Israël en guerre - Jour 648

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Alertes via smartphones: Karhi accuse Tsahal de négliger les haredim et les Bédouins

Qualifiant l'armée "d'irresponsable", le ministre déclare au contrôleur de l'État que les communautés ultra-orthodoxes et du Néguev sont moins susceptibles de recevoir ces alertes

Un enseignant montrant son téléphone portable certifiant qu'il est "casher", à l'entrée d'une école ultra-orthodoxe, à Jérusalem, le 6 mai 2020. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)
Un enseignant montrant son téléphone portable certifiant qu'il est "casher", à l'entrée d'une école ultra-orthodoxe, à Jérusalem, le 6 mai 2020. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Le ministre des Communications, Shlomo Karhi (Likud), a accusé mercredi le Commandement du Front intérieur de l’armée israélienne d’ignorer les besoins des Juifs ultra-orthodoxes – ou haredim – et des Bédouins du Néguev en limitant les alertes de missiles entrants aux smartphones et aux sirènes fixes, arguant qu’à la suite de la guerre contre la République islamique et alors que les Houthis du Yémen continuent d’envoyer des missiles, ces communautés sont plus vulnérables au danger des missiles et des drones.

Dans une lettre adressée au contrôleur de l’État Matanyahu Englman, le haut responsable politique a affirmé que « des considérations étrangères » étaient à l’origine du refus « du Commandement du Front intérieur et du Directorat [des Technologies de l’information et de la communication] de Tsahal d’assumer la responsabilité des graves lacunes dans la diffusion des alertes aux communautés haredim et arabes », selon une copie de la lettre publiée par le site d’information ultra-orthodoxe Kikar HaShabbat.

Mardi soir, lorsque le groupe terroriste yéménite des Houthis a tiré un missile balistique sur Israël, la plupart des Israéliens ont reçu des alertes sur leur smartphone, à la télévision, à la radio et via des sirènes d’alarme. En revanche, les citoyens ultra-orthodoxes, qui possèdent des téléphones dit ‘casher’, n’ont pas de télévision et écoutent les réseaux radio ultra-orthodoxes, n’ont pas reçu d’alertes préalables ni d’instructions vitales dans le nord et le sud », a-t-il écrit.

Le terme « téléphone casher » désigne les téléphones dépourvus de navigateurs Web et d’applications de messagerie. Ils sont proposés avec des forfaits moins chers, car ils ne peuvent être utilisés que six jours par semaine (pas le Shabbat) et leurs numéros permettent de les identifier comme étant associés à ces forfaits approuvés par les rabbins.

Déplorant « l’obstination et l’irresponsabilité inexplicables des responsables de la sécurité du pays et de ses citoyens », Karhi a déclaré que l’armée israélienne avait refusé d’autoriser les stations de radio régionales à étendre leur zone de diffusion afin de pouvoir diffuser des avertissements à des publics sectoriels spécifiques.

Selon Karhi, les Bédouins du sud d’Israël « ne reçoivent pas les deux chaînes régionales en langue arabe car elles ne diffusent que dans le nord », et les haredim du nord d’Israël ne peuvent pas capter les chaînes ultra-orthodoxes qui desservent leur communauté dans d’autres régions du pays.

Illustration : Les haut-parleurs qui émettant les sirènes d’alerte, dans une localité israélienne près de la frontière nord avec le Liban, le 22 mars 2025. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)

Cela est essentiel, car de nombreux haredim n’ont pas accès à Internet, et certains membres de la population arabophone « souffrent d’une mauvaise couverture cellulaire », a-t-il affirmé.

Selon l’Institut israélien pour la démocratie (IDI), un rapport publié en 2018 par le contrôleur de l’État a révélé que 46 % des citoyens arabes vivaient dans des bâtiments sans espaces protégés, contre 26 % de la population générale. Ce rapport a également constaté l’absence quasi totale d’abris publics dans la plupart des localités arabes, y compris dans les grandes villes comme Umm al-Fahm et Rahat.

L’un des rares miguniyot – abris antiatomiques portables – déployés principalement par des ONG dans les communautés bédouines non reconnues, à Abu Talool. (Crédit : Amira Abu Hadoba)

Le Commandement du Front intérieur et le ministère de la Défense ont commencé à mettre en œuvre un plan chiffré à 100 millions de shekels visant à réorganiser les infrastructures de protection d’Israël, à la suite de la guerre contre la République islamique. Cependant, les localités arabes israéliennes, qui souffrent d’un manque flagrant d’espaces protégés, ont été largement négligées dans le cadre de cette initiative, selon les responsables locaux.

Pendant la récente guerre contre la République islamique, de nombreux Bédouins du Néguev, en particulier ceux vivant dans des villages non reconnus, ont trouvé refuge dans des grottes, des ponts routiers et d’autres structures de fortune, qui n’auraient pas offert une protection suffisante en cas de frappe de missile balistique.

Des enfants se réfugiant à Tel Arad, un village bédouin non reconnu, pendant une frappe de missile, en juin 2025. (Crédit : Sulayman Abu Godha)

Ces habitants vivent principalement dans des tentes et des structures en tôle. Dans les villages non reconnus, il est interdit de construire des maisons ou des bâtiments, notamment des mamadim – pièces renforcées – ou des miklatim – abris antiatomiques. De plus, ces localités manquent d’infrastructures d’urgence, de services publics et sont souvent dépourvues d’électricité ou de routes pavées. Ils ne bénéficient donc pas d’un service de téléphonie mobile adéquat ni de sirènes publiques pour les alerter en cas de missile.

Ces conditions de vie se sont révélées particulièrement pénibles pour les membres de ces communautés au cours de la récente guerre de douze jours déclenchée par l’Opération « Rising Lion », lancée par Israël le 13 juin visant les principaux chefs du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, ainsi que les scientifiques nucléaires, les sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques.

L’Iran a riposté en lançant plus de 550 missiles balistiques et environ un millier de drones en direction d’Israël. Selon les autorités sanitaires, les attaques iraniennes ont fait 28 morts et des milliers de blessés en Israël. Les missiles ont touché des immeubles d’habitation, une université et un hôpital, causant d’importants dégâts.

La plupart des missiles ont été interceptés, mais 36 impacts ont été signalés dans des zones peuplées, endommageant 2 305 habitations dans 240 bâtiments, ainsi que deux universités et un hôpital. Plus de 13 000 Israéliens ont dû être évacués.

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