Affrontements entre l’armée et hommes armés palestiniens en Cisjordanie
13 Palestiniens ont été blessés lors de ce raid qui visait les auteurs présumés d'un attentat dans un restaurant; aucun des principaux suspects n'a été arrêté
Des heurts ont éclaté, samedi matin, après un raid de l’armée israélienne dans un camp de réfugiés situé aux abords de Jéricho, en Cisjordanie, dans le cadre des opérations visant à arrêter les auteurs présumés de coups de feu qui ont pris pour cible un restaurant, la semaine dernière, a noté Tsahal.
L’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne, WAFA, a fait savoir que 13 personnes avaient été blessées – dont trois grièvement – pendant ces violences qui ont éclaté au camp de réfugiés d’Aqabat Jabr, qui est adjacent à Jéricho.
L’armée israélienne a noté que « pendant le raid, des individus armés ont ouvert le feu sur les forces qui ont répondu par des tirs à balle réelle ». Elle a ajouté que plusieurs suspects avaient été blessés.
Il n’y a pas eu de blessé du côté israélien, a continué Tsahal.
Les militaires ont indiqué que 18 suspects avaient été placés en détention pendant l’opération – ils seront interrogés – et que six avaient été arrêtés. Les autres personnes impliquées ont été relâchées.
Toutefois, les auteurs présumés de l’attaque du restaurant sont encore en fuite.
Selon des informations parues dans les médias palestiniens, les troupes israéliennes avaient encerclé le bâtiment où les suspects s’étaient barricadés et ils ont tiré un missile anti-tank sur la structure, tentant de les forcer à se rendre.
« Suite au travail de renseignement effectué par le Shin Bet depuis l’attentat, des informations ont révélé que les membres de la cellule se cachent dans un bâtiment du camp d’Aqabat Jabr… tout en bénéficiant de l’aide de leur famille et de celle des résidents du camp et tout en programmant des attentats terroristes supplémentaires », a fait savoir l’armée.
Une capture d’écran d’un message texto envoyé aux résidents du camp de réfugiés a circulé sur internet, un message qui leur demandait de « garder leurs enfants chez eux » pendant le raid.
« Nous menons une opération ciblée contre le terrorisme. Évitez les confrontations non-nécessaires avec les forces de sécurité et gardez vos enfants chez vous. Écoutez ce que nous vous disons de manière à ce que nous puissions ramener la paix dans le camp », disait le message.
Selon le quotidien Haaretz, des mosquées du camp ont appelé les résidents à défendre le secteur pendant l’opération militaire.
Ce raid a eu lieu après qu’un Palestinien armé a ouvert le feu sur un restaurant situé près du carrefour d’Almog, à proximité de Jéricho, samedi dernier dans la soirée.
Des images de l’incident tournées par des caméras de surveillance, la semaine dernière, montrent un homme portant un fusil d’assaut qui s’approche du restaurant en compagnie d’un autre individu. L’attaque n’avait pas fait de blessé.
Selon une source militaire, l’arme du tireur s’était enrayée. Il n’avait donc tiré qu’une balle avant de prendre la fuite.
Des images des caméras de surveillance, filmées depuis un angle différent, montrent le véhicule transportant le principal suspect et qui porte une plaque d’immatriculation israélienne.
Suite à cette attaque, l’armée avait établi des checkpoints temporaires et pendant plusieurs jours, les troupes avaient arrêté et interrogé les occupants des voitures entrant et sortant de Jéricho.
ניסיון פיגוע בבקעה: מחבל פתח בירי לעבר סועדים במסעדה בצומת אלמוג ונמלט, לא היו נפגעים. למחבל היה מעצור בנשק והוא הספיק לירות כדור אחד. מתבצעות סריקות באזור אחר המחבל @ItayBlumental pic.twitter.com/bLbTEhNcoM
— כאן חדשות (@kann_news) January 28, 2023
Ces derniers mois, des hommes armés palestiniens ont ouvert le feu de manière répétée sur des postes militaires, des soldats déployés le long de la barrière de sécurité de Cisjordanie, des implantations israéliennes et des civils sur les routes.
Ces coups de feu, aux abords du restaurant, avaient suivi deux attentats terroristes qui avaient été commis en l’espace de 24 heures à Jérusalem, avec notamment une attaque meurtrière survenue dans le quartier de Neve Yaakov.
L’opération de samedi a eu lieu alors que les tensions restent élevées en Cisjordanie. Un Palestinien qui n’avait pas d’arme a été abattu vendredi après, semble-t-il, s’être approché précipitamment des soldats israéliens aux abords de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, a noté Tsahal.
Les troupes ont d’abord procédé à des coups de semonce. L’homme refusant d’écouter les appels lancés par les militaires qui lui demandaient de s’arrêter, ces derniers ont ouvert directement le feu sur lui, le blessant mortellement, a fait savoir Tsahal. Une source militaire a annoncé qu’une lettre d’adieu à ses proches a été retrouvée sur lui.
De plus, vendredi encore une fois, un conducteur israélien a fait l’objet de coups de feu à proximité de Rabawi, en Cisjordanie. L’armée a indiqué que plusieurs impacts de balle avaient été retrouvés sur la voiture et que des douilles avaient été aussi ramassées par les soldats.
Des incidents qui surviennent alors que l’armée israélienne continue son offensive antiterroriste, lancée pour venir à bout d’une série d’attentats qui ont fait 31 morts du côté israélien en 2022 et sept de plus lors d’une attaque commise à Jérusalem, la semaine dernière.
L’opération de Tsahal a entraîné plus de 2 500 arrestations au cours de raids nocturnes quasiment quotidiens. Elle a fait aussi plus de 170 morts du côté palestinien en 2022 et 15 de plus depuis le début de l’année. La majorité des Palestiniens tués l’ont été alors qu’ils commettaient des attaques ou pendant des affrontements avec les forces de sécurité – mais certains étaient des civils non-armés.