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Bipeurs du Hezbollah : La société bulgare ne serait pas impliquée, selon Sofia

Selon une source de sécurité libanaise, "il est possible que le Mossad ait créé une société européenne" pour envoyer les dispositifs au Hezbollah, qui les pensait fabriqués en Asie

L'entrée d'un bâtiment qui abriterait la société Norta Global, selon les contacts de la société, à Sofia, en Bulgarie, le 19 septembre 2024. (Crédit : Nikolay Doychinov/AFP)
L'entrée d'un bâtiment qui abriterait la société Norta Global, selon les contacts de la société, à Sofia, en Bulgarie, le 19 septembre 2024. (Crédit : Nikolay Doychinov/AFP)

La Bulgarie et la Norvège sont devenues jeudi les nouveaux points de mire d’une traque mondiale visant à déterminer qui a fourni au Hezbollah les milliers de bipeurs qui ont explosé au Liban cette semaine, portant un coup fatal au groupe terroriste chiite libanais.

Des sources de sécurité ont déclaré à Reuters qu’Israël était responsable des explosions de mardi qui ont fait au moins douze morts, plus de 2 300 blessés et augmenté les enjeux d’un conflit croissant entre les deux parties. Israël n’a pas commenté ces attaques.

On ne sait pas encore comment et avec l’aide de qui l’attentat a été perpétré, bien que des pistes aient été évoquées jusqu’à présent à Taïwan, en Hongrie et en Bulgarie.

On ignore également quand et comment les bipeurs ont été équipés de manière à pouvoir être actionnés à distance. La même question se pose pour les centaines de talkie-walkies utilisés par le Hezbollah qui ont explosé mercredi lors d’une deuxième attaque.

Une théorie veut que les bipeurs aient été interceptés et reliés à des explosifs après avoir quitté les usines. Une autre théorie veut qu’Israël ait orchestré toute la chaîne d’approvisionnement fatale.

Les autorités bulgares ont déclaré jeudi que le ministère de l’Intérieur et les services de sécurité de l’État avaient ouvert une enquête sur les liens éventuels d’une entreprise. Elles n’ont pas spécifié le nom de l’entreprise faisant l’objet de l’enquête.

À LIRE : Ce que l’on sait sur les bipeurs et les talkie-walkies du Hezbollah

Des médias locaux ont indiqué que la société Norta Global Ltd, basée à Sofia, avait facilité la vente des bipeurs au Hezbollah. Citant des sources de sécurité, la chaîne nationale bTV a indiqué que 1,6 million d’euros liés à la transaction ont transité par la Bulgarie et ont été envoyés en Hongrie.

Mais vendredi, elles ont exclu toute implication directe de l’entreprise Norta Global basée à Sofia dans la production et la livraison des bipeurs piégés du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.

« À la suite des vérifications effectuées, il a été établi de façon indiscutable qu’aucun équipement de communication correspondant à ceux ayant explosé le 17 septembre n’a été importé, exporté ou fabriqué en Bulgarie », a annoncé l’agence de sécurité nationale (DANS) dans un communiqué.

Elle avait annoncé la veille mener des investigations après un article du site hongrois Telex citant des sources anonymes, selon lesquelles la société enregistrée à Sofia par un Norvégien avait importé les bipeurs et organisé leur livraison au groupe terroriste chiite libanais.

Les restes de bipeurs explosés utilisés par le Hezbollah et dont l’attaque a été imputée à Israël dans un lieu non divulgué, sur une photo prise dans la banlieue sud de Beyrouth le 18 septembre 2024. (Crédit : AFP)

Par ailleurs, « l’entreprise et son propriétaire n’ont pas effectué de transactions en lien avec l’achat ou la vente de marchandises » ou « relevant de la loi sur le financement du terrorisme », ajoute DANS.

La propriétaire et PDG de BAC Consulting, Cristiana Barsony-Arcidiacono, n’a répondu aux multiples demandes de commentaires ni par téléphone ni par SMS.

Mercredi, elle a déclaré à NBC News que son entreprise travaillait avec Gold Apollo mais qu’elle n’avait rien à voir avec la fabrication des pagers. « Je ne suis que l’intermédiaire. Je pense que vous faites erreur. »

Le site d’information hongrois Telex a rapporté que la vente avait été facilitée par Norta Global Ltd, citant des sources.

Le siège bulgare de Norta est enregistré dans un immeuble de Sofia, la capitale, qui abrite également près de 200 autres sociétés, selon un registre local des entreprises. Il n’y avait aucune trace de Norta.

Le contenu du site web de Norta Global, globalnorta.com, a été supprimé jeudi. Le site avait auparavant des versions en anglais, en bulgare et en norvégien, et proposait des services de conseil, d’intégration technologique, de recrutement et d’externalisation.

« Vous cherchez une entreprise agile pour vous aider à réussir ou pour trouver la solution technologique qui vous convient ? Ne cherchez pas plus loin », avait déclaré le site web, selon des copies du site examinées par Reuters avant qu’il ne soit modifié.

La société, fondée en avril 2022 par le Norvégien Rinson Jose, a enregistré l’an dernier un chiffre d’affaires de quelque 650 000 euros pour des services de conseil en gestion à des clients hors UE, d’après sa déclaration de revenus consultée par l’AFP.

Des passants devant un bâtiment où se trouve le siège de la société Norta Global Ltd. basée à Sofia, sur le boulevard Vitosha, dans le centre-ville de Sofia, le 19 septembre 2024. (Crédit : Valentina Petrova/AP)

Sur son site internet désormais désactivé, Global Norta disait offrir « une large gamme de services pour vous aider avec tous vos besoins technologiques et de numérisation ».

Les voisins de Jose, d’une banlieue tranquille d’Oslo, ont déclaré qu’ils ne savaient pas grand-chose surlui. Amund Djuve, PDG de DN Media, où Jose travaille actuellement, a déclaré à Reuters qu’il était au courant des informations et qu’il avait alerté la police et les services de sécurité. Il a ajouté que Jose se rendait aux États-Unis.

« Nous prenons ces questions très au sérieux », a déclaré Djuve.

La police d’Oslo a déclaré qu’elle avait lancé des « enquêtes préliminaires sur les informations qui ont été révélées ».

Jose n’a pu être contacté pour un commentaire.

Selon sa page LinkedIn, il travaille depuis près de cinq ans dans l’accompagnement numérique de la clientèle au sein du groupe de presse norvégien DN Media.

Son employeur a indiqué au journal Verdens Gang (VG) que Jose était depuis mardi en déplacement à l’étranger et qu’il n’arrivait pas à le joindre.

Alerté par un appel d’un journaliste américain, ce même employeur dit avoir contacté les services norvégiens de renseignement intérieur (PST), qui n’ont pas répondu aux questions de l’AFP.

Des centaines de bipeurs et talkies-walkies utilisés par les terroristes du Hezbollah, soutenu par l’Iran et son allié le groupe terroriste palestinien du Hamas, ont explosé à travers le Liban mardi et mercredi lors d’une attaque sans précédent, ayant fait 37 morts et près de 3 000 blessés.

L’origine des bipeurs n’a pas pu être déterminée à ce stade. Rien ne prouve l’existence d’un lien entre DN Media et Norta.

Deux représentants de sociétés taïwanaises ont été auditionnés vendredi à Taïwan dans le cadre de l’enquête concernant le groupe Gold Apollo, dont la marque figure sur les bipeurs et qui avait rejeté mercredi la responsabilité de la fabrication sur son partenaire hongrois BAC Consulting.

Selon Budapest cependant, cette société est « un intermédiaire commercial, sans site de production ou opérationnel en Hongrie », et « les appareils en question n’ont jamais été sur le sol hongrois ».

Une femme entrant dans le siège de la société BAC Consulting KFT à Budapest, en Hongrie, le 18 septembre 2024. (Crédit : Attila Kisbenedek/AFP)

Des questions sans réponse

Barsony-Arcidiacono, de BAC Consulting, la société basée à Budapest qui était également liée à la vente des bipeurs, a quitté son appartement à Budapest mercredi, a déclaré un voisin à Reuters. Une porte intérieure menant à son appartement était entrouverte lorsque Reuters a visité l’immeuble pour la première fois mercredi, et fermée lorsque le journaliste est revenu jeudi. Personne n’a répondu à la sonnette.

Une source de sécurité libanaise a déclaré à Reuters que le Hezbollah pensait commander les bipeurs à Gold Apollo et qu’ils étaient produits en Asie, et non en Europe.

La source a déclaré que le groupe terroriste chiite libanais considérait qu’il était beaucoup plus facile pour l’agence de renseignement du Mossad d’opérer en Hongrie.

« Il est possible que le Mossad ait créé une société européenne », a souligné la source.

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