Israël en guerre - Jour 368

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Abbas se vante d’avoir réussi à faire changer d’avis Macron sur son soutien à Israël

Le chef de l'AP ne condamne pas le Hamas pour le 7 octobre, mais lui reproche d'avoir fait échouer les pourparlers de réconciliation palestinienne et dit que la Cisjordanie pourrait "exploser" à tout moment

Le président français Emmanuel Macron, à droite, accueilli par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à Ramallah, en Cisjordanie, le 24 octobre 2023. (Crédit : Christophe Ena/Pool/AFP)
Le président français Emmanuel Macron, à droite, accueilli par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à Ramallah, en Cisjordanie, le 24 octobre 2023. (Crédit : Christophe Ena/Pool/AFP)

Le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a juré mardi que l’AP reviendrait à la tête de Gaza malgré l’opposition israélienne, et a déclaré que la période qui suivra la guerre sera un « test » pour les États-Unis, qui devront prouver qu’ils peuvent tenir leur parole envers Ramallah en soutenant une forme « revitalisée » de gouvernance de l’AP sur la bande.

« Nous n’avons pas besoin de retourner à Gaza, nous y sommes déjà », a répété à plusieurs reprises le chef de l’AP lors d’un entretien avec la journaliste Lamis Elhadidy sur la chaîne de télévision égyptienne ON, soulignant que même après avoir été évincée de l’enclave côtière en 2007, l’AP a continué à verser des salaires à des milliers d’employés locaux.

Abbas a affirmé qu’à ce jour, Ramallah débourse 140 millions de dollars chaque mois pour payer les salaires, l’électricité et les factures médicales de son peuple à Gaza, et qu’il dispose donc toujours d’un réseau dans le territoire contrôlé par le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Le dirigeant a reproché aux États-Unis de continuer à soutenir Israël après les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre, ajoutant que si les États-Unis n’utilisent tout simplement pas leur droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, la guerre prendra fin.

Insistant sur le fait qu’un État palestinien doit être créé après ce conflit, Abbas a réaffirmé qu’il devait être composé de la Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem-Est, et a laissé entendre que la Cisjordanie pourrait « exploser » avec de nouvelles violences à tout moment.

Abbas a affirmé que la guerre en cours à Gaza était pire que la nakba – un mot arabe signifiant catastrophe, utilisé pour décrire la fondation de l’État d’Israël ainsi que la fuite et l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens pendant la Guerre d’Indépendance de 1948.

Des tentes et abris de fortune dans un camp de déplacés palestiniens durant la guerre d’Israël contre le Hamas, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 décembre 2023. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

« Durant la Nakba, les gens ont été forcés de quitter leur terre, mais ce qui se passe maintenant à Gaza est encore plus terrible – les écoles, les mosquées, tous les bâtiments, tout est détruit », a déclaré Abbas.

Il a ajouté que plus de 20 000 habitants de Gaza ont été tués – un chiffre non vérifié fourni par le Hamas qui ne fait pas la différence entre les civils et les terroristes du Hamas – et que plus de 7 000 personnes sont enterrées sous les décombres des bâtiments. Selon des sources israéliennes, Tsahal a tué plus de 8 000 hommes du groupe terroriste palestinien jusqu’à présent.

Lors de l’entretien, Abbas n’a toujours pas condamné le Hamas pour ses massacres barbares contre Israël le 7 octobre, au cours de laquelle 1 200 Israéliens ont été tués et plus de 240 ont été enlevés et emmenés de force à Gaza.

Il a reproché au groupe terroriste palestinien de ne pas avoir « donné suite » aux pourparlers de réconciliation entre les factions palestiniennes qui se sont tenus dans la ville égyptienne d’al-Alamein à la fin du mois de juillet, et a indiqué qu’il attendait que les dirigeants des autres factions précisent les détails d’un accord.

Abbas a affirmé espérer parvenir à un accord avec les factions qui étaient « présentes et absentes » à al-Alamein, faisant référence à la fois au Hamas, qui avait participé au sommet, et au Jihad islamique palestinien, qui l’avait boycotté.

Abbas a réitéré les quatre points principaux de la position de l’AP dans les pourparlers avec les autres factions : l’unité du peuple palestinien, la légitimité internationale, la résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] pacifique et l’objectif d’un État palestinien indépendant, mais il a noté que les dirigeants des autres factions n’étaient pas d’accord avec l’objectif d’obtenir la légitimité internationale.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas lors d’un entretien avec la journaliste égyptienne Lamis Elhadidy, présentatrice de l’émission « Kelma Akhira » (Dernier mot) sur la chaîne ON TV, le 25 décembre 2023. (Crédit : Facebook ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Il a vanté les réalisations diplomatiques de l’AP en vue d’une reconnaissance internationale, notamment l’obtention du statut d’observateur à l’ONU en 2012 et la direction du groupe dit « G77 plus Chine » à l’ONU en 2019.

Le président de l’AP a affirmé que ses efforts diplomatiques avaient porté leurs fruits. Alors que plusieurs dirigeants internationaux ont effectué des visites de solidarité en Israël dans les premiers jours qui ont suivi le 7 octobre, Abbas s’est vanté d’avoir tenu des réunions personnelles ou des appels téléphoniques avec 70 personnes, et d’avoir réussi à faire changer d’avis certaines d’entre elles en ce qui concerne leur soutien inconditionnel à Israël – pointant en particulier le président français Emmanuel Macron.

Abbas a également fait l’éloge de la Russie, qu’il considère comme l’un des partenaires les plus solides de l’AP. « La Russie est à 100 % avec nous, il n’y a pas de discussion. Elle est prête à nous aider pour tout ce que nous voulons, soutien politique, soutien financier, aide humanitaire. »

A LIRE : Les relations entre Israël et la Russie de plus en plus mauvaises

Le chef de l’AP a également fait remarquer que « si, avant le 7 octobre, le monde était contre nous, la majeure partie du soutien populaire mondial a maintenant basculé du côté des Palestiniens », citant « un million de manifestants en faveur de Gaza » lors d’un rassemblement à Londres, un chiffre exagéré pour cet événement qui aurait tout de même attiré environ 300 000 personnes.

« Les peuples du monde s’élèvent contre leur gouvernement, ils voient que ce qui se passe à Gaza est une catastrophe et ne peuvent pas détourner le regard », a-t-il souligné.

En ce qui concerne les négociations entre Ramallah et Jérusalem, Abbas a vanté les Accords d’Oslo au début des années 1990, qui avaient conduit à la création de l’AP, comme une « lueur d’espoir », mais a reproché au Premier ministre Netanyahu de l’avoir étouffée.

« Netanyahu a déclaré qu’Oslo était la plus grande erreur, mais à l’époque, la Knesset soutenait Oslo, tout comme le peuple israélien. Seuls deux hommes politiques s’y sont opposés : Netanyahu et Ehud Barak. »

Abbas a juré que l’AP est toujours engagée sur la voie pacifique pour parvenir à une solution à deux États au conflit, et a insisté sur le fait que les Palestiniens ne seront pas déplacés vers l’Égypte ou la Jordanie. Israël a répété à maintes reprises qu’il ne cherchait pas à déplacer les Gazaouis hors de Gaza.

Le dirigeant palestinien a également reproché au gouvernement israélien de retenir des millions de dollars qu’il perçoit au nom de Ramallah en droits de douane et en recettes fiscales, soulignant que cette mesure a lourdement pesé sur l’économie palestinienne.

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