Aucun nouveau permis ne sera délivré pour l’exploration pétrolière terrestre
Fustigeant son prédécesseur, Karine Elharrar, qui promet de lutter contre le dérèglement climatique, dit que les nominations seront fondées sur le mérite et non sur les relations
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
La ministre de l’Énergie Karine Elharrar a annoncé mardi qu’Israël allait cesser de délivrer de nouveaux permis pour l’exploration pétrolière sur terre.
« À partir d’aujourd’hui, plus aucun permis ne sera délivré pour l’exploration pétrolière sur terre dans l’État d’Israël », a-t-elle déclaré à l’ouverture d’une conférence annuelle sur l’énergie et l’économie.
« Le pétrole est un combustible très polluant qui n’a pas sa place dans un pays qui fait tout pour réduire l’utilisation du charbon et qui comprend que le gaz [combustible fossile] n’est également qu’une solution intermédiaire jusqu’à ce que nous puissions compter sur les énergies renouvelables », a déclaré Elharrar, membre du parti Yesh Atid, qui a été nommée ministre en juin.
Dans une critique cinglante de son prédécesseur Yuval Steinitz (Likud), Elharrar a également déclaré que dorénavant, les fonctionnaires des entreprises publiques sous le contrôle du ministère de l’Energie seraient choisis sur la base de leurs aptitudes professionnelles plutôt que sur leurs relations politiques.
« Contrairement au régime précédent, sous lequel les relations étaient le facteur déterminant, les nominations dans les entreprises publiques dont je suis responsable seront basées sur l’expérience de la personne nommée et les besoins de l’entreprise en question », a-t-elle déclaré.
La ministre a souligné qu’elle se concentrerait sur les énergies renouvelables, à l’inverse de M. Steinitz, qui a défendu la cause du gaz foré en mer.
Critiquant davantage le gouvernement précédent, Elharrar a déclaré : « Après trois ans sans budget d’État et sans réformes, il est important que nous fassions des progrès. Le [précédent] gouvernement n’a pas vraiment mis en avant le changement climatique et la nécessité de lutter contre lui. Nous devons agir rapidement et avec détermination. »
Le ministère de l’Energie a ensuite précisé au Times of Israel que la ministre faisait référence au pétrole brut terrestre et non au schiste bitumineux. Actuellement, il existe cinq permis de production de pétrole terrestre et trois permis d’exploration.
Le gouvernement précédent a annoncé début 2020 que de nouveaux permis ne seraient plus délivrés pour l’exploration des schistes bitumineux, bien qu’il ait reporté les décisions concernant l’octroi de permis accordés à deux sociétés dans le sud d’Israël. Cela semblait être la raison de l’exception mentionnée dans le communiqué du ministère.
Udi Adiri, directeur général du ministère de l’Energie, a déclaré lors de la même conférence que 2 milliards de shekels (625 millions de dollars) seraient investis dans les énergies durables afin d’atteindre l’objectif du gouvernement de produire 30 % de l’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Des équipes interministérielles travaillent à la suppression des obstacles bureaucratiques, a-t-il ajouté.
Il a également déclaré qu’Israël avait dépassé l’objectif de 10 % d’énergies renouvelables au cours du deuxième trimestre de cette année, la production réelle ayant atteint
10,7 % en avril, 10,6 % en mai et 10 % en juin.
Le gouvernement était censé avoir atteint un objectif annuel de 10 % d’énergies renouvelables d’ici à la fin de 2020.
Le directeur de Greenpeace Israel, Jonathan Aikhenbaum, a déclaré en réponse aux chiffres d’Adiri que les résultats mensuels ne changeaient rien au fait qu’annuellement, Israël ne produisait toujours que 6 % à partir de sources renouvelables.
Pour garantir une production annuelle de 10 %, il faudrait produire au moins 15 % d’énergies renouvelables pendant les mois les plus ensoleillés, afin de pouvoir stocker une partie de l’énergie pour les jours plus nuageux, a-t-il ajouté.