Israël en guerre - Jour 350

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5 ex-chefs de la police demandent à Netanyahu de limoger Ben Gvir

Les anciens hauts-responsables ont estimé que le ministre de la Sécurité nationale outrepasse son autorité, exploitant sa position à des fins politiques

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir rend visite à des membres de l'unité Yamam qui ont été blessés pendant une opération à Jénine à l'hôpital Rambam de Haïfa, le 8 mars 2023. (Crédit : Flash90)
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir rend visite à des membres de l'unité Yamam qui ont été blessés pendant une opération à Jénine à l'hôpital Rambam de Haïfa, le 8 mars 2023. (Crédit : Flash90)

Un groupe constitué de cinq anciens chefs de la police ont demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu de renvoyer le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, de son poste, affirmant que le député d’extrême-droite outrepasse son autorité et que ses agissements et autres déclarations sont susceptibles de provoquer de nouvelles violences avec les Palestiniens.

En tant que ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir supervise la police, la police des frontières et les services des prisons.

Cinq anciens chefs de la police, trois ex-responsables des services des prisons et des dizaines d’anciens officiels des forces de l’ordre ont signé cette lettre qui a été envoyée mardi à Netanyahu.

Parmi les signataires, les anciens commissaires de police Roni Alsheich, Shlomo Aharonishki, Assaf Hefetz, Rafi Peled et Moshe Karadi.

Ils ont indiqué qu’ils prévoyaient de se rendre aux manifestations antigouvernementales qui auront lieu samedi prochain dans la soirée à Tel Aviv, sous la bannière « Sauvez la police de Ben Gvir ».

La Douzième chaîne a cité des extraits de la lettre, mardi.

« Le ministre qui, dès le début, n’avait pas l’expérience requise pour un rôle d’une telle complexité, agit à l’encontre de l’autorité qui lui est accordée par la loi en intervenant dans les processus décisionnaires opérationnels », affirme la missive en évoquant Ben Gvir qui, continue-t-elle, « exploite les événements et la police à des fins politiques ».

« Parce que nous avons été en charge de dizaines d’événements différents et parce que nous savons quels sont la sensibilité et le sens de la responsabilité qui sont exigés d’un commandant de la police, nous avons le sentiment qu’il est de notre devoir de prendre cette initiative inhabituelle de faire appel à vous », ont dit les officiels à Netanyahu.

Ben Gvir a rejeté les signataires de la lettre, évoquant « des ratés qui se rassemblent contre moi après avoir détruit la police et après avoir détruit la sécurité nationale ».

« J’ai été choisi par le peuple d’Israël et je ne sers que lui », a-t-il ajouté.

L’ancien chef de la police, Roni Alsheich, arrivant pour témoigner devant la commission d’enquête sur la tragédie de Meron, à Jérusalem, le 11 janvier 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Ces anciens hauts-responsables sont particulièrement inquiets face à la demande émise par Ben Gvir de pouvoir continuer à détruire des habitations illégalement construites par les Palestiniens à Jérusalem-Est pendant le mois sacré du ramadan, qui doit commencer fin mars.

Le courrier établit clairement que des initiatives doivent être prises pour réduire ce type d’activité pendant le ramadan pour tenter d’apaiser les tensions. Il note que cet avis est partagé par un certain nombre d’officiels de la police actuels.

Le mois sacré du ramadan est devenu, ces dernières années, une période de tensions accrues et de violences en Israël, en Cisjordanie et à Gaza. Les démolitions de maisons illégalement construites déclenchent souvent des affrontements entre les résidents et les forces de sécurité dans les quartiers de Jérusalem-Est qui sont particulièrement sensibles.

Ynet a fait savoir que les démolitions prévues pendant le mois du ramadan avaient été comparées par les signataires de la missive à « une allumette enflammée jetée dans un baril de poudre – ce qui pourrait, dans le meilleur des cas, entraîner une troisième Intifada et dans le pire des scénarios, déclencher un incendie inutile dans le monde musulman ».

Et si la Douzième chaîne s’est concentrée sur la question des démolitions de maisons, Ben Gvir se serait aussi heurté, ces dernières semaines, aux officiels de la police concernant d’autres mesures de sanction à l’écart des Palestiniens – notamment la révision à la baisse des conditions de détention des prisonniers sécuritaires ou le lancement d’une large opération des forces de l’ordre à Jérusalem-Est.

Le chef du Likud, le député Benjamin Netanyahu, et le chef du parti Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, lors d’un vote dans la salle de réunion de la Knesset, le 28 décembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Ben Gvir a aussi donné pour instruction à la police de réprimer les manifestants qui protestent contre le gouvernement en soulignant qu’en tant que ministre de la Sécurité nationale, il avait le dernier mot sur les opérations de police.

Le ministre a répondu à ces informations, mardi, en affirmant que certains de certaines des personnalités qui le dénoncent dans la missive avaient « détruit la police et elles l’ont politisée ».

Ben Gvir, chef de la faction d’extrême-droite Otzma Yehudit, est connu pour ses provocations, en particulier à Jérusalem-Est où il se rend fréquemment dans les périodes de frictions accrues. Il a été souvent accusé d’exacerber les tensions.

Ce ministre ultra-nationaliste s’est engagé à se montrer plus agressif à l’égard des habitations palestiniennes qui ont été construites sans les permis nécessaires à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Il a déclaré que les démolitions entraient dans le cadre des initiatives prises par Israël pour combattre le terrorisme palestinien, même s’il n’y a eu aucun lien entre les propriétaires des logements qui ont été détruits, ces derniers mois, parce qu’ils n’avaient pas obtenu de permis de construite et les crimes sécuritaires qui ont pu être commis.

Les Palestiniens affirment qu’ils sont obligés de construire des structures non-autorisées parce qu’il leur est presque impossible d’obtenir un permis de construire officiel, la municipalité ne s’intéressant guère à l’expansion des quartiers palestiniens.

Des policiers à cheval pendant une manifestation contre la refonte prévue du système judiciaire à Tel Aviv, le 1er mars 2023. (Crédit :Avshalom Sassoni/Flash90)

Ben Gvir se serait disputé avec Netanyahu et avec l’actuel chef de police Kobi Shabtai suite à cette demande sur les démolitions pendant le ramadan. Des informations parues dans les médias ont indiqué que le Premier ministre avait demandé au député d’extrême-droite de faire preuve de retenue, inquiet des conséquences à l’international si d’importantes destructions de maisons devaient avoir lieu.

Le mois dernier, Netanyahu avait ordonné la suspension de la destruction d’un immeuble de quatre étages, constitué de douze appartements, qui accueille actuellement une centaine de Palestiniens. Le bâtiment avait été construit sans les permis nécessaires en 2014 et Ben Gvir s’était efforcé de mettre en œuvre une ordonnance judiciaire qui exigeait sa destruction.

Ben Gvir, qui a été condamné à de multiples occasions dans le passé pour soutien à un groupe terroriste juif et pour incitation au racisme, avait réclamé des pouvoirs élargis dans le cadre des négociations de coalition qui avaient déterminé qu’il prendrait la tête d’un ministère taillé sur mesure pour satisfaire ses revendications, le ministère de la Sécurité nationale.

Le député d’extrême-droite n’a jamais fait son service militaire en raison de ses activités extrémistes.

L’année dernière, le nouveau gouvernement qui s’apprêtait alors à prendre ses fonctions avait adopté une loi définissant la subordination de la police israélienne au gouvernement et déterminant que le ministre de la Sécurité nationale pourrait établir les politiques générales concernant les forces de l’ordre.

En plus de la manifestation prévue par les anciens responsables de la police, une série de déclarations et d’actions très remarquées de la part des soldats réservistes appartenant aux plus importantes unités militaires et opposés au projet de refonte du système judiciaire israélien ont secoué le gouvernement, les hauts-responsables s’affairant actuellement pour tenter de limiter les dégâts.

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