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« 80-90 % » des respirateurs de Cisjordanie et de Gaza déjà utilisés selon l’OMS

Un responsable de l'Autorité palestinienne met en garde contre un désastre si les ouvriers ne respectent pas la quarantaine à leur retour en Cisjordanie

Photo d'illustration : Un médecin, en combinaison de protection, vérifie le fonctionnement d'un respirateur à l'hôpital universitaire Samson Assuta d'Ashdod, le 16 mars 2020. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)
Photo d'illustration : Un médecin, en combinaison de protection, vérifie le fonctionnement d'un respirateur à l'hôpital universitaire Samson Assuta d'Ashdod, le 16 mars 2020. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

La grande majorité des respirateurs en Cisjordanie et dans la bande de Gaza sont déjà utilisés par des patients atteints d’autres pathologiques que le COVID-19, a prévenu l’Organisation mondiale de la Santé ce jeudi.

80 à 90 % des 256 respirateurs pour adultes en Cisjordanie et des 87 respirateurs de la bande de Gaza sont actuellement indisponibles, a expliqué Gerald Rockenschaub, chef de la mission de l’OMS auprès des Palestiniens, au Times of Israël.

« Ils sont utilisés par des personnes qui ont subi des arrêts cardiaques, des AVC ou d’autres incidents nécessitant un soin vital », a-t-il indiqué.

Le représentant de l’OMS a fait ces commentaires après que le nombre de cas confirmés en Cisjordanie a bondi ces deux derniers jours.

Jeudi, les autorités palestiniennes à Ramallah ont annoncé 26 nouveaux cas du COVID-19, après en avoir rapportés 15 mercredi. Ils ont déclaré qu’au total 160 personnes en Cisjordanie et à Gaza avaient été infectées par le virus. 18 personnes ont guéri et un décès a été rapporté.

Des professionnels de santé palestiniens à Beit Sahour manipulent des kits de test pour le coronavirus, le 31 mars 2020. (Credit : Wafa)

La demande mondiale de respirateurs est grimpée en flèche ces derniers mois alors que les patients atteints d’une forme grave du COVID-19 à travers le monde en ont besoin pour survivre.

En Italie, certains hôpitaux n’ont pas été en capacité d’en fournir à tous ceux qui avaient besoin d’un respirateur. Le pays a dû faire face à plus de 110 000 cas de coronavirus.

Rockenschaub a déclaré que l’OMS avait commandé 30 lits de soin d’urgence équipés des respirateurs pour les Palestiniens à l’aide du Fonds pour les enfants des Nations unies. L’OMS essaie de s’en procurer davantage.

Il ajouté qu’il savait aussi que l’Autorité palestinienne cherchait à obtenir des machines vitales de respiration grâce à ses contacts bilatéraux avec d’autres pays.

Jeudi, Kamal al-Shakhra, le directeur général du ministère de la Santé de l’AP, a déclaré que le ministère disposait de 205 respirateurs, ajoutant qu’il en aurait 250 de plus dans les prochains jours.

Gerald Rockenschaub, chef du Bureau de l’organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la Cisjordanie et la bande de Gaza lors d’une conférence de presse lors de la diffusion d’un nouveaux rapport sur l’accès aux soins, le 29 novembre 2016 (Capture d’écran/YouTube)

Rockenschaub a déclaré que la différence entre ses chiffres et ceux de l’AP s’expliquait parce que l’OMS comptait les respirateurs à la fois dans les établissements de soin publics et privés.

Il a également expliqué que l’organisation internationale ne prenait pas en compte les respirateurs pour enfants, dans la mesure où la grande majorité des mineurs infectés par le virus n’en ont pas besoin.

Peu après que les autorités sanitaires palestiniennes ont confirmé les premiers cas en Cisjordanie, le président de l’AP Mahmoud Abbas avait déclaré l’état d’urgence pour 30 jours.

Depuis, Mohammed Shtayyeh a annoncé la fermeture des écoles et des universités, l’annulation de toutes les réservations d’hôtel et des conférences, la fermeture des sites touristiques et religieux, l’interdiction des rassemblements publics et des manifestations, entre autres mesures.

La semaine dernière, il a dévoilé des mesures drastiques limitant très fortement la liberté de déplacement sur l’ensemble de la Cisjordanie. Il a annoncé que tous les Palestiniens seraient contraints de rester chez eux, sauf s’ils doivent aller faire des courses de première nécessité ou se rendre à l’hôpital, entre autres rares lieux encore autorisés.

L’AP a également déclaré qu’elle avait urgemment besoin de 120 millions de dollars pour payer le personnel, les équipements, mais aussi les médicaments.

Jeudi, Shakhra a prévenu que le nombre de cas en Cisjordanie pourrait fortement augmenter si les Palestiniens revenant de leur travail en Israël ne respectaient pas les mesures d’auto-isolation.

Un employé de la défense civile de l’Autorité palestinienne pulvérise de l’eau et de la chlorine dans l’espace public à Bethléem, le 31 mars 2020. (Crédit : Wafa)

« Si les ouvriers ne s’isolent pas [eux-mêmes], nous allons vers un désastre sur l’ensemble de la Palestine », a-t-il dit.

Alors qu’Israël a interdit l’entrée sur son territoire à la grande majorité des Palestiniens résidant en Cisjordanie depuis presque deux semaines, l’État juif a fait des exceptions en autorisant des dizaines de milliers d’ouvriers palestiniens qui travaillent dans des « secteurs essentiels », principalement la construction, à passer un ou deux mois dans le pays.

Les autorités israéliennes ont déclaré que les ouvriers ne seraient pas autorisés à faire l’aller-retour entre la Cisjordanie et Israël. Leurs employeurs avaient la responsabilité de leur proposer des solutions de logement.

Mercredi, le porte-parole du gouvernement de l’AP Ibrahim Milhem a déclaré que les ouvriers commenceront à revenir en Cisjordanie pendant Pessah, qui commence le 8 avril au soir.

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