Bobigny : jusqu’à 2 ans de prison pour une vaste escroquerie internationale
L'arnaque consistait à acheter des voitures à crédit et de les revendre à bas prix à des garages peu regardants. L'argent était ensuite blanchi en Pologne, Chine ou Israël et récupéré en espèces en France
Des peines de prison allant jusqu’à deux ans ont été prononcées mercredi par le tribunal correctionnel de Bobigny à l’encontre de six hommes, reconnus coupable d’une vaste escroquerie internationale à un million d’euros entre 2013 et 2014.
Eric Robic, l’un des instigateurs de l’arnaque et seul prévenu présent à la lecture du délibéré, a été condamné à 18 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire de deux ans avec l’obligation de travailler, de payer les sommes dues à l’Etat et d’indemniser les victimes.
Lors de ses réquisitions, le procureur avait demandé le même nombre de mois de prison, mais fermes et aménagés. Ce dernier avait reconnu les « signes d’amendement au cours de l’audience du prévenu », qui avait reconnu les faits et décrit « la spirale » dans laquelle il s’était plongé avec les escroqueries.
« Le tribunal a entendu monsieur Robic et sa défense en ses arguments et a rendu une décision juste. C’est la clôture d’un épisode judiciaire de 10 ans le concernant », s’est réjoui son avocat, Me Ludovic Elbaz.
Eric Robic, 49 ans, a justifié lors de l’audience en novembre cette escroquerie par une dette de 200 000 euros contractée pour payer sa caution après son accident en 2022 à Tel-Aviv qui a coûté la vie à Lee Zeitouni, une professeure de yoga israélienne de 25 ans, suscitant une vive émotion. L’affaire avait créé un imbroglio diplomatique.
L’autre tête pensante de l’escroquerie, Claude Khayat – également passager de la voiture ayant renversé Lee Zeitouni – a été condamné en son absence à deux ans de prison ferme avec mandat d’arrêt et une amende de 75 000 euros.
Trois autres hommes ont été condamnés à des peines de sept mois ferme, six mois avec sursis et 15 mois avec sursis. Un quatrième a été reconnu coupable de recel mais dispensé de peine.
Deux femmes ont été relaxées.
L’arnaque consistait à acheter des voitures à crédit via des sociétés écrans et de faux bilans comptables. Les véhicules étaient revendus à bas prix à des garages peu regardants. L’argent était ensuite blanchi en Pologne, Chine ou Israël et récupéré en espèces en France.
L’escroquerie a aussi été dupliquée sur de faux sites internet destinés à des artisans trouvés sur les pages jaunes.
Plus d’une vingtaine de sociétés se sont constituées parties civiles dans cette affaire et une centaine de victimes ont été dénombrées.
Outre les amendes, des préjudices matériels et moraux de plusieurs milliers d’euros devant être réglés solidairement par les principaux prévenus ont été prononcés.