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Après l’attaque de sa synagogue, La Grande Motte panse ses plaies et se recueille

Refusant "toute forme de relativisme", le préfet du département a martelé que "cet acte était un attentat, parce qu'il voulait tuer des gens. Et cet acte était antisémite, parce qu'il s'en prenait aux Juifs"

Une voiture brûlée après une tentative d'attentat près de la synagogue Beth Yaacov à La Grande-Motte, dans le sud de la France, le 26 août 2024. (Crédit : Pascal GUYOT / AFP)
Une voiture brûlée après une tentative d'attentat près de la synagogue Beth Yaacov à La Grande-Motte, dans le sud de la France, le 26 août 2024. (Crédit : Pascal GUYOT / AFP)

Deux jours après l’incendie criminel de la synagogue de la station balnéaire de La Grande Motte, dans le sud de la France, quelque 500 personnes se sont réunies lundi soir devant le lieu de culte, en soutien à la communauté juive.

Sur une petite pancarte bleue, près de l’édifice religieux, quelqu’un a écrit « Je suis Juif. Je suis Paty. Je suis Charlie. Je suis Français… Tous ensemble. Tous unis ».

Une évocation du professeur Samuel Paty décapité en 2020 en banlieue parisienne par un jeune Tchétchène radicalisé, et de l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo en 2015, au nom d’Al-Qaïda.

« Notre communauté, et la ville de La Grande Motte dans son ensemble, a été blessée et meurtrie dans sa chair par un attentat terroriste et antisémite », a soutenu la présidente de la communauté juive de la commune, Sabine Atlan.

« Aujourd’hui, je voudrais appeler, comme le peuple juif en a toujours fait la preuve, à la résilience, à la solidarité et à la paix », a-t-elle ajouté.

Le maire Stéphan Rossignol a lui rappelé qu’à « quelques minutes près, c’est des fidèles qui auraient été présents et qui auraient pu être victimes de cet incendie ».

Des manifestants et des élus locaux tiennent une banderole lors d’une manifestation contre le racisme et l’antisémitisme, au lendemain de l’attaque d’une synagogue dans la station balnéaire de La Grand Motte, à Paris, le 25 août 2024. (Crédit : Alain JOCARD / AFP)

Mis à part un policier municipal, légèrement blessé et absent lors de la cérémonie, aucune victime humaine n’a été déplorée.

Refusant « toute forme de relativisme », le préfet du département a martelé que « cet acte était un attentat, parce qu’il voulait tuer des gens. Et cet acte était antisémite, parce qu’il s’en prenait aux Juifs. »

Samedi matin, peu avant 08h30 (06H30 GMT), le principal suspect, un Algérien de 33 ans en situation régulière en France, arrêté dès samedi soir à Nîmes, dans le sud de la France, après une cavale d’une quinzaine d’heures, avait mis le feu à sa propre voiture, qu’il avait garée dans le parking de la petite résidence située juste en face de la synagogue.

Keffieh rouge sur la tête, drapeau palestinien autour de la taille, d’où émergeait la crosse d’une arme de poing, selon les images des caméras de surveillance, l’homme, à visage découvert, avait ensuite escaladé l’enceinte de la synagogue et tenté de mettre le feu au bâtiment, en incendiant notamment deux autres véhicules.

Au passage, il avait ouvert une bonbonne de gaz d’un barbecue trouvé sur place, provoquant son explosion. L’homme avait agi moins d’une demi-heure avant l’office matinal du shabbat, où étaient attendus de nombreux fidèles.

« On devient parano »

Avant la cérémonie lundi soir, des passants ont partagé leur émotion: « Je trouve ça navrant. Quand on va dans une grande surface, on se dit: ‘Pourvu qu’il n’y ait pas une bombe’, on devient parano », confie Virginie Bourdin, secrétaire de 52 ans, sa fille sur le porte-bagages.

Pendant qu’elle parle, deux voitures kaki portant une pancarte « Vigipirate » ralentissent devant le lieu de culte. Les militaires observent puis repartent. La synagogue est surveillée « électroniquement » et par des patrouilles, souligne Jean-Michel Weiss, le directeur de la police municipale.

Un cycliste passe devant la synagogue Beth Yaacov à La Grande-Motte, dans le sud de la France, le 26 août 2024. (Crédit : Pascal GUYOT / AFP)

« Cela nous touche profondément. Les gens de confession juive, ils ne demandent rien à personne, ils n’exigent rien, il n’imposent rien, et ils sont sans arrêt menacés, et on ne sait pas pourquoi. C’est ridicule », estime Isabelle Ragobert, coiffeuse dans un institut de beauté proche de la synagogue.

Secrétaire à la retraite, habitant tout près, Eusapie Pichierre pense que La Grande Motte s’en remettra, grâce à « l’ouverture d’esprit » de ses habitants : « La religion, c’est intérieur. Quand on comprend son prochain, on essaie d’écouter, et si ça ne convient pas, on s’éloigne, on va voir autre chose. Mais on ne perturbe pas parce qu’il est juif ou catholique, on ne va pas faire des choses pareilles », dit-elle.

A la création de La Grande Motte, à la fin des années 1960, une partie des juifs pieds-noirs de Montpellier sont venus y vivre, ouvrant notamment des commerces de bouche ou des bars et discothèques, a expliqué à l’AFP M. Rossignol.

En été, ajoute-t-il, ils sont rejoints par des vacanciers de la communauté juive qui choisissent cette destination notamment en raison de la présence d’une épicerie cachère et d’un lieu de culte, qu’ils fréquentent notamment le samedi matin.

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