Agression du fils d’un élu haredi et tentative d’enlèvement de son jeune petit-fils
Sur fond de querelles de partis sur l'enrôlement et le budget de l'État, les agresseurs accusent Meïr Porush de porter atteinte au rabbin Yaakov Aryeh Alter et jurent de "le venger"

Le fils du ministre des Affaires de Jérusalem, le ministre Meïr Porush, a été physiquement agressé dimanche soir à Jérusalem par des individus qui auraient également tenté d’enlever le petit-fils du ministre, un enfant en bas âge. Cette attaque serait liée au soutien du politicien ultra-orthodoxe – ou haredi – au budget de l’État et aux différends entre les partis concernant l’enrôlement dans l’armée israélienne.
Les agresseurs, qui seraient des proches de la dynastie hassidique Gur, ont arraché la poussette du bébé des mains de Moshe Porush alors qu’il se trouvait dans la cage d’escalier près du domicile de son père, lui déchirant ses vêtements et tirant sur sa barbe, selon des témoins qui se sont exprimés au micro de la chaîne N12.
Moshe Porush a été gravement blessé et transféré à l’hôpital par le service de secours du Magen David Adom (MDA), tandis que son bébé a été secouru par l’équipe de sécurité du ministre après une dizaine de minutes.
Un porte-parole du ministre Porush, s’exprimant auprès du Times of Israel, a déclaré que son petit-fils se portait « bien physiquement » et que son fils était sorti de l’hôpital avec des contusions.
Le porte-parole a ajouté que les assaillants s’étaient adressés à Moshe Porush en criant : « Votre père fait du mal à l’admor de Gur, nous allons le venger », faisant référence au chef spirituel du mouvement hassidique, le rabbin Yaakov Aryeh Alter.
Un porte-parole de la police du district de Jérusalem a déclaré au Times of Israel avoir ouvert une enquête sur l’agression du fils du ministre, tout en précisant que l’incident concernant son petit-fils n’était pas considéré comme une tentative d’enlèvement.
Cette attaque s’inscrit dans un contexte de vives dissensions entre les factions ultra-orthodoxes concernant les efforts déployés pour faire adopter un projet de loi exemptant de service militaire les Haredim étudiant en yeshiva.
Les députés du parti Yahadout HaTorah, auquel appartient Porush, sont divisés sur la manière de faire avancer ce projet de loi. Le chef du parti, Yitzhak Goldknopf, et d’autres membres de sa faction Agudat Israel ont récemment écrit au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour l’avertir qu’ils voteraient contre le budget de l’État si le gouvernement ne s’occupait pas d’abord de la question du service militaire.
La faction non hassidique Degel HaTorah de ce parti, ainsi que le parti séfarade Shas, n’ont pas souscrit à l’ultimatum de Goldknopf. Pas plus que Porush, dont la sous-faction Shlomei Emunim fait partie d’Agudat Israel.
Le ministre Porush assure actuellement la direction du quotidien hassidique HaMevasser, un journal affilié à Shlomei Emunim.
Exprimant son espoir que la police retrouve les auteurs de l’attaque, le porte-parole a noté que Porush avait « refusé de signer » l’ultimatum de Goldknopf adressé à Netanyahu.
Bien qu’il ait refusé de soutenir la menace de Goldknopf, Porush est fermement opposé à l’enrôlement des Haredim.
Lors d’une réunion de faction en décembre, Porush avait annoncé la mise en place d’une ligne d’assistance qui, selon une récente enquête du Times of Israel, conseillait aux appelants d’ « ignorer » les convocations au bureau de recrutement de Tsahal. En vertu de la loi israélienne, quiconque incite d’autres personnes à se soustraire au service en temps de guerre est passible d’une peine de prison de quinze ans.