Israël en guerre - Jour 399

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Abbas plus imprévisible qu’Arafat ?

La question de la succession du président de l'AP surgit dans toutes les conversations

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d'un rassemblement commémorant le cinquième anniversaire de la mort de Yasser Arafat à Ramallah, en Cisjordanie, en novembre 2009. (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d'un rassemblement commémorant le cinquième anniversaire de la mort de Yasser Arafat à Ramallah, en Cisjordanie, en novembre 2009. (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)

Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas s’apprête à organiser le premier congrès de son parti Fatah depuis 2009, selon un responsable, une manœuvre dans laquelle des analystes voient une volonté de se débarrasser de ses rivaux.

Le projet de réunir le congrès intervient alors que certains pays arabes font pression sur Abbas, 81 ans, pour autoriser le retour de son rival de longue date, Mohamed Dahlane, exilé aux Emirats arabes unis.

Pour certains analystes, le président de l’AP veut saisir l’occasion pour écarter ses rivaux, alors que sa succession est au cœur de toutes les discussions.

« Tout le monde pense à la succession d’Abbas et chacun a ses favoris », affirme Hugh Lovatt, coordinateur pour Israël et la Palestine du Conseil européen des relations internationales (EFCR).

« Mahmoud Abbas ayant évincé ses rivaux potentiels en renforçant sa position, il n’y a aucun candidat naturel dans son camp pour lui succéder », relève-t-il.

Un membre du comité central du Fatah a indiqué sous le couvert de l’anonymat que le congrès devrait se tenir « avant la fin de l’année », vraisemblablement en novembre. Il s’agira du 7e congrès du Fatah depuis sa création dans les années 1960, et du premier depuis 2009.

Il prévoit notamment l’élection des 23 membres du comité central du Fatah, dont Mahmoud Abbas est le président, ainsi que des 132 membres du Conseil révolutionnaire.

Quatre pays arabes –l’Arabie saoudite, l’Egypte, la Jordanie et les Emirats arabes unis– ont fait pression sur Abbas afin de résoudre les divergences avec ses rivaux dans l’optique d’une réconciliation entre les différentes factions palestiniennes.

Outre les scissions au sein du Fatah, le parti d’Abbas et le mouvement terroriste du Hamas, qui se sont rencontrés à Doha, sont à couteaux tirés depuis la prise du pouvoir dans la bande de Gaza par ce dernier en 2007.

Khaled Meshaal (g) et Mahmoud Abbas à Doha - 21 juillet 2014 (Crédit : AFP/PPO/Thaer Ghanem)
Khaled Meshaal (g) et Mahmoud Abbas à Doha – 21 juillet 2014 (Crédit : AFP/PPO/Thaer Ghanem)

Selon un sondage récent, 65 % des Palestiniens étaient pessimistes au sujet de cette réconciliation.

Une autre source de préoccupation pour Abbas est le fait que l’Arabie saoudite n’a pas contribué financièrement au budget palestinien depuis le mois d’avril.

Alors que ce pays fournit environ 20 millions de dollars (18,3 millions d’euros) par mois aux Palestiniens, certains suggèrent que l’argent est retenu en raison des impasses politiques au sein du leadership palestinien.

Conjurer une ingérence

Dahlane, ancien puissant chef de la sécurité intérieure à Gaza, est tombé en disgrâce après la déroute de ses forces face aux combattants du Hamas en 2007.

« Ce n’est pas un secret que Dahlane est le candidat favori des pays arabes », souligne M. Lovatt.

Dahlane a appelé Mahmoud Abbas a démissionner et n’a pas ménagé ses critiques contre le président de l’AP, y compris dans une interview à la BBC diffusée dimanche.

Mohammad Dahlane en 2006. (Crédit : Michal Fattal/Flash90)
Mohammad Dahlane en 2006. (Crédit : Michal Fattal/Flash90)

De leur côté, des responsables du Fatah assurent que ce congrès n’est pas lié aux questions de succession.

Hussam Zomlot, conseiller en affaires stratégiques d’Abbas, rappelle qu’il doit se tenir tous les cinq ans. « Il y a beaucoup d’interprétations sur ce congrès mais il s’agit juste de respecter le calendrier », affirme-t-il.

Pourtant, pour Jehad Harb, du Centre Palestinien de politique et de recherche, cette décision « est un moyen pour M. Abbas de conjurer ce qu’il considère comme une ingérence des pays arabes ».

« Dahlane veut utiliser le soutien des pays arabes pour revenir au Fatah alors qu’Abbas tente d’exclure Dahlane sous couvert de décisions du Fatah », explique l’expert.

Le mandat de M. Abbas s’est terminé en 2009 mais il n’y a pas eu d’élections depuis.

L’ancienne porte-parole d’Abbas, Diana Buttu, devenue une critique virulente de sa politique, affirme que le président de l’AP avait créé un vide par ses manœuvres afin d’écarter ses rivaux.

« Deux ans avant la mort d’Arafat, je pouvais vous dire qui allait lui succéder mais avec Abbas, nous ne savons pas qui va le remplacer ni même comment ça va se passer. »

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