350 auteurs appellent Netanyahu à mettre fin à la guerre et à obtenir le retour des otages
La plupart des signataires de cette lettre réclamant un accord ont servi dans Tsahal et contribué à la construction de l'État d'Israël, de sa culture et de sa littérature
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

350 auteurs israéliens ont à leur tour appelé mardi le Premier ministre Benjamin Netanyahu à mettre fin à la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour ramener les 59 otages toujours détenus dans la bande de Gaza.
Parmi les signataires figurent David Grossman, Shifra Horn, Fania Oz-Salzberger, Yehoshua Sobol, Ilan Sheinfeld, Zeruya Shalev, ainsi que d’autres auteurs, poètes, éditeurs, traducteurs, illustrateurs et professionnels de la littérature.
« Le Hamas a proposé un accord pour la libération des otages, la libération des prisonniers et un cessez-le-feu. Le Premier ministre a présenté un accord par étapes, mais a tout fait au cours des dix-sept derniers mois pour contrecarrer l’accord, craignant que la fin de la guerre ne signifie la fin de son règne et sa liberté en tant que prévenu », indique la lettre.
« Pour préserver sa liberté, craignant d’être incarcéré en raison de ses mises en examen en cours, le Premier ministre continue de priver les otages de leur liberté, de mettre en danger les soldats de Tsahal et de causer des dommages disproportionnés à la population civile de Gaza, tout en intensifiant un coup d’État constitutionnel en Israël », poursuivent-ils.
A LIRE – Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre
« Ce faisant, le Premier ministre viole les valeurs les plus fondamentales d’une société juste et d’une nation démocratique, ainsi que les principes fondateurs de la Déclaration d’indépendance d’Israël. Il érode la responsabilité mutuelle, l’égalité et la justice, et transforme les citoyens égaux d’une démocratie qui fonctionne en sujets d’une théocratie autoritaire. Dans ce régime, nous sommes obligés de servir dans l’armée, de sacrifier nos enfants à l’idole au pouvoir, mais nous sommes privés de l’égalité des droits, de la responsabilité mutuelle, de la justice et de la sécurité qu’un État démocratique doit à ses citoyens. »
Les signataires ont également évoqué le fait que le Premier ministre s’était insurgé contre le refus supposé de certains réservistes de servir, mais que lui-même et ses ministres autorisaient dans le même temps, légalement et financièrement, une exemption générale du devoir de service pour les ultra-orthodoxes, leur permettant ainsi de se soustraire à leur responsabilité envers la sécurité et l’avenir d’Israël.
« Cette guerre met en danger la vie des soldats de l’armée israélienne et des otages, et cause d’horribles souffrances aux civils sans défense de Gaza », ont-ils écrit.
« Les actes commis à Gaza et dans les territoires occupés ne sont pas commis en notre nom, mais ils nous seront imputés. Nous vous demandons de mettre immédiatement fin à la guerre, de permettre à tous les otages de rentrer chez eux et de trouver une solution internationale pour Gaza. »
La lettre précise enfin que la plupart des signataires ont servi dans les rangs de Tsahal et contribué à la construction de l’État d’Israël, de sa culture et de sa littérature.