BNP Paribas paie 40 M $ dans une action en justice pour une parodie d’Hitler
Un employé juif s’est plaint après avoir été forcé de regarder une parodie « La Chute » dans laquelle le PDG rival de la banque est représenté sous les traits de Hitler

NEW YORK – La banque BNP Paribas (BNPP) a payé 40 millions de dollars dans une action en justice avec un ancien employé juif qui prétend avoir été pénalisé pour s’être plaint du visionnage obligatoire d’un film de formation qui comporte Hitler et l’imagerie nazie.
L’accord de la banque multinationale avec Jean-Marc Orlando, 47 ans, de Scarsdale, New York, a été rapporté mardi par The Jewish Week à New-York.
L’accord, dont les termes ne sont pas divulgués, intervient quatre mois après que le juge du tribunal de première instance des États-Unis Andrew Peck a jugé qu’Orlando, qui est orthodoxe, avait « présenté des preuves suffisantes pour permettre à un jury raisonnable de conclure qu’il a été soumis à un environnement de travail hostile en raison des deux diffusions de la vidéo de Hitler… »
La vidéo en question était un film de formation sous-titré, adapté du film de 2004 « La Chute« .
Le film a inspiré de nombreuses parodies dans lesquelles les producteurs insèrent des sous-titres dans une scène dans laquelle Hitler se lance dans une tirade et crie sur ses subordonnés.
Au fil des ans, les cibles ont inclus les fans Cowboys de Dallas, les jeux vidéo et le manque de stationnement dans la rue à Tel Aviv.
La version de BNP Paribas dépeint Hitler comme étant le PDG du concurrent de la banque, la Deutsche Bank.
Orlando, ancien directeur général de la division des revenus fixes de la banque à New York, a déclaré au procès que la vidéo, qu’il a été forcé de regarder lors d’une réunion à Amsterdam en 2011, l’a rendu « de plus en plus nerveux et nauséeux avec la tête qui tourne ».
Suite à ses plaintes au sujet de la vidéo, la banque lui a donné une « évaluation de performances exceptionnellement et soupçonneusement faible », d’après les compte-rendu du procès.
L’avocat d’Orlando, Jonathan Sack, a déclaré au Jewish Week que la décision était un précédent parce que cela signifie que « tout employé qui prétend qu’il a dû voir une croix gammée au travail – même une seule fois – peut déclarer avoir dû travailler dans un environnement hostile ».
Un porte-parole de la banque a refusé tout commentaire.
Dans sa décision, qui était datée du 22 octobre, Peck a noté que les grands-parents d’Orlando « vivaient en Tunisie pendant l’Holocauste et ont été directement touchés par Adolf Hitler et le régime nazi ».
Selon la décision de Peck, la vidéo « n’a pas été diffusée sans raisons. Orlando a témoigné lors de sa déposition que ses collègues avaient fait un certain nombre de commentaires antisémites lorsqu’il travaillait à BNPP. »
Peck a également cité un document interne de la banque notant qu’ « il y a une nette différence entre un choix individuel fait à la discrétion de l’employé de regarder un film sur Hitler ou des images YouTube de ce clip sur son temps libre et d’être forcé de le regarder deux fois dans le cadre d’un programme de formation hors site (où ils ne peuvent pas éteindre / partir si la vidéo les fait se sentir mal à l’aise) ».