Israël en guerre - Jour 499

Rechercher

À la lisière de Gaza, des soldats israéliens dans l’attente

"Il y a beaucoup d'obstacles, l'ennemi arrose de roquettes entre autres choses, pour nous empêcher de progresser", explique un soldat qui occupe une fonction liée au déminage

Soldats israéliens situés près de tanks Merkava à proximité de la bande de Gaza (Crédit : Jack Guez/AFP)
Soldats israéliens situés près de tanks Merkava à proximité de la bande de Gaza (Crédit : Jack Guez/AFP)

Après seize jours de mise en place et d’effervescence, le silence règne dans la principale position fortifiée de l’infanterie israélienne, à la lisière de la bande de Gaza. Un silence caractéristique de l’attente.

Ce terrain sableux au milieu des champs s’est transformé en parking pour environ 500 véhicules blindés et tanks Merkava de l’armée de terre israélienne, stationnés en une quinzaine de colonnes d’une dizaine de véhicules chacun, a observé l’AFP.

Les engins de tête sont parés du drapeau bleu et blanc à l’étoile. Les soldats de ces unités, dans leur uniforme non-tactique, sont principalement occupés à l’entretien intérieur et extérieur des engins. Une station de ravitaillement en eau et en essence était installée à l’écart.

Toute cette première ligne est protégée par une immense tranchée, longue de deux kilomètres, creusée par les engins du génie militaire, l’une des unités les plus cruciales de l’opération israélienne, celle qui prépare le terrain à l’incursion et rentre en premier avec ses engins immenses.

« Le Corps du Génie Militaire militaire est indispensable, sans nous, personne ne rentre dans Gaza », explique D., soldat en service de l’unité 601 du Corps du Génie Militaire, témoignant anonymement comme tout soldat sans supervision du porte-parole de l’armée.

« Il y a beaucoup d’obstacles, l’ennemi arrose de roquettes entre autres choses que je ne peux pas détailler, pour nous empêcher de progresser », explique celui qui occupe une fonction liée au déminage.

Une tour de guet et des bâtiments lourdement endommagés derrière dans la bande de Gaza, sur une photo prise depuis une position le long de la frontière avec la bande de Gaza près de Sderot, dans le sud d’Israël, le 27 octobre 2023. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Plus de GPS

L’état-major affirme être « prêt » pour une incursion terrestre, la prochaine phase annoncée de l’opération militaire israélienne lancée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas après les massacres sans précédent qu’il a commis le 7 octobre et qui ont fait plus de 1 400 morts et au moins 233 otages en Israël, selon le bilan israélien.

La décision reste désormais entre les mains du gouvernement et de l’allié américain.

Parmi ces préparatifs très concrets, Israël a fait désactiver par Google les fonctions de navigation de Google Map et de Waze dans toute la zone militarisée du sud, interdite aux civils, ainsi qu’à Gaza.

Tout appareil est localisé par défaut à l’aéroport de Tel Aviv à 150 km de là, ou bien au Caire, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Pour rejoindre la base de Tze elim, la plus grande base militaire du sud du pays, située près de Beer Sheva, il suffit donc de suivre l’embouteillage.

Sur des kilomètres, bus de tourisme, voitures familiales, tanks et jeep de l’armée forment un convoi interminable jusqu’à l’entrée de cette base d’entraînement, une véritable ville, secret-défense, au milieu du désert.

Tzeelim est connue pour abriter une réplique de certains quartiers de Gaza, mosquée et minaret compris, utilisés pour des simulations de combat urbain.

Une vidéo publiée par l’armée israélienne montrant des chars israéliens entrant dans Gaza, le 27 octobre 2023. (Crédit : Capture d’écran Armée israélienne)

La dernière incursion terrestre israélienne dans Gaza remonte à 2014.

À Tzeelim, les soldats estiment aujourd’hui être plusieurs « dizaines de milliers », au moment où l’armée a rappelé 360 000 combattants et compte 169 500 soldats sous contrat ou en service militaire.

« Et c’est moitié moins que la semaine dernière, vu que beaucoup sont sur le terrain », à savoir à la lisière de la bande de Gaza, 20 km plus loin, explique un gradé sous couvert d’anonymat.

Les familles des appelés viennent livrer les repas ou partagent une permission, assises sur des chaises de camping le long de la route.

La « poudre »

À l’entrée de la base, Omer, 23 ans, réserviste de l’artillerie, cherche du réseau pour retrouver l’ami qui l’emmène en permission 24 heures.

« Je suis coupé de tout depuis 14 jours. Deux semaines sur le terrain, à tirer jour et nuit », explique l’artilleur, le bob et visage sale en montrant les bouchons d’oreille et leur cordon emmêlé à un collier indien porté sur l’uniforme de coton kaki.

Professeur de yoga dans le civil, il était en stage dans le nord de l’Inde quand il a reçu son rappel à la guerre.

Illustration : Soldats israéliens de l’unité Palsar 401, la compagnie de reconnaissance du Corps Blindé Mécanisé, lors d’un entraînement sur le plateau du Golan, le 11 avril 2021. (Crédit : Armée israélienne)

Il décrit depuis des nuits « impossibles » dans les bruits de canon et dans ce que les soldats appellent dans leur argot « la poudre » : la poussière provoquée par le passage des Corps Blindé Mécanisé dans le sable du désert du Neguev.

Le calendrier de l’opération terrestre est pour lui, comme pour son commandement, une inconnue totale.

« Le pire c’est (…) de ne même pas avoir le temps de faire notre deuil. J’ai deux amis de Nova [la rave-party où quelque 270 personnes sont mortes, selon le bilan israélien, ndlr] tués et une amie d’amie kidnappée », explique le soldat israélien.

« Quand tout ça sera fini, il faudra aussi qu’on fasse face à ça. Mais là, on n’a pas le temps », ajoute le jeune réserviste.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.