Avraham Hatuel, 52 ans, a fait face à des terroristes pour sauver sa famille
Ce mari dévoué et père de trois enfants est sorti de la pièce sécurisée de sa maison pour éloigner les terroristes, à Okfakim, le 7 octobre 2023
Entendant le bruit des coups de feu, Avraham Hatuel, 52 ans, s’est levé et s’est préparé à sortir du mamad – la pièce sécurisée – de sa maison à Ofakim.
Avraham, connu dans sa communauté sous le nom d’Avi, a tenté de calmer son épouse et ses trois enfants, qui s’étaient blottis dans cet espace avec lui après que des roquettes en provenance de Gaza ont commencé à pleuvoir sur leur ville le 7 octobre, en disant que « ce n’était peut-être que des enfants qui faisaient exploser des pétards », a déclaré sa femme, Shoshi, au Times of Israel.
« Je vais sortir pour voir ce qui se passe », leur a-t-il dit.
Ce furent ses derniers mots. L’un des quelques dizaines de terroristes palestiniens qui, le 7 octobre, ont fait une descente à Ofakim, allant de maison en maison à la recherche de civils à assassiner, a abattu Avraham à l’entrée de sa maison. Mais les terroristes sont ensuite passés à autre chose, peut-être parce qu’ils pensaient avoir tué tous les habitants de l’adresse des Hatuel.
« Il a sacrifié sa vie pour sauver la nôtre », a déclaré Shoshi à propos de son défunt mari, qui travaillait pour la société d’énergie et d’ingénierie Electra.
Avraham était un père et un mari dévoué, et son mariage de 25 ans avec Shoshi était solide et plein d’amour, a raconté Shoshi.
« C’était une personne parfaite. Il me manque terriblement », a-t-elle déclaré depuis un hôtel d’Eilat, où elle séjourne dans le cadre d’un programme de réhabilitation parrainé par le gouvernement pour les victimes traumatisées de l’attaque du 7 octobre.
Shoshi a entendu le coup de feu qui a tué son mari. Elle s’est précipitée vers lui, mais c’était déjà trop tard. Elle a vu une petite flaque de sang commencer à se former sous le corps de son époux et a compris que sa blessure mettait sa vie en danger. Elle a appelé les services d’urgence à plusieurs reprises, mais s’est vite rendue compte que la ville était coupée du monde, les services de sécurité s’efforçant de débarrasser les maisons et les rues des terroristes armés.
« Je suis retournée dans le mamad et je m’y suis cachée. De temps en temps, j’allais voir Avi et à chaque fois, je voyais la mare de sang grandir jusqu’à ce que je comprenne qu’il allait mourir », s’est-elle souvenue.
Elle a dit à ses enfants que leur père avait perdu beaucoup de sang et qu’il risquait de ne pas s’en sortir. Le plus jeune, Yagel, a assuré à ses sœurs que leur père recevrait une transfusion sanguine et que « tout irait bien », se souvient Shoshi. Au lieu de répondre à Yagel, Shoshi a serré ses enfants dans ses bras et s’est mise à sangloter.
Le terroriste qui a assassiné Avraham s’est retranché avec quatre autres dans la maison de David et Rachel Ederi, située en face du domicile des Hatuel. La police a tué les cinq terroristes lors d’une opération de sauvetage dont les Ederi sont sortis indemnes.
Avi et Shoshi Hatuel passaient chaque année des vacances à Eilat et le séjour dans cette ville rappelle des souvenirs douloureux, a déclaré Shoshi. Elle parle toujours de lui au présent. À deux reprises depuis son arrivée à l’hôtel Club Med d’Eilat, elle a dit à ses enfants de demander à leur père de les conduire quelque part en ville – avant de se souvenir de l’avoir vu mourir.
« Avi n’était ni un soldat ni un policier, mais c’était un mari et un père qui, lorsqu’un danger se présentait, allait l’arrêter de son corps », a déclaré Shoshi.
« En faisant cela, il a sauvé toute sa famille. »