Adi Dagan, 68 ans : « Tout le monde tombait sous le charme » de ce kibboutznik
Tué le 7 octobre après avoir été pris en otage par des terroristes du Hamas à l'intérieur du kibboutz Beeri
Adi Dagan, âgé de 68 ans et originaire du kibboutz Beeri, a été tué lors de l’attaque du kibboutz par le Hamas le 7 octobre.
Adi et sa femme Hadas se sont cachés dans leur pièce sécurisée au début de l’attaque et ont été rejoints peu de temps après par Yasmin Porat et Tal Katz, des festivaliers réchappés de la rave Supernova à la recherche d’une cachette à proximité de Beeri.
Adi, Hadas, Tal et Yasmin ont été sortis de force de la maison des Dagan par des terroristes du Hamas et enfermés avec d’autres otages chez Pessi Cohen, le temps de l’attaque. Lorsque les soldats israéliens sont arrivés, les terroristes ont placé les otages devant eux pour en faire des boucliers humains et leur permettre de retourner sans encombres à Gaza.
Les soldats israéliens ont alors tiré un obus léger de char sur la route menant à la maison – décision très controversée qui a fait l’objet d’une enquête – car l’obus a rebondi au sol et explosé au-dessus du chambranle de la porte, tuant Adi et blessant Hadas.
Deux heures plus tard, les forces spéciales entraient dans la maison et se livraient à des échanges de tirs avec les terroristes. Seule Hadas a survécu. Yasmin avait été sauvée un peu plus tôt lorsqu’un terroriste du Hamas l’avait extraite pour l’utiliser comme bouclier humain au moment de se rendre aux soldats de Tsahal.
Adi a été inhumé une première fois le 25 octobre 2023 au kibboutz Revivim et une seconde fois le 8 septembre 2024 à Beeri. Il laisse derrière lui sa femme Hadas, leurs quatre enfants Guy, Noa, Zohar et Saar ainsi que leurs 11 petits-enfants, sans oublier sa sœur Anat. Son frère aîné, Oshri, est mort d’un cancer à l’âge de 11 ans.
Selon la notice nécrologique publiée dans le kibboutz, Adi était né et avait passé son enfance à Beeri : ses parents étaient parmi les fondateurs du kibboutz. Il avait fait son service militaire dans la très prestigieuse unité navale d’élite Shayetet 13, et au titre de la réserve, avait pris part à l’opération Moïse pour évacuer les Juifs éthiopiens du Soudan.
Hadas et lui ont tous deux passé leur enfance à Beeri, mais ils se sont connus lors d’un voyage dans le Sinaï et mariés plus tard, en 1980. Adi avait étudié l’économie à l’Université Ben Gurion et occupé différents postes à la tête des finances du kibboutz jusqu’à sa retraite.
Depuis sa retraite, peut-on lire dans la notice nécrologique du kibboutz, il se livrait à de nombreuses activités pour lesquelles il n’avait jamais eu de temps, auparavant – notamment la mixologie en amateur et le bénévolat pour conduire des enfants malades de Gaza depuis la frontière jusqu’aux hôpitaux israéliens.
Sa fille, Zohar, a écrit sur Facebook qu’il était étrange de l’enterrer [lors de la première inhumation] loin de « la terre où j’ai grandi et où on m’a appris à aimer cette terre… Papa, ce n’est pas juste qu’après tout ce que tu as traversé, donné, fait, combattu, protégé, tu sois inhumé loin de cette terre que tu aimais tant, de la maison dont tu prenais grand soin, de tes fraises et de tes figues et des sentiers de tes promenades du matin. »
Lors de ses deuxièmes funérailles à Beeri, en septembre 2024, son cousin, Dani Rabinovich, a déclaré qu’Adi avait « toujours vécu entouré d’amour, tout le monde tombait naturellement sous son charme ».
« Il n’essayait pas de trouver la grâce, c’est la grâce qui était tout doucement descendue sur lui, comme un horizon », a ajouté Dani. « Il ne faisait rien de particulier pour qu’on l’aime, ne faisait pas semblant d’être gentil… Il était comme un phare dont le sourire irradiait jusque dans ses yeux pleins de bienveillance. »
Dani s’est souvenu qu’ils étaient très proches lorsqu’ils étaient enfants, et que « même plus tard, Adi était une source intarissable de stabilité, d’équilibre, d’inspiration… Sa vie aura été émaillée d’actes importants et de grands succès, sans jamais se départir de cette modestie authentique, inaltérable. »