Afrique du Sud : la marque Diadora nie boycotter un joueur de cricket juif
L'homme d'affaires qui a déclaré que la marque allait boycotter les matchs où est présent David Teeger n'a "aucun lien" avec l'entreprise italienne de vêtements de sport
Un homme d’affaires sud-africain, qui prétendait représenter le fabricant de vêtements de sport Diadora et qui a affirmé qu’un boycott aurait lieu contre un joueur de cricket juif, n’a en fait aucun lien avec l’entreprise, a déclaré Diadora.
Juan Carlos Venti, responsable des relations institutionnelles et extérieures de la société italienne, a expliqué mercredi que Diadora n’avait rien à voir avec l’homme d’affaires Azhar Saloojee.
Saloojee, un passionné de cricket, a été cité le mois dernier annonçant un boycott par la branche sud-africaine de Diadora du joueur de cricket David Teeger, suite aux propos de Teeger soutenant Israël et ses troupes qui combattent à Gaza.
« M. Azhar Salojee [sic] n’a aucun rôle dans la société Diadora », a déclaré Venti, ajoutant que les remarques de Saloojee sur Teeger ne représentaient pas la position de Diadora.
Dans un discours public le 22 octobre, Teeger a félicité les soldats israéliens qui combattent le Hamas à Gaza, après quoi Cricket South Africa, instance dirigeante nationale de ce sport, l’a déchu du poste de capitaine de l’équipe des moins de 19 ans pour la Coupe du monde de cricket 2024. Il a également fait l’objet d’une enquête éthique, au cours de laquelle il a été innocenté des allégations selon lesquelles son discours violait le code d’éthique de l’organisme de cricket.
L’affaire Teeger a été largement médiatisée en Afrique du Sud et au-delà.
Wim Trengove, un juriste travaillant pour Cricket South Africa, avait identifié Saloojee comme étant « un directeur de Diadora » dans une décision de 20 pages que Trengove a soumise le 5 décembre à Cricket South Africa au sujet de l’affaire Teeger. Trengove, qui compte parmi les plus éminents juristes d’Afrique du Sud, a cité Saloojee, affirmant que celui-ci « ne tolérera pas que M. Teeger participe à une compétition sponsorisée par Diadora ».
Les principaux médias d’Afrique du Sud, dont News24, un site d’information grand public, ont également identifié Saloojee comme directeur de Diadora en Afrique du Sud.
La Chambre de commerce Afrique du Sud-Israël avait écrit le mois dernier à Diadora pour se plaindre des propos de Saloojee, demandant à l’entreprise de préciser s’il parlait au nom de Diadora. La société a répondu mardi à la plainte déposée par la Chambre le 12 décembre, affirmant que Saloojee n’avait aucun lien avec Diadora.
Dans son discours du 22 octobre, Teeger, 19 ans, a déclaré qu’il dédiait un de ses prix « à l’État d’Israël et à tous les soldats qui se battent pour que nous puissions continuer à vivre dans la diaspora ». Nombreux sont ceux, Juifs ou non, qui ont vu dans son éviction de son poste de capitaine une forme de persécution destinée à brider la liberté d’expression de la communauté juive sud-africaine, l’une des communautés juives sionistes les plus ferventes au monde.
L’association a fait savoir que cette rétrogradation avait vocation à protéger l’équipe des menées hostiles d’activistes pro-palestiniens, mais pour beaucoup, elle répond à la volonté de punir Teeger sur fond de plaintes pour propos contraires à l’éthique.
Mercredi, le Conseil des députés juifs sud-africains, la principale branche politique de la communauté juive du pays, a annoncé qu’il allait organiser jeudi un rassemblement de protestation devant le siège de Cricket South Africa à Johannesburg contre la rétrogradation de Teeger. Le rassemblement est intitulé « Se lever contre l’antisémitisme de Cricket SA ».
La semaine dernière, l’Afrique du Sud a traîné Israël devant la Cour internationale de justice de La Haye, l’accusant de génocide dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas – accusation rejetée « avec dégoût » par Israël. Israël s’est déployé dans la bande de Gaza dans le but déclaré de démanteler le Hamas, suite à l’effroyable assassinat par 3 000 terroristes dirigés par le Hamas de près de 1 200 personnes dans le sud d’Israël, le 7 octobre dernier.
Selon des statistiques non vérifiées fournies par les autorités médicales du Hamas à Gaza, qui pourraient inclure ses propres terroristes ainsi que les victimes de roquettes égarées, la campagne d’Israël contre le Hamas aurait d’ores et déjà fait 24 000 morts à Gaza. Israël affirme pour sa part avoir tué à Gaza près de 9 000 membres du Hamas, qu’il accuse de la mort de non-combattants utilisés par l’organisation terroriste comme boucliers humains.