armée de l’air », a écrit Bar.
« Ce n’est pas une bonne chose que des réservistes actifs appellent à l’arrêt de la guerre, une guerre à laquelle ils prennent eux-mêmes part. Nous ne pouvons pas le permettre, dans aucune des unités susceptibles de prendre part à la guerre, y-compris au sein de l’armée de l’air », a-t-il ajouté.
Bar a noté qu’il était « contraint d’agir et de d’établir clairement que les réservistes actifs qui ont signé le manifeste ne pourront pas continuer à servir au sein de Tsahal ».

« Il s’agit de faire en sorte que l’armée de l’air reste forte, cohésive et opérationnelle », a-t-il expliqué, évoquant un « processus douloureux, mais nécessaire ».
« Nous nous sommes entretenus, la semaine dernière, avec les personnes concernées. Le message portant sur la nécessité de séparer l’armée et la politique a été transmis directement et indirectement », a-t-il affirmé, ajoutant que l’armée de l’air continuerait « à fonctionner de cette manière à l’avenir ».
« Lorsque nous nous unissons dans un partenariat total, alors nous pouvons relever tous les défis et mener à bien toutes les tâches. Nous vivons un moment historique, nous devons rester forts et unis. Ce n’est qu’ainsi que nous gagnerons. En tant que commandant de l’armée de l’air, je m’y engage envers vous, les militaires », a-t-il déclaré.
« Puissions-nous assumer avec responsabilité et professionnalisme toutes les tâches qui nous sont confiées », a-t-il conclu. .
Le général Tomer Bar, chef de l’armée de l’air, aurait tenté d’empêcher la publication de cette missive, qui devait initialement être rendue publique mardi.