4 facteurs dans la campagne de vaccination menée par Israël, leader mondial
Comment l'État juif s'est catapulté en première position en matière d'inoculation, et quelles sont les autres questions qui se posent

JTA – Israël fait encore une fois les gros titres pour sa réponse à la COVID-19.
Au début de la pandémie, Israël a été félicité pour ses mesures de confinement strictes prises dès le 27 février et ses faibles taux de coronavirus, avant de devenir un exemple de prudence au cours de l’été, lorsque le nombre de cas est monté en flèche.
Aujourd’hui, Israël est à nouveau couvert d’éloges, cette fois pour sa campagne de vaccination.
Le 5 janvier, Israël a en effet annoncé avoir vacciné plus de 1,5 million de citoyens, soit environ 16 % de sa population de près de 9,3 millions d’habitants, et de loin le taux de vaccination le plus élevé au monde. Le pays vaccine 150 000 personnes chaque jour et espère vacciner la moitié de sa population d’ici fin mars.
Mais le pays connaît également un nouveau pic de cas de COVID-19, et le bilan le plus lourd de la pandémie pourrait bien survenir. Jusqu’à présent, la maladie a tué près de 3 500 Israéliens.

Voici ce que vous devez savoir sur la campagne de vaccination israélienne, de ce qui la fait fonctionner à la façon dont elle est liée aux élections imminentes.
1. Le système de santé universel d’Israël vaccine les gens tous les jours
Le pays donne la priorité aux personnes âgées et aux personnes souffrant d’immunodépression ou d’autres risques pour la santé, mais tout le monde peut ou pourra bénéficier du vaccin.
Pour bénéficier de soins médicaux, les Israéliens ont le choix entre quatre caisses de santé.
Les quatre organismes donnent au gouvernement un moyen relativement efficace de procéder aux vaccinations dans le petit pays. Les sites de vaccination fonctionnent 7 jours sur 7, certains même le jour du Shabbat, un jour où la plupart des services israéliens sont fermés. Les Israéliens peuvent également prendre rendez-vous sur une application.
L’une des caisses de santé, Maccabi, fait de la publicité pour un site de vaccination au volant près de la ville portuaire de Haïfa, avec une vidéo montrant des gens retroussant leurs manches sans enlever leur ceinture. Clalit, le plus grand réseau de soins de santé, a un compteur qui indique le nombre de personnes qu’il a vaccinées.
2. Le pays s’est montré relativement ouvert quant aux personnes qui peuvent se faire vacciner

Comme la plupart des pays, Israël donne la priorité aux travailleurs de la santé de première ligne et aux personnes âgées, en particulier celles qui se trouvent dans les maisons de retraite, dans son premier lot de vaccins. Mais il a distribué des vaccins relativement généreusement. Pour commencer, Israël a inclus toutes les personnes de plus de 60 ans dans le premier groupe. D’autres pays ont des limites d’âge plus élevées ou, dans le cas des États-Unis, traitent les personnes âgées dans des lieux de vie collectifs différemment de celles qui vivent chez elles.
De plus, alors que d’autres pays imposent des procédures pour s’assurer que personne ne se fasse vacciner avant son tour, Israël semble donner la priorité à la vaccination plutôt qu’à une hiérarchie rigide. Les Israéliens se rendent près d’un centre de vaccination en fin de journée, et lorsque les vaccins préparés doivent être utilisés ou jetés, ils inoculent les demandeurs, même s’ils sont jeunes, en bonne santé et qu’ils ne travaillent pas dans le secteur de la santé.
Certains fournisseurs de vaccins adoptent également cette approche aux États-Unis ; un étudiant en droit de Washington, DC, a déclaré cette semaine qu’il s’était fait vacciner parce qu’il se trouvait devant une pharmacie de supermarché juste avant l’heure de fermeture. Mais le plus souvent, les États disent aux Américains qu’ils doivent prendre rendez-vous et, dans certains cas, comme à New York, ils imposent des sanctions sévères pour l’administration de vaccins non prévus.
Certains signes de tension semblent toutefois se dessiner alors qu’Israël reçoit son premier gros lot de doses. Lundi, le ministre de la Santé du pays a cessé de fournir des vaccins à un hôpital de Tel Aviv qui administrait des doses à des enseignants ne répondant pas aux critères d’éligibilité.
Dans le même temps, le cabinet du Premier ministre a été critiqué pour avoir administré le vaccin à tous ses employés, indépendamment de leur âge et de leur état de santé.
3. Beaucoup de choses sont en jeu pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu
Les machinations politiques ne sont guère la seule motivation pour faire vacciner le pays. Mais Netanyahu savait que son soutien était faible lorsqu’il s’est engagé très tôt dans des contrats de vaccination, à un coût élevé, et maintenant que c’est la saison des élections en Israël (pour la quatrième fois en deux ans), peut-être que rien ne pourrait faire plus pour consolider son soutien faiblissant qu’une campagne de vaccination réussie qui gagnerait l’estime du monde et permettrait au pays de revenir à la normale en toute sécurité.
Le Premier ministre a été le premier Israélien à être vacciné, et il a posé avec un grand nombre d’électeurs sur des photos de campagne de vaccinations – notamment avec un Arabe israélien qui, selon lui, était la millionième personne vaccinée dans le pays.
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Il reste à voir combien d’Israéliens exactement seront vaccinés avant le 23 mars, date des prochaines élections. Mais le rythme actuel des vaccinations suggère que la plupart des Israéliens auront obtenu le bénéfice concret de la vaccination d’ici là, même si d’autres aspects de la gestion de Netanyahu restent critiquables. (N’oubliez pas que des protestations massives hebdomadaires à son encontre).

4. Israël est critiqué pour ne pas vacciner les Palestiniens – même si les dirigeants palestiniens disent qu’ils ne veulent pas de leur aide.
Dès que les graphiques montraient Israël en tête de la campagne de vaccination, des critiques sont apparues concernant l’accès aux vaccins dans la bande de Gaza, contrôlée par le groupe terroriste palestinien du Hamas, et en Cisjordanie, territoire qu’Israël contrôle mais dont il ne gère pas la population palestinienne.
Les gros titres de NPR, [National Public Radio, USA] et d’autres organisations de presse ont laissé entendre qu’Israël ne fournissait pas de vaccins aux Palestiniens, et cette version a gagné en popularité, en particulier parmi les critiques de longue date d’Israël. Au Canada, les dirigeants juifs ont tiré la sonnette d’alarme au sujet de membres du Parlement qui ont cité la situation des vaccins en critiquant Israël en tant qu’État pratiquant l’apartheid.
En fait, l’Autorité palestinienne est responsable de la fourniture de soins médicaux dans ses territoires, conformément aux accords d’Oslo signés en 1993. Et l’Autorité palestinienne, qui contrôle la Cisjordanie, a déclaré qu’elle ne voulait pas de l’aide d’Israël et s’efforce d’acheter ses propres vaccins en passant par le système COVAX de l’ONU.
Beaucoup de gens, y compris des alliés d’Israël, disent qu’Israël devrait de toute façon aider à vacciner les Palestiniens, pour des raisons à la fois morales et pratiques.

Des centaines de rabbins de diverses obédiences, regroupés par les Rabbins pour les droits de l’homme, ont ainsi signé une lettre affirmant qu’Israël a l’obligation morale de fournir des vaccins aux Palestiniens, en particulier à Gaza, la bande de terre contrôlée par le Hamas où les soins médicaux et le niveau de vie général sont médiocres.
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Israël n’est pas le seul pays à donner la priorité à la vaccination de ses propres citoyens. L’équité de l’accès aux vaccins est un problème mondial urgent, les pays riches achetant la grande majorité des premiers vaccins et laissant d’énormes pans du monde, dont une grande partie de l’Afrique, sans solution claire pour mettre fin à leurs pandémies. Les dirigeants israéliens affirment qu’ils ont l’intention de donner les doses restantes après la vaccination des Israéliens aux pays dans le besoin, y compris potentiellement les Territoires palestiniens. Mais pour l’instant, ils se concentrent – comme d’autres dirigeants nationaux dans le monde – sur leurs propres citoyens, y compris les près de 2 millions de citoyens arabes israéliens qui participent à la campagne de vaccination actuelle.
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