Autriche : Un festival littéraire exclut une auteure bosniaque soutenant le 7 octobre
Par ailleurs, un important salon du livre pour enfants en Italie a indiqué qu'il ignorerait une pétition appelant au boycott d'Israël signée par des artistes de renom
Un festival littéraire en Autriche a désinvité une auteure bosniaque pour avoir accusé Israël de génocide et accusé l’Allemagne de le couvrir sous couvert de lutte contre l’antisémitisme. Par ailleurs, un important salon du livre pour enfants à Bologne, en Italie, a indiqué rejeter une pétition d’écrivains appelant à l’interdiction des Israéliens.
Les événements de cette semaine montrent comment certaines institutions culturelles d’Europe occidentale résistent aux appels de plus en plus nombreux des artistes à agir contre Israël et ses alliés dans le cadre de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
Mardi, Lana Bastašić a partagé sur Instagram la lettre de sa désinvitation du Festival de littérature de Saltzbourg et l’annulation de sa résidence dans cette ville.
« Votre séjour à la Literaturhaus NO et votre participation au Festival de littérature de Salzbourg impliqueraient inévitablement un positionnement de notre part que nous ne souhaitons pas », indique la lettre.
Le mois dernier, Bastašić, qui a remporté le prix européen de littérature 2020 pour son roman Catch the Rabbit (« Attraper le lapin »), a quitté son éditeur allemand, S. Fischer, en raison de sa référence au massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas dans le contexte de l’engagement de la maison d’édition, fondée par un Juif ayant fui les nazis, à lutter contre l’antisémitisme et le totalitarisme.
Le texte « est moralement discutable parce qu’il semble aveugle et sourd à la souffrance du peuple palestinien dans la même région », a écrit Bastašić dans un message expliquant sa décision. Le texte de l’éditeur, qui ne mentionne pas Israël, rend également le monde « plus dangereux » pour les Juifs, a-t-elle estimé, « en assimilant chaque Juif à l’actuel gouvernement d’Israël ».
S. Fischer met « chaque immigrant musulman » en Allemagne « en danger et susceptible d’être expulsé », a-t-elle ajouté dans le message, sans développer ce point.
Bastašić a également appelé au boycott de l’Allemagne pour son soutien à Israël dans la guerre contre le Hamas. Le mois dernier, l’écrivaine française Annie Ernaux, lauréate du prix Nobel, s’est également jointe à un boycott culturel de l’Allemagne, intitulé « Frappez l’Allemagne », en raison de la guerre.
Bastašić a répondu à la désinvitation du Festival de littérature de Saltzbourg en déclarant qu’elle ne souhaitait pas y participer en raison de ce qu’elle appelle leur politique de censure. « Vous n’êtes pas de la littérature. Votre argent n’est pas de la littérature. S. Fischer n’est pas de la littérature. L’Allemagne n’est pas de la littérature. Et nous, les écrivains, nous nous en souviendrons », a-t-elle écrit.
Par ailleurs, la Foire internationale du livre pour enfants de Bologne (BCBF), qui est l’un des principaux événements de ce secteur, a indiqué qu’elle ne donnerait pas suite à une pétition signée par 1 500 personnes, dont certains des plus grands auteurs, illustrateurs et vendeurs de livres pour enfants du monde entier, visant à boycotter Israël lors de la foire d’avril.
« Cette année également, la BCBF réaffirme son engagement à accueillir la participation de tous les éditeurs, auteurs et illustrateurs qui souhaitent contribuer de manière pacifique, créative et positive à la grande communauté de l’édition, et à accueillir des conférenciers de tous les coins du monde », a écrit un porte-parole de la foire du livre dans une déclaration qu’il a envoyée au Times of Israel à la suite d’une demande de renseignements sur la pétition.
À l’initiative des célèbres auteurs de best-sellers du New York Times, Joanna Ho et Sajidah « S.K. » Ali, la pétition a également été signée par de nombreuses autres personnalités du secteur, dont Samantha Missingham, spécialiste du marketing du livre au Royaume-Uni, Chris Haughton, auteur britannique, Sinéad O’Hart, auteure irlandaise, Rebecca Green, illustratrice aux États-Unis, et Jamie Littler, illustrateur britannique.
Ils ont écrit à la BCBF pour l’exhorter à « suspendre la participation de l’État occupant d’Israël, qui commet ces crimes contre l’humanité en toute impunité, jusqu’à ce que la Palestine soit libérée ».
Le 7 octobre, environ 3 000 terroristes du Hamas ont attaqué des villes israéliennes, tuant 1 200 personnes et en blessant des milliers d’autres. Le massacre s’est accompagné de viols, de tortures et de mutilations. Le groupe terroriste palestinien a également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, dont le plus jeune a un an aujourd’hui.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de 16 ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
132 des otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.
Plus de 27 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Tsahal dit avoir éliminé 9 000 terroristes palestiniens dans la bande de Gaza, en plus des quelque 1 000 terroristes qui ont pris d’assaut Israël le 7 octobre.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.