Ben Gvir (encore) en visite sur le mont du Temple
Ce énième déplacement lui a encore valu les critiques d'un chef de la communauté haredi

Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, s’est rendu sur le mont du Temple, à Jérusalem, près de deux semaines après que l’accès au lieu saint très disputé eut été interdit aux Juifs en raison de Ramadan.
Ce déplacement de Ben Gvir n’a pas manqué de lui attirer des critiques au sein-même de sa coalition, comme de coutume.
Sur X, le député ultra-orthodoxe Moshe Gafni (du parti YaHadout HaTorah) a en effet écrit que ce déplacement était « une offense à la sacralité de ce qui est le lieu le plus saint du peuple juif et contraire au statu quo » conclu par les responsables religieux.
Les Haredim estiment qu’il est interdit de se rendre en ce lieu saint en raison même de sa sacralité.
La visite de Ben Gvir « n’est pas une preuve de souveraineté ; tout au contraire, elle profane quelque chose de saint tout en provoquant inutilement le monde musulman », a-t-il écrit sur X en demandant au ministre d’ « arrêter d’aller sur le mont du Temple ».
Ben Gvir s’est à plusieurs reprises officiellement rendu sur le mont du Temple depuis sa prise de fonctions en décembre 2022.
Situé dans la Vieille Ville de Jérusalem, le mont du Temple est le lieu le plus saint du judaïsme, berceau des deux temples bibliques. Connu des musulmans sous le nom de Noble Sanctuaire, il abrite par ailleurs la mosquée Al-Aqsa, le troisième lieu le plus saint de l’Islam. Toute modification apportée au statu quo concernant le mont du Temple suscite une forte émotion et est réputée ouvrir la voie à de nouvelles violences religieuses.
Les Juifs ne sont officiellement pas autorisés à prier sur le mont du Temple, mais la police israélienne, placée sous l’autorité du ministère de Ben Gvir, y tolère des prières limitées.
Ben Gvir a lui-même déclaré à plusieurs reprises qu’il autorisait les prières juives en ce lieu, ce qui lui a valu les reproches des autorités américaines et du reste de la communauté internationale, et les mises en garde des autorités en charge de la sécurité craignant qu’un nouveau conflit à propos du mont du Temple ne mette en péril la sécurité nationale.
Le ministre d’extrême droite refuse de se plier aux rappels répétés du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, au sujet de la validité d’un statu quo en vigueur depuis plusieurs dizaines d’années.
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a pour sa part dénoncé comme une « dangereuse escalade » la visite du ministre israélien.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite a dénoncé cette visite « menée sous la protection de la police d’occupation (israélienne) » ainsi que « les agressions israéliennes » contre ce troisième lieu saint de l’islam.
Le ministère jordanien des Affaires étrangères, dont le royaume administre le site, a condamné dans un communiqué « la prise d’assaut de la mosquée Al-Aqsa par le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, aujourd’hui, sous la protection de la police d’occupation », dénonçant une « escalade dangereuse » une « provocation inacceptable » et une « violation du caractère sacré de la mosquée Al-Aqsa et de son statu quo historique ».