Abramovitch a joué un « rôle clé » dans la libération de Britanniques retenus par Moscou
L'un des hommes libérés dans le cadre d'un échange de prisonniers affirme que l'oligarque russo-israélien s'est identifié après l'embarquement sur le vol à destination d'Arabie saoudite
L’oligarque russe Roman Abramovitch, sous sanction du Royaume-Uni et de l’UE, était dans l’avion qui ramenait cinq Britanniques capturés en Ukraine et aurait joué un « rôle clé » dans leur libération, selon le témoignage de l’un d’entre eux au quotidien The Sun vendredi.
John Harding, un des cinq Britanniques libérés par Moscou lors d’un échange de prisonniers avec Kiev, raconte que le milliardaire russe, ancien propriétaire du club de football londonien de Chelsea, s’est présenté de lui-même à un des ex-prisonniers, Shaun Pinner, dans l’avion qui les emmenait de Russie jusqu’en Arabie saoudite.
Shaun Pinner « lui a dit ‘Vous ressemblez beaucoup à Roman Abramovitch’, et il a répondu ‘C’est parce que c’est moi' », affirme M. Harding.
Il ajoute avoir de son côté échangé avec l’assistante de l’oligarque, qui lui a assuré que ce dernier avait joué un « rôle clé » dans la libération des cinq prisonniers.
Roman Abramovitch est sous sanction du gouvernement britannique depuis le 10 mars, Downing Street affirmant avoir des preuves de ses liens avec le président russe Vladimir Poutine, qui a ordonné le 24 février à son armée d’envahir l’Ukraine.
Il figure également sur la liste des personnalités sanctionnées par l’Union européenne.
Toujours selon John Harding, Shaun Pinner « a parlé avec lui (Abramovitch) de football pendant un long moment » durant le trajet.
Les cinq Britanniques – John Harding, Shaun Pinner, Aiden Aslin, Dylan Healy et Andrew Hill – ont été libérés dans le cadre d’un échange de 10 prisonniers de guerre, favorisé par une médiation saoudienne.
Les deux premiers avaient été condamnés à mort, aux côtés du Marocain Brahim Saadoun, lui aussi concerné par l’échange de prisonniers, pour mercenariat – une accusation contestée – par des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.
Le mois dernier, l’opposant au Kremlin Alexeï Navalny, actuellement en prison, avait appelé à sanctionner systématiquement tous les oligarques proches de Vladimir Poutine ou soutenant la guerre en Ukraine.
Il avait notamment regretté que Roman Abramovitch échappe toujours à ce jour aux sanctions américaines, alors que certaines de ses entreprises « continuent de fournir du métal au ministère russe de la Défense ».