4 Israélo-argentins morts et plusieurs portés disparus des kibboutzim après l’attaque du Hamas
Parmi les disparus figurent les frères Eitan et Iair Horn du kibboutz Nir Oz ainsi que Jose Luis Silberman, sa femme et leurs trois enfants
JTA – La communauté juive d’Argentine est sous le choc après la mort d’au moins quatre de ses membres, tués dans l’attaque du Hamas contre Israël samedi, et la disparition de plusieurs autres, dont on ignore s’ils ont été enlevés ou tués.
La détresse est très forte à Buenos Aires qui, jusqu’à samedi, était le lieu de la pire attaque terroriste contre les Juifs depuis la Shoah. Quatre-vingt-cinq personnes sont en effet mortes en 1994 dans un attentat à la bombe contre le siège de l’AMIA, l’organisation juive faîtière en Argentine. On estime aujourd’hui à 700 le nombre de personnes mortes en Israël dans l’attaque surprise menée samedi par le Hamas qui, tout comme les auteurs présumés de l’attentat de l’AMIA, est lié à l’Iran.
Quatre des cinq candidats à la présidence argentine ont dit leur solidarité avec Israël lors d’un débat télévisé dimanche. La cinquième personne, Myriam Bregman, candidate de gauche qui se présente elle-même comme juive athée, a dit « déplorer les victimes civiles » tout en estimant que les violences étaient liées à « l’occupation et à l’apartheid ».
L’Argentine compte quelque 180 000 Juifs, soit la sixième population juive du monde. Une économie depuis longtemps affaiblie, l’attentat à la bombe de l’AMIA et d’autres attentats dans les années 1990, alimentent un fort courant migratoire vers Israël depuis plusieurs dizaines d’années.
Parmi les victimes confirmées en Israël figure Rodolfo « Rody » Fabián Skariszewski, 56 ans, habitant d’Ohad, une petite communauté agricole du sud d’Israël. Diplômé du lycée juif ORT de Buenos Aires et ancien membre du mouvement de jeunesse Hechalutz Lamerchav, il était père de trois enfants.
« Je ne sais plus qui je suis sans toi », a écrit sa fille Danielle sur Facebook. « Tu es mon amour. »
Silvia Mirensky, 80 ans, fait également partie des victimes. Elle avait fait son alyah il y a de cela plus de 50 ans avec son mari et ses fils et s’était installée à Ein Hashlosha, un kibboutz situé près de Gaza qui, comme d’autres dans le secteur, a attiré de nombreux olim d’Amérique du Sud. Selon sa sœur, qui vivait également dans le kibboutz, elle a été tuée par les terroristes qui ont incendié le refuge dans lequel elle se trouvait.
Ronit Rudman Sultan, 55 ans, a été tuée au kibboutz Holit avec son mari Rolan. Elle vivait en Israël depuis 35 ans. Originaire de Buenos Aires, elle laisse dans la peine deux fils et un petit-fils.
La nouvelle de la mort d’Abi Korin, 56 ans, s’est rapidement répandue car son père, Moshe Korin, est un célèbre dirigeant communal doublé d’un enseignant qui a dirigé l’école primaire Ramat Shalom de Buenos Aires et été Secrétaire à la culture de l’AMIA. Abi Korin avait fait son alyah dans les années 1980 et y avait eu trois enfants. Il était lui aussi résident du kibboutz Holit. « Il est tombé en se battant », a déclaré sa fille Sara aux médias locaux.
Plusieurs autres Argentins d’Israël sont toujours portés disparus, tous résidents du kibboutz Nir Oz, communauté de quelque 400 personnes durement touchée par les violences. Les frères Eitan et Iair Horn ont disparu du kibboutz, où Iair, un résident, recevait la visite d’Eitan. Leurs amis, à l’origine de la campagne en faveur de leur libération, « Libérez les otages argentins », ont également évoqué le cas d’une autre femme disparue de Nir Oz, Ofelia Roitman.
Jose Luis Silberman, né à Buenos Aires et installé en Israël depuis 40 ans, sa femme Marguit, sa fille Shiri et ses deux fils Kfir (9 mois) et Ariel (3 ans) manquent également à l’appel.