Attaque des Houthis en mer Rouge : Le titre Maersk dégringole de plus de 14 %
Depuis le 19 novembre, les Yéménites pro-Iran mènent des attaques sur des navires dans le détroit Bab el Mandeb en guise de soutien au Hamas
Le géant danois du transport maritime Maersk, qui a annoncé jeudi un bénéfice net divisé par plus de 7 en 2023, dégringolait en Bourse après des prévisions mitigées pour 2024 liées à la situation en mer Rouge et aux nombreuses attaques menées par les Houthis du Yémen depuis le 19 novembre.
Pour l’année en cours, « compte tenu des défis importants liés à l’offre excédentaire et de la grande incertitude quant à la durée et à l’ampleur de la perturbation de la mer Rouge », le fleuron de l’industrie danoise table sur un résultat brut d’exploitation (EBITDA) entre 1 et 6 milliards de dollars (entre 927 millions et 5,56 milliards d’euros), en recul sur 2023.
A la Bourse de Copenhague, peu après 09H00 GMT, le titre Maersk perdait 13,53% dans un marché en très forte baisse (-7,36%). Sur les douze derniers mois, il a reculé de près de 20%.
Sur l’ensemble de 2023, le bénéfice net s’est élevé à 3,822 milliards de dollars dans un secteur en « surcapacité croissante », percuté par les crises géopolitiques et le chiffre d’affaires à 51 milliards, légèrement au-delà des attentes des analystes qui tablaient respectivement sur 3,504 et 50,93 milliards de dollars.
Le résultat brut d’exploitation, EBITDA, a été divisé par près de 4, à 9,591 milliards, à cause de la pression sur les prix.
D’octobre à décembre, le transporteur, numéro deux du secteur au niveau mondial, a fait état de pertes de 456 millions de dollars. Son chiffre d’affaires s’est établi à 17,82 milliards, un repli de 34% sur un an.
Depuis le 19 novembre, les attaques des rebelles Houthis pro-Iran en mer Rouge produisent une remontée brutale des taux de fret. L’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, se considère avec le pouvoir en Syrie, le Hezbollah libanais, le mouvement palestinien Hamas, des groupes irakiens et les rebelles yéménites Houthis comme faisant partie de « l’axe de la résistance » face à Israël au Moyen-Orient.
Maersk et la majorité des transporteurs ont décidé interrompre leur trafic dans cette zone pour un itinéraire alternatif autour du cap sud-africain de Bonne-Espérance, plus long d’environ deux semaines et donc plus coûteux.
Selon le FMI, le transport maritime de conteneurs par la mer Rouge a chuté de près de 30 % sur un an. Avant le conflit, entre 12 et 15 % du trafic mondial transitait par cet axe, d’après des chiffres de l’Union européenne.
Le groupe a également annoncé vouloir se séparer de ses activités de remorquage de Svitzer, qui va désormais être coté séparément.
Maersk a aussi indiqué suspendre « immédiatement » le cinquième volet de son programme de rachat d’actions.
L’armateur, fondé en 1904, entend « examiner la possibilité de le relancer une fois que les conditions du secteur ‘Océan’ se seront stabilisées ».
Au dernier trimestre, le chiffre d’affaires de ce secteur, le plus important du groupe, a perdu 46 %, à 7,180 milliards de dollars.