Attaque meurtrière à Majdal Shams : le Liban appelle à une enquête internationale
Le ministre Abdallah Bou Habib a sans surprise adopté la version du puissant Hezbollah, qui domine largement la vie politique au Liban
Beyrouth a appelé dimanche à une « enquête internationale » sur la frappe meurtrière qui a ciblé samedi la ville de Majdal Shams, sur le plateau du Golan, et prévenu qu’une attaque israélienne contre le Liban pourrait provoquer un embrasement régional.
Le tir de roquette mené par le Hezbollah depuis le Liban sur un terrain de football dans la ville de Majdal Shams a causé la mort samedi de 12 jeunes âgés de 10 à 16 ans et en a blessé environ 30 autres.
Le projectile était une roquette iranienne de type Falaq-1 transportait une charge explosive de 53 kilogrammes, d’après les recherches menées par Israël et confirmées par le renseignement américain. Le Hezbollah qui nie être l’auteur de l’attaque, est le seul à en posséder, a expliqué le ministère israélien des Affaires étrangères.
Dans une déclaration diffusée par l’Agence nationale d’Information (ANI, officielle), le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a appelé à « mener une enquête internationale ou tenir une réunion du comité tripartite par le biais de la Finul pour connaître la vérité » sur cette attaque.
Le comité tripartite regroupe des responsables militaires du Liban et d’Israël, techniquement en état de guerre, et des représentants de la Force intérimaire des Nations Unies déployée dans le sud du Liban (Finul).
Le ministre a sans surprise adopté la version du puissant Hezbollah, qui domine largement la vie politique au Liban.
Il a estimé que l’attaque pourrait « avoir été menée par d’autres organisations » ou qu’il pouvait s’agir « d’une erreur israélienne ou encore d’une erreur du Hezbollah » alors que celui-ci l’avait dans un premier temps revendiquée avant de rétropédaler suite au bilan annoncé dans la foulée.
Le ministre a en outre appelé à l’application par les deux parties de la résolution 1701 de l’ONU, adoptée après la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, stipulant que seuls l’armée libanaise et la Finul doivent être déployés dans le sud du Liban.
Une « attaque à large échelle contre le Liban mènera à la détérioration de la situation dans la région et provoquera une guerre régionale », a-t-il averti, alors qu’Israël a menacé de faire payer « le prix fort » au Hezbollah.
Disant soutenir le Hamas, le Hezbollah pro-iranien échange quotidiennement des tirs avec l’armée israélienne à la frontière entre le Liban et Israël depuis le lendemain du pogrom mené par le Hamas en Israël.
Du côté israélien, 22 militaires et 24 civils ont été tués selon les autorités.
Les violences transfrontalières ont fait depuis le 8 octobre au moins 527 tués au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais également 104 civils selon un décompte de l’AFP.