34 arrestations lors d’une manifestation anti-Netanyahu
La Knesset demande l'arrestation d'une étudiante qui se tenait à moitié nue sur une statue représentant une ménhora, disant qu'elle a "profané les symboles de l’État"
Au moins 34 personnes ont été arrêtées lorsque des affrontements ont éclaté après minuit mardi, alors que des milliers de personnes se rassemblaient à Jérusalem pour protester contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et la politique de son gouvernement. Une femme a déclenché l’indignation après avoir posé seins nus sur une statue symbolisant une ménorah à un rond-point près de la Knesset (- pas l’iconique ménorah en bronze du Parlement).
Après des manifestations largement pacifiques au cours desquelles les participants ont fait l’aller-retour entre la Knesset et la ville voisine, la police a commencé à évacuer de force les gens de la place de Paris devant la maison de Netanyahu vers 1 heure du matin.
Les forces de l’ordre, aidées par la police montée et des canons à eau, se sont attaquées aux manifestants et au moins 34 personnes ont été arrêtées pour avoir troublé l’ordre public et agressé des officiers, indique la police.
Avant cela, les manifestations avaient un caractère essentiellement carnavalesque. Beaucoup scandaient « non à la violence », tandis que d’autres dansaient, chantaient et battaient des tambours, menaçant de rester dans les rues toute la nuit.
Les manifestations ont rassemblé un large éventail de groupes, certains manifestants s’insurgeant contre la gestion par le gouvernement de la crise économique causée par la pandémie de Covid-19 et d’autres demandant au Premier ministre de démissionner de son poste en raison de son inculpation pour corruption.
Le rassemblement était organisé par plusieurs groupes : des restaurateurs en colère contre les fermetures répétées qui leur ont été imposées ces derniers mois, des travailleurs indépendants israéliens qui affirment que le soutien du gouvernement a été insuffisant, et les manifestants contre la corruption du mouvement appelé « Drapeau noir » contre Netanyahu. Des dizaines de personnes ont également demandé que justice soit faite pour un homme autiste de Jérusalem-Est, Iyad Halak, abattu par la police en mai.
Thousands Protesting in #Israel tonight against Netanyahu outside his residence in Jerusalem.
Video shows clashes with police. Journalist @NTarnopolsky on scene was shoved, slammed to ground: pic.twitter.com/bOXG2XEluo
— Joyce Karam (@Joyce_Karam) July 21, 2020
En outre, certains manifestants ont protesté contre la proposition de loi qui permettrait au gouvernement d’adopter des mesures dans le cadre de la lutte contre le coronavirus sans l’approbation de la Knesset, supprimant de facto un pouvoir de contrôle vital.
De nombreux manifestants ont marché de la résidence du Premier ministre à la Knesset toute proche après avoir finalement reçu l’autorisation de la police.
Plusieurs manifestants ont grimpé sur une statue représentant une menorah près du bâtiment du Parlement. L’une des manifestantes a posé seins nus sur le candélabre, provoquant l’indignation du président de la Knesset, Yariv Levin, qui a réclamé son arrestation.
« Honte. Je défends le droit de chaque personne à protester, à manifester et à exprimer son opinion », a écrit Yariv Levin sur Facebook. « Mais aucun pays ne vous permet de profaner ses symboles d’État. »
Il a demandé qu’elle soit « traduite en justice, non seulement pour la punir, mais aussi pour le message éducatif et civil qui doit être très clair ».
Les manifestants sont montés sur une sculpture d’une ménorah et d’une étoile de David dans un rond-point juste à l’extérieur du Parlement et non sur l’emblématique ménorah en bronze de la Knesset, qui est le symbole de l’État.
La femme anonyme a dit à Nir Hasson, journaliste chez Haaretz, qu’elle était étudiante dans le secteur social.
« Peut-être que maintenant, si j’enlève le haut, quelqu’un s’intéressera aux travailleurs sociaux, c’est censé changer les perceptions », a-t-elle expliqué.
Les travailleurs sociaux israéliens semblent être parvenus à un accord avec le ministère des Finances tard mardi soir après plusieurs heures de négociations, à la suite d’une grève ininterrompue de 16 jours.
Les travailleurs sociaux se plaignent depuis longtemps de ce qu’ils décrivent comme une charge de travail déraisonnable, avec des salaires bas et le danger constant de violence. Leur syndicat a pris la décision de faire grève au début du mois après que des négociations répétées avec le gouvernement n’ont pas abouti à un changement de leurs conditions de travail.