6 pays d’ex-Yougoslavie s’accordent sur la rénovation d’un bloc du camp d’Auschwitz
Des représentants de Bosnie, Croatie, Serbie, Monténégro, Macédoine du Nord et Slovénie étaient présents jeudi pour valider cet "accord historique" au siège parisien de l'Unesco
Six pays d’ex-Yougoslavie ont fini par se mettre d’accord, après 14 années de discussions, sur la réhabilitation d’un pavillon du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, occupé par près de 20 000 déportés yougoslaves durant la deuxième guerre mondiale, a annoncé jeudi l’Unesco.
Des représentants de Bosnie, Croatie, Serbie, Monténégro, Macédoine du Nord et Slovénie étaient présents jeudi pour valider cet « accord historique » au siège parisien de l’Unesco.
« Aujourd’hui, quatorze années de négociations diplomatiques portent enfin leurs fruits », s’est réjouie la directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay, louant un accord qui « comble un vide, une absence de mémoire sur le site même où ces horreurs se sont déroulées ».
Le bloc 17 de l’ancien camp d’Auschwitz I a été construit en 1941 par des détenus de ce camp inscrit au patrimoine de l’Humanité.
« Au fur et à mesure que le mécanisme d’extermination s’accélérait, ses sombres murs sont devenus un monument d’angoisse et de désespoir », « la plupart des 20.000 déportés de Yougoslavie (étant) passés par le bloc 17 », rappelle l’Unesco.
A partir de 1963, le bloc 17 est devenu le pavillon de la Yougoslavie. Mais il n’a pas survécu à l’éclatement du pays et il est fermé depuis 2009.
Ahead of #HolocaustRemembranceDay, a historic agreement was signed between ????????, ????????, ????????, ????????, ????????, ????????to renovate Block 17 of the Auschwitz-Birkenau Memorial & Museum & install a new and joint permanent exhibition on the Holocaust in the former Yugoslavia.https://t.co/XYr2kbrkgh pic.twitter.com/6O8h9J17oa
— UNESCO ????️ #Education #Sciences #Culture ???????? (@UNESCO) January 25, 2024
Alors que la première réunion sur la rénovation des lieux s’est tenue en 2010, les discussions ont été ralenties par « des changements de gouvernement, des pauses, des moments de tension » entre ex-pays yougoslaves, a expliqué un diplomate de l’Unesco à l’AFP.
Les discussions ont été d’autant plus difficiles que les peuples de l’ex-Yougoslavie ont eu des positions différentes durant la Seconde Guerre mondiale, selon ce diplomate : le mouvement oustachi croate, allié des nazis, avait persécuté et massacré des centaines de milliers de Serbes, de Juifs, de Roms et d’opposants croates.
Près de 66 000 des 80 000 Juifs de Yougoslavie ont été assassinés pendant la Shoah, selon Yad Vashem, l’Institut international pour la mémoire de la Shoah.
La ministre de la Culture croate Nina Obuljen Korzinek s’est félicitée jeudi à Paris d’un « progrès majeur ». Son homologue monténégrine Tamara Vujovic a souligné « l’obligation morale envers ceux » tués dans le Bloc 17.
« On doit parler des victimes yougoslaves des camps de la mort. Leur mémoire doit être préservée et leur destin tragique ne doit jamais être oublié », a-t-elle affirmé.