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Allemagne : chaque État peut nommer sa capitale, mais pas Israël

Berlin soutient que la déclaration faite par Israël en 1980 selon laquelle la ville réunifiée est sa capitale viole le droit international

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Des Juifs recouverts de leurs châles de prière participant à la prière des Cohanim (bénédiction du prêtre) pendant la fête de Pessah au mur Occidental dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 2 avril 2018. (Crédit : AFP PHOTO/Menahem Kahana)
Des Juifs recouverts de leurs châles de prière participant à la prière des Cohanim (bénédiction du prêtre) pendant la fête de Pessah au mur Occidental dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 2 avril 2018. (Crédit : AFP PHOTO/Menahem Kahana)

Le gouvernement allemand a affirmé la semaine dernière que chaque pays a le droit de nommer sa propre capitale, mais a fait valoir que le statut de Jérusalem ne peut être réglé que par des négociations israélo-palestiniennes.

« En principe, chaque État a le droit de déterminer une ville sur son territoire pour en faire sa capitale », a déclaré Niels Annen, ministre d’État au ministère allemand des Affaires étrangères, en réponse à une question d’un député du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne.

Annen a cité la Loi fondamentale israélienne de 1980 : Jérusalem, qui déclare que la ville « entière et réunifiée » est la capitale de l’Etat juif, et a ajouté : « Puisque la partie orientale de Jérusalem qu’Israël a occupée en 1967 en violation du droit international ne fait pas partie du territoire souverain d’Israël, la communauté internationale, dont l’Allemagne, ne reconnaît pas cette déclaration ».

Dans sa réponse écrite vendredi, Annen a cité la résolution 478 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui, en 1980, proclamait que la déclaration d’Israël sur Jérusalem réunifiée comme sa capitale « constitue une violation du droit international ».

Annen, un social-démocrate, a également cité l’article XVII des Accords d’Oslo de 1995, qui stipule que Jérusalem est l’une des questions « qui seront négociées dans les négociations sur le statut permanent ». Il a également fait référence à une décision du Conseil européen de 2014 qui disait qu’un moyen « doit être trouvé par le biais de négociations pour résoudre le statut de Jérusalem en tant que future capitale des deux Etats », faisant référence à Israël et à un futur état palestinien.

« Le gouvernement fédéral partage le point de vue selon lequel le statut de Jérusalem, tout comme d’autres questions relatives au statut final, ne peut être réglé que par la négociation pour être durable et acceptable », a écrit Annen vendredi.

Plus tôt cette semaine, la chancelière Angela Merkel a présenté le même argument dans une interview avec la Dixième chaîne israélienne, réitérant que Berlin ne déplacera pas son ambassade en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.

La chancelière allemande Angela Merkel durant une interview accordée à la Dixième chaîne de la télévision israélienne, diffusée le 22 avril 2018. (Crédit : capture d’écran Dixième chaîne)

La semaine dernière, Petr Bystron, l’un des principaux porte-parole de la politique étrangère allemande, a déposé une requête écrite auprès du gouvernement lui demandant de reconnaître la capitale d’Israël.

Dans un communiqué de presse, il a ajouté plus tard que sa faction soutient fermement la décision prise le 6 décembre par l’État d’Israël et le président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem et de déplacer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.

« La réponse du gouvernement allemand était presque identique à celle de l’Autorité palestinienne, qui proteste contre la décision du président américain Donald Trump de déplacer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem depuis décembre », a déclaré M. Byron dans un communiqué de presse publié mardi.

Le député allemand Petr Bystron du parti Alternative pour l’Allemagne (Crédit : Petr Bystron)

Bystron s’est dit « stupéfait que, même 70 ans après la fondation de l’État d’Israël, le gouvernement allemand ignore quelle est sa capitale ». Il a été particulièrement surpris, a-t-il dit, que le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas, qui venait de se rendre à Jérusalem et a souligné la « responsabilité particulière et la solidarité de l’Allemagne à l’égard de l’État juif démocratique d’Israël », n’était pas disposé à soutenir la position d’Israël.

« Compte tenu de la responsabilité particulière que le gouvernement allemand ne cesse de souligner qu’il a envers Israël, il est étrange qu’il ne cesse de répéter les arguments des ennemis d’Israël », a dit M. Bystron.

Les autorités israéliennes boycottent le parti d’opposition populiste, connu sous son acronyme allemand AfD, en raison de ses politiques nationalistes et xénophobes.

Comme d’autres partis d’extrême droite en Europe, l’AfD rejette formellement l’antisémitisme et professe soutenir fortement Israël, voyant un ennemi commun dans l’islamisme radical. Cependant, le parti est largement rejeté par la communauté juive locale, qui soutient qu’il encourage la xénophobie et ne prend pas suffisamment de distance par rapport aux antisémites dans ses rangs.

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