Apichart & Phongthep Kusaram : des frères thaïlandais qui travaillaient au kibboutz
Assassinés par des terroristes du Hamas dans le kibboutz Nir Oz le 7 octobre
Apichart Kusaram, 29 ans, et son frère Phongthep Kusaram, 26 ans, originaires du district de Nong Song Hong dans la province de Khon Kean dans le nord de la Thaïlande, ont été assassinés par des terroristes du groupe palestinien du Hamas dans le kibboutz Nir Oz le 7 octobre.
Les deux frères travaillaient comme ouvriers agricoles dans le kibboutz et figurent parmi les 11 ressortissants thaïlandais qui ont été tués lorsque des terroristes du Hamas ont attaqué leur logement à la périphérie de Nir Oz.
Kurat Kha-Fluan, un ouvrier thaïlandais qui a survécu à l’attaque du kibboutz, a raconté au quotidien Maariv : « Je n’oublierai jamais ces moments terrifiants et horribles où le Hamas est entré dans notre abri et a commencé à tirer dans toutes les directions. Je me souviens surtout du chaos et de la confusion », a-t-il expliqué, en précisant qu’il avait occulté « certains détails, les moments où j’ai vu mes amis se faire assassiner sous mes yeux ».
Le corps de Phongthep a été rapatrié en Thaïlande le 20 octobre pour une cérémonie d’incinération ; le corps d’Apichart est arrivé dans son pays le 26 octobre. Ils laissent derrière eux leur père et leur frère aîné, et Apichart laisse derrière lui sa femme et ses deux jeunes enfants.
Dans un reportage de Thai PBS World, le père des deux jeunes hommes, Lampieu Kusaram, pleurait lorsqu’il a raconté que dans un premier temps, ses fils avaient été portés disparus et qu’à « ce moment-là, j’avais encore l’espoir que mes enfants avaient survécu à l’attaque ».
Quelle que soit l’indemnisation qu’il recevra des gouvernements thaïlandais ou israélien, a-t-il déclaré, « elle ne compensera pas ma perte et mon chagrin ».
Le père a confié que Pongthep, qui était célibataire, était le premier à être parti en Israël et qu’il avait ensuite persuadé Apichart, qui était marié et avait deux enfants, de l’y suivre. Pendant qu’ils étaient là-bas, ils étaient en contact régulier avec la famille et lui avaient promis de lui acheter un tracteur avec leurs revenus, a raconté Lampieu.
Pongthep, qui est arrivé en Israël à la mi-2021, publiait régulièrement des aperçus de sa vie en Israël sur Facebook, Instagram et TikTok, où on le voyait travailler dans les champs, récolter des fruits, passer des moments de détente avec ses collègues ouvriers agricoles et partager également des captures d’écran de transferts d’argent qu’il envoyait dans son pays d’origine.
Parfois, il écrivait que sa famille en Thaïlande lui manquait, publiait des photos de ses sorties dans un bowling de Kfar Saba, partageait des images des champs, des poulaillers et de la ferme laitière de Nir Oz, et surtout, il parlait de son désir de subvenir financièrement aux besoins de sa famille.
Dans une publication de mars 2023, six mois avant son assassinat, Pongthep écrit : « Si je pouvais demander quelque chose cette année – je ne demande pas grand-chose… tant que je suis en bonne santé, pas malade, je peux aller travailler tous les jours comme je le veux. Mes buts et mes projets de vie sont tous planifiés. Je n’ai plus qu’à suivre le chemin que j’ai tracé ».
L’épouse d’Apichart, Kwanchanok Chomchuen, a déclaré au site d’information en anglais Khaosod English que « le matin du 7 octobre, mon mari m’a envoyé un message disant qu’il y avait de violents combats dans la région. Puis ce fut le silence. Je n’ai plus réussi à le joindre ».
Ce n’est que deux jours plus tard qu’elle a appris qu’Apichart et Pongthep avaient été tués.
« Je ressens à la fois de la tristesse et de la pitié pour ma fille de 4 ans. Depuis que son père s’est tu, elle me supplie de l’appeler tous les jours. Tout ce que j’ai pu lui dire, c’est que son père devait travailler et ne pouvait pas l’appeler », a-t-elle déclaré aux médias.
Le site web a ensuite rapporté que lorsque le corps du défunt est arrivé en Thaïlande, la petite fille « a pleuré et a exigé de voir son père ». Après l’annonce de la nouvelle, le média a déclaré : « Elle a serré sa mère dans ses bras, a pleuré, puis s’est tue ».
Lors de la cérémonie de crémation, Kwanchanok a déclaré : « Si mon mari m’écoute, je veux te dire que tu n’as pas à t’inquiéter pour tes enfants. Je les élèverai pour qu’ils deviennent de bonnes personnes, comme nous en avons parlé tous les deux. »