A Paris, deux communautés juives libérales s’unissent, avec une visée hexagonale
L'ULIF et le MJLF ont créé une nouvelle structure, "Judaïsme en mouvement", pour fédérer toutes les "communautés attachées à la modernité du judaïsme" en France

L’Union libérale israélite de France (ULIF) et le Mouvement juif libéral de France (MJLF), deux communautés parisiennes du judaïsme libéral, ont créé une nouvelle structure, « Judaïsme en mouvement« , avec pour objectif de fédérer toutes les « communautés attachées à la modernité du judaïsme » en France.
Lundi soir, chacune des deux communautés, réunies en assemblées générales extraordinaires, a donné son feu vert par un vote favorable à la création de l’association « Judaïsme en mouvement », en préparation depuis plusieurs mois, a-t-on appris auprès d’elles.
Ce regroupement, effectif début 2020, ne concerne pour le moment que les communautés parisiennes des synagogues Copernic, Beaugrenelle et Surmelin, soit environ « 2 000 familles ». L’idée est ensuite « de se développer dans toute la France », en regroupant toutes les communautés libérales qui le souhaiteraient, explique à l’AFP Jean-François Bensahel, président de l’ULIF.
« Notre souhait est de représenter un visage du judaïsme en France qui soit moderne, accueillant, ouvert, profondément attaché à la France et à la République, égalitaire entre hommes et femmes et qui parle à la grande majorité des Français juifs qui ne franchissent pas la porte d’une synagogue, même une fois par an », a-t-il ajouté.

Ces communautés ne sont actuellement pas reconnues par le Consistoire, qui organise le culte israélite depuis Napoléon et dont les synagogues sont majoritairement orthodoxes.
Le judaïsme libéral est l’un des trois courants du judaïsme, à côté du judaïsme orthodoxe et du judaïsme massorti.
Largement dominant dans le monde anglo-saxon, il est minoritaire en France.
Il est notamment favorable aux femmes rabbins – quatre exercent en France, dont Delphine Horvilleur (MJLF) -, aux offices en français, ou encore est plus ouvert sur le sujet de la reconnaissance des enfants dont la mère n’est pas juive.

« Nos rabbins interprètent le Talmud et la Torah, d’abord avec cette vision de l’égalité homme-femme, mais également en se confrontant aux réalités d’aujourd’hui, à l’aune de la modernité », ajoute Gad Weil, président du MJLF.
https://www.facebook.com/MJLFrance/posts/2956629624351157?__xts__%5B0%5D=68.ARBLYzS4R9_zraVCKjM6qZTMNdO-unWG4I30aYzgAkce4ZdZWwuIUp0UNyY9LePUuT9pa0jLyQvmHCc4160nWO2_NUHZmYaPc8QloBble0IT22ZQNebrivZEPik_VSDq0JRbMEq43oejKg1IYEKaWNYVGW6ZGpfzPN6t_pAmnN-0NrFhdNHQzZzYUsr-51BmP9ZIkFfoIJxP-OaVvmrBKFxHcgPKCQVVumjJyCvXZRNNiA6cwhYq2G9W2l5azejGIW40CjAwZv7xUQypxaRwtB_GUd18Ze5bxSofils5fwyQfxFWXuMt6QuJe162Faf-rvizN-5H7_eedshGxU-K951wUQ&__tn__=-R
Selon lui, il y a eu « un virage vers l’ultra-orthodoxie, qui a été le choix du Consistoire depuis une vingtaine d’année et qui a fait qu’un certain nombre de Français juifs ne se sentaient pas tellement en phase avec ces choix ».
Concrètement, chaque entité gardera sa spécificité, chacune des synagogues gardera son culte avec ses rites spécifiques. Au total 5 rabbins officieront.
L’ULIF a été fondée en 1907 et le MJLF en 1977.