À Roubaix, l’Union des étudiants juifs de France en campagne contre LFI et le RN
Leur mission est une gageure dans cette ville où le RN et LFI sont arrivés loin en tête des européennes
Des militants de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) sont allés à la rencontre d’habitants de Roubaix (Nord) jeudi dans le cadre d’un « Tour de France » destiné à appeler à « voter contre les extrêmes » aux législatives pour combattre l’antisémitisme.
Ils sont une dizaine à mouiller la chemise sous le soleil de midi aux côtés d’un van floqué bleu-blanc-rouge, à deux pas de la Grand Place : leur mission est une gageure dans cette ville où le RN et LFI sont arrivés loin en tête des européennes.
Étudiants en droit ou en sciences politiques pour la plupart, ils sont venus de Paris ou de Lille pour ce « Tour de France » qui a démarré dimanche à Paris et s’achèvera au soir du second tour le 7 juillet.
Dans le viseur de l’association ce jour-là, l’Insoumis David Guiraud, député de la 8e circonscription du Nord, dont certains propos ont déclenché la colère des associations de lutte contre l’antisémitisme en 2023 – mais les passants y semblent peu sensibles.
Retrouvez nous pour les différentes étapes du Van de la République pour lutter contre l’antisémitisme, la xénophobie et le racisme.
Ni instrumentalisation ni négation
Ni RN ni LFI
Venez tracter avec nous en remplissant le formulaire : https://t.co/O48t9bvQW2 pic.twitter.com/KLOmZQ1hUp
— UEJF (@uejf) June 23, 2024
À LFI « au moins ils ne sont pas contre les étrangers », répond un vieil homme appuyé sur sa canne, face à une bénévole qui lui lance que « David Guiraud est l’ami de gens condamnés pour incitation à la haine ». Malgré des conversations animées, les échanges restent courtois.
« Je respecte ta religion, tu respectes la mienne, et on discute ! », s’enthousiasme un contrôleur de bus, après une conversation à mots choisis sur le conflit israélo-palestinien.
Léa Hanoune, bénévole de l’UEJF, abonde : « C’est important que les gens nous rencontrent, se rendent compte qu’il y a des personnes qui souffrent au quotidien de l’antisémitisme. »

Seul signe d’animosité, deux jeunes femmes se détournent brusquement d’une main tendant un tract, maugréant un « mécréants » assez fort pour être entendu.
« Le meilleur ami de mon fils est un Juif, un vrai, pourquoi on ne peut pas vivre ensemble ? », s’exclame quant à elle Fatima, retraitée de 65 ans. Mais elle ne compte pas voter aux élections législatives, et surtout pas pour
LFI : « Ils veulent laisser entrer tous les étrangers, et il y a déjà trop d’arabes », dit-elle.
Des passants tiennent un discours xénophobe qu’ils ne cachent pas vouloir traduire en votes pour le RN.
Une fois les tracts distribués, les militants remontent à bord du camion, direction Seclin, commune du nord où siège le député RN Victor Catteau.