Israël en guerre - Jour 536

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Notes du reporter

Buffet casher et changement de paradigme: une paix chaleureuse avec les EAU

Après notre vol historique sans escale de Tel-Aviv à Abou Dhabi, les autorités émiraties ont tout mis en oeuvre pour que leurs hôtes israéliens se sentent les bienvenus

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

La presse israélienne et américaine en visite au Louvre d'Abu Dhabi, le 31 août 2020 (Aimable autorisation du Louvre Abu Dhabi)
La presse israélienne et américaine en visite au Louvre d'Abu Dhabi, le 31 août 2020 (Aimable autorisation du Louvre Abu Dhabi)

ABOU DHABI, Emirats arabes unis – Si Israël et les Emirats arabes unis n’ont jamais été en guerre, la normalisation entre ces deux pays, qui progresse à un rythme vertigineux, promet de devenir une paix très chaleureuse. C’est du moins l’impression qu’a eue la délégation israélienne dans le pays du Golfe lors de sa première journée historique ce lundi.

Dès notre sortie du Boeing 737-900 sur le tarmac d’Abu Dhabi pour être engloutis dans la chaleur de 44°C de l’après-midi, nous, les visiteurs israéliens, avons tous été traités comme des invités d’honneur.

Des drapeaux israéliens flottaient aux côtés de ceux des États-Unis et des Émirats arabes unis dans le terminal de l’aéroport.

Dans le bus des journalistes, des bouteilles d’eau, de jus d’orange et des biscuits fabriqués à Oman nous attendaient.

Jared Kushner s’exprimant lors d’une cérémonie de bienvenue à l’aéroport d’Abu Dhabi aux EAU le 31 août 2020. (Raphael Ahren/Times of Israel)

Et notre cortège rapide – le bus pour nous, journalistes, quelques fourgonnettes et limousines pour les véritables VIP – a été escorté jusqu’à l’hôtel par des voitures de police locales, qui klaxonnaient brusquement chaque fois que quelqu’un d’autre s’approchait trop près de nous sur la route et aurait pu nous ralentir.

Ce n’est pas le standing des visites de ce niveau en Israël dans la plupart des autres régions du monde. Il ne s’agissait pas, après tout, d’une visite d’État du Premier ministre Benjamin Netanyahou, ni même d’une visite de travail d’un ministre des Affaires étrangères.

Arrêt devant l’hôtel St. Regis à Abu Dhabi, le 31 août 2020 (Raphael Ahren/Times of Israel)

Mais nous étions en train de faire l’histoire – en tant que partie israélienne d’une délégation américano-israélienne dirigée par le conseiller principal du président américain Donald Trump, Jared Kushner, et les conseillers américains et israéliens en matière de sécurité nationale, rejoints par les directeurs généraux des ministères israéliens et d’autres responsables israéliens qui cherchaient à jeter les bases de relations diplomatiques florissantes.

Et nos hôtes ont voulu s’assurer que nous nous sentions désirés et bienvenus.

Lorsque je suis entré dans ma chambre au 37e étage du magnifique hôtel St. Regis de la ville, j’ai trouvé des pâtisseries exquises et plusieurs autres cadeaux dans un sac portant l’emblème officiel des Émirats arabes unis.

Vue de la chambre du Times of Israel à l’hôtel St. Regis à Abu Dhabi, le 31 août 2020 (Raphael Ahren/Times of Israel)

Il contenait une bougie couleur ambre foncé et parfumée à la cardamone de fabrication locale, un pot de miel de samr biologique brut et un rabaah – un violon à pique traditionnellement utilisé par les bédouins nomades – dans un sac en cuir fin.

La presse israélienne et américaine en visite au Louvre d’Abu Dhabi, le 31 août 2020 (Raphael Ahren/Times of Israel)

Dans la soirée, la presse a été invitée à une visite rapide du Louvre d’Abou Dhabi, une succursale tentaculaire du musée parisien.

Une pierre tombale avec des inscriptions hébraïques de la France médiévale exposée au Louvre d’Abu Dhabi, le 31 août 2020. (Raphael Ahren/Times of Israel)

Outre de nombreuses œuvres d’art et objets historiques étonnants prêtés par des musées européens, il comporte également une pierre tombale avec des inscriptions en hébreu de la France médiévale, un tableau d’Auguste de Forbin de Jérusalem datant de 1831 et une maquette de la « Maison d’Abraham » – un site avec une mosquée, une église et une synagogue en cours de construction dans la ville.

Une maquette du campus de la Maison d’Abraham exposée au Louvre d’Abou Dhabi (Raphael Ahren/Times of Israel)

Le message qui nous était adressé était clair : les EAU sont modernes, tolérants et ouverts – vous, les Israéliens, pouvez vous sentir à l’aise face à la paix naissante entre nous.

Après la visite rapide du musée, nous avons eu droit à un copieux dîner, au cours duquel nous avons pu écouter quatre briefings officieux d’éminents responsables émiratis qui nous ont parlé de culture, de société et d’histoire locale. En sus des orateurs, nos hôtes ont invité des Émiratis de différents horizons à discuter avec nous pendant le repas – et tous ont salué l’accord de normalisation avec Israël, et se sont réjouis de la cérémonie qui officialise les liens et approfondit les relations à venir. Le Moyen-Orient a connu trop de conflits, et il est temps de changer de paradigme, ont-ils déclaré.

« Nous ne pourrions pas être plus heureux de vous avoir tous ici », a déclaré l’un de nos interlocuteurs, sans aucune contrainte. « Je regarde littéralement des cousins », a souligné un autre, arguant que les juifs et les musulmans, les Israéliens et les Arabes, ont plus de choses en commun que d’éléments de division.

Souvenirs de Manama

À l’été 2019, j’ai été invité à un dîner de gala similaire à Manama, qui s’est déroulé en marge de l’atelier « Peace to Prosperity », organisé conjointement par les États-Unis et le Bahreïn. Les Bahreïnis ont eux aussi accueilli notre petit groupe de journalistes israéliens comme des hôtes de marque.

Ceux d’entre nous qui respectent strictement les lois alimentaires juives se sont vus offrir du poisson grillé par nos hôtes, soigneusement emballé dans du papier d’aluminium, afin qu’il n’entre pas en contact avec les mets non casher servis aux autres délégués.

L’envoyé américain au Moyen-Orient Jason Greenblatt, à droite, lors du dîner d’ouverture de l’atelier « Peace to Prosperity » à Bahreïn, le 24 juin 2019 (Raphael Ahren/Times of Israel)

À Abou Dhabi, les personnes qui respectent la casheroute se sont vus servir un dîner gastronomique certifié casher.

Le chef Alex, Ross Kriel et Elli Kriel, posant pour une photo avant un dîner pour les journalistes israéliens à Abu Dhabi, le 31 août 2020 (Autorisation)

En entrée, il y avait une salade de betteraves, des artichauts, un tempura de champignons, des boulettes de courgettes à la feta, des rouleaux de printemps végétariens accompagnés d’une sauce sucrée et épicée.

Ensuite, il y avait du saumon avec une sauce au beurre citronné, un filet de bar farci, des patates douces à la truffe fraîche, des micro légumes verts croustillants et des petits légumes à l’ail. Pour le dessert, il y avait du « chocolat noir fondant à la lave et des baies sauvages ».

La nourriture casher a été préparée par Elli’s Kosher Kitchen, traiteur basé à Dubaï et appartenant à Elli Kriel. Elli est l’épouse de Ross Kriel, le président de la petite communauté juive des EAU, qui a apporté un rouleau de la Torah à Abu Dhabi à l’occasion de notre visite.

Des membres de la communauté juive de Dubaï tenant un rouleau de la Torah apporté à Abu Dhabi pour marquer l’importance de l’arrivée des délégations israélienne et américaine pour finaliser un accord de normalisation avec Israël, dans un hôtel d’Abu Dhabi le 31 août 2020. (NIR ELIAS/AFP)

Le rabbin Yissachar Krakowski de “OU Kosher”, la plus grande agence de certification casher au monde, avait pris l’avion d’Israël pour les EAU afin de faciliter la préparation de toute la nourriture casher pour la délégation israélienne, y compris ce repas. Krakowski a l’expérience de la restauration casher dans le Golfe, ayant organisé des repas casher pour la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines lors de leur visite aux EAU et en Arabie saoudite.

Reconnaître ses torts

Une des journaux, 1er septembre 2020

« OK, les mauvaises nouvelles
d’abord : l’État d’Israël et le Royaume de Bahreïn ne sont pas sur le point d’établir des relations diplomatiques », ai-je écrit en juin 2019, après le dîner de gala à Manama. « Pas cette semaine, dans le sillage immédiat de l’atelier économique ‘Peace to Prosperity’ organisé ici sous l’égide des États-Unis, ni probablement dans les mois, voire les années à venir. »

Un accord de paix avec les Palestiniens, ai-je affirmé à l’époque, reste l’ultime plafond de verre qui doit être brisé avant qu’un État du Golfe ne soit prêt à normaliser avec Israël.

Le vol historique sans escale de lundi entre Tel-Aviv et Abu Dhabi, ainsi que le soin et l’enthousiasme avec lesquels les Emiratis nous ont accueillis dans leur pays, montrent à quel point j’avais tort.

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