Ben Gvir affirme que ses droits l’emportent sur ceux des Arabes en Cisjordanie
Le ministre d'extrême-droite a déclaré que le droit de sa famille à se déplacer sur le territoire palestinien "est plus important que le droit de circuler des Arabes"
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré mercredi que ses droits en Cisjordanie étaient « plus importants » que ceux des Arabes.
Le ministre d’extrême-droite a été interrogé lors d’une interview avec la Douzième chaîne sur la sécurité en Cisjordanie après une série d’attaques terroristes palestiniennes meurtrières. Ben Gvir a rendu le ministre de la Défense, Yoav Gallant, plus modéré, responsable de la violence, déclarant que Gallant « doit changer la donne ».
« Je fais confiance au Premier ministre, mais je pense que Gallant a tout simplement tort dans sa politique », a déclaré Ben Gvir.
« Mon droit, ainsi que celui de mon épouse et de mes enfants, de circuler sur les routes de Judée et de Samarie, est plus important que le droit de circuler des Arabes », a-t-il déclaré, se référant à la Cisjordanie par son nom biblique.
« Désolé Mohammad, mais c’est la réalité », a-t-il dit au journaliste de la Douzième chaîne Mohammad Magadli. « C’est la vérité. Mon droit à la vie passe avant leur droit de circuler. »
Ben Gvir est un habitant de l’implantation de Kiryat Arba, en Cisjordanie, à la périphérie de la ville palestinienne de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Une institutrice israélienne de maternelle a été tuée par balle devant sa fille de12 ans lors d’une attaque terroriste sur une route près de la ville en début de semaine. Les attaques palestiniennes en Israël et en Cisjordanie ont fait 34 morts et plusieurs blessés graves depuis le début de l’année.
Le député arabe Ahmad Tibi (Hadash-Taal) a critiqué Ben Gvir pour ses commentaires.
« Pour la première fois, un ministre israélien admet à l’antenne qu’Israël applique un régime d’apartheid fondé sur la suprématie juive », a déclaré Tibi sur X – anciennement Twitter.
לראשונה שר ישראלי מודה בשידור שישראל מקיימת משטר אפרטהייד המבוסס על עליונות יהודית
"For the first time, an Israeli minister admits on air that Israel enforces an apartheid regime,based on jewish supremacy” pic.twitter.com/RI3LRG4Lf3
— Ahmad Tibi (@Ahmad_tibi) August 23, 2023
Ben Gvir, chef du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit de la coalition, a longtemps adopté une approche radicale à l’égard des Palestiniens et s’est heurté à l’establishment de la Défense au sujet des politiques relatives à la Cisjordanie.
Il a également des antécédents en matière d’incitation à la haine contre les Arabes. En tant que jeune militant, il a grandi au sein du mouvement Kach du rabbin extrémiste Meïr Kahane, qui a été placé sur la liste noire des États-Unis et d’Israël.
Karine Elharrar, députée du parti d’opposition Yesh Atid, a réagi à l’interview de la Douzième chaîne en qualifiant Ben Gvir de « représentant authentique du gouvernement le plus raciste, le plus messianique et le plus kahaniste que nous ayons jamais eu ».
Comme feu Kahane, Ben Gvir a été condamné par le passé pour avoir soutenu une organisation terroriste dans le cadre de ses activités anti-arabes, bien qu’il affirme s’être modéré au cours des dernières années. Il a toutefois pris la parole à plusieurs reprises, y compris l’année dernière, lors de l’événement annuel organisé en mémoire de Kahane.
Depuis son entrée en fonction, Ben Gvir a également minimisé la violence des résidents d’implantations extrémistes à l’encontre des Palestiniens, qui a également augmenté cette année.
Au début du mois, il a fait l’éloge d’un résident d’implantation israélien qui aurait abattu un Palestinien en déclarant : « Quiconque se défend contre des jets de pierres devrait recevoir une médaille d’honneur. »
L’interview accordée mercredi par Ben Gvir à la Douzième chaîne portait principalement sur la criminalité violente dans les communautés arabes israéliennes, qui a augmenté sous sa direction. En tant que ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir supervise les forces de police.
Il a déclaré à la Douzième chaîne que la vague de criminalité constituait une menace pour la sécurité de l’État d’Israël et qu’elle pourrait s’étendre aux communautés juives, ce qu’il a qualifié de « plus grande menace » que les meurtres quasi-quotidiens actuels.
En réponse à son commentaire, l’intervieweur a demandé si « nous devrions nous en préoccuper uniquement parce que cela pourrait se répercuter sur les communautés juives », ce à quoi Ben Gvir a répondu qu’il était « important » de noter cet aspect.
« Ce n’est plus un problème de criminalité, mais une menace pour la sécurité de l’État d’Israël », a-t-il déclaré. « Il y a une réalité qui est mauvaise et qui va empirer. Nous ne saisissons pas tout à fait le problème. »